SNES-FSU France : soutenir les syndicats en difficulté pour des raisons politiques ou économiques
Le SNES-FSU France utilise une part des cotisations de ses adhérent·e·s pour contribuer à la solidarité syndicale et au développement des organisations syndicales enseignantes.
1. Quand et comment votre organisation a-t-elle décidé de s’investir dans la coopération internationale ?
Au début des années 90, le SNES a constaté que la solidarité internationale ne pouvait pas se limiter à des déclarations et qu’il fallait des moyens financiers. Pour garder le libre choix des pays et des causes que nous défendons, notre syndicat a décidé d’y consacrer une part de la cotisation des adhérent·e·s. L’objectif est aussi d’associer les syndiqué·e·s à nos actions.
Existe-t-il dans votre syndicat un mécanisme consistant à consacrer une partie des fonds du syndicat à la coopération internationale ?
En 1993, le Congrès National du SNES a adopté une résolution qui fixe à 1% du montant total des adhésions le budget de coopération. Ainsi chaque adhérent∙e sait qu’il∙elle participe à hauteur de 1% à des actions de solidarité et de coopération syndicale internationale.
2. Quelles sont les priorités de votre syndicat dans le travail de coopération internationale ?
Notre priorité est le développement des organisations syndicales. De nombreux thèmes sont abordés comme la formation des responsables syndicaux, la sensibilisation des enseignant·e·s aux enjeux syndicaux, la syndicalisation, la communication, etc...
3. Qu’est-ce que les projets de coopération internationale apportent à votre syndicat ?
Ils apportent une ouverture internationale à notre syndicat. Ils permettent de mieux cerner les problèmes des systèmes éducatifs des pays dans lesquels nous avons des projets ainsi que les difficultés syndicales de nos partenaires. Ils permettent aussi d’alimenter concrètement nos publications. Ils peuvent aussi, dans le cas de syndicats partenaires du « Nord » qui connaissent peu ou prou les mêmes conditions d’enseignement, permettre de partager des approches sur des thématiques récentes de l’éducation (inclusion, numérisation).
Comment réinvestissez-vous au sein de votre syndicat le travail de coopération internationale ?
C’est une difficulté ! Des tentatives sont menées pour impliquer des sections locales notamment dans les départements d’outre-mer mais cela reste très limité. La réflexion doit se poursuivre sur ce sujet.
Le travail de coopération internationale de votre syndicat est-il un aspect auquel sont sensibles les membres de votre syndicat ?
C’est assez variable en fonction des pays partenaires et de l’actualité. En règle générale nos adhérent·e·s sont sensibles à l’Europe et, pour des raisons culturelles, aux zones francophones, particulièrement à l’Afrique subsaharienne et Haïti.
4. Avez-vous des exemples concrets de réussites permises par un projet de coopération ?
Nous pensons avoir contribué au renforcement du SET (au Tchad) par un projet de publication et de diffusion de leur journal bilingue « La lumière ». Nous portons actuellement des espoirs sur la thématique assez nouvelle de la santé au travail (coopération avec le STEB du Burundi et peut être avec un syndicat béninois).
5. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le travail de coopération internationale ?
C’est la co-construction des projets et leur suivi en commun. La construction d’un véritable partenariat nécessite du temps et de la présence sur le terrain.
6. Quel conseil donneriez-vous à un syndicat souhaitant s’investir dans la coopération internationale ?
Être indépendant financièrement, pouvoir communiquer avec les partenaires et se rendre sur le terrain.