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Haïti : les graines de la solidarité internationale portent leurs fruits

Publié 27 avril 2022 Mis à jour 17 juin 2024

L’Internationale de l’Éducation a eu le plaisir de recevoir des lettres d’organisations membres en Haïti l’informant que les mesures de répression syndicale à l’encontre de dirigeant·e·s syndicaux·ales ont été levées, suite à un fort mouvement de solidarité de syndicats de l’enseignement du monde entier.

Levée des mesures gouvernementales punitives contre des syndicalistes de l’éducation

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens/normaliennes et éducateurs/éducatrices d’Haïti (UNNOEH), Kensone Delice, l’a informé que le dirigeant de son syndicat, Georges Wilbert Franck, victime de répression syndicale au début du septembre 2019, a été réaffecté à son poste.

Au nom du Bureau exécutif de l’UNNOEH, Delice témoigne de toute la gratitude de l’organisation syndicale haïtienne « envers le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation pour ses supports et accompagnements de natures diverses, ainsi que ses différents appels à la solidarité internationale invitant les affiliés du monde entier à supporter le combat des enseignantes et enseignants d’Haïti ».

Il poursuit en indiquant que, « par cette solidarité indéfectible, l’Internationale de l’Éducation a illustré ce bel exemple qui réaffirme l’idée selon laquelle le combat pour l’éducation publique n’a de frontière et qu’il doit être un combat universel et mondial pour une humanité plus juste socialement ».

Pour le bureau exécutif de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d'Haïti (CNEH), sa secrétaire générale, Rose Thérèse Magalie Georges, également dans un message au secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, annonce avoir été « rétablie dans sa fonction de directrice d’écoles ».

Autre victime de répression syndicale, elle explique avoir été transférée à la « Croix des Bouquets », quartier contrôlé par des gangs armés depuis le 12 novembre 2019.

Elle note que « le combat que nous avons mené ensemble a forcé le ministère de l’Éducation Nationale à revenir sur la décision prise par le ministre Pierre Josué Agénor Cadet qui ne jurait que par la disparition des organisations syndicales. Les supports des affiliés de l’Internationale de l’Education ont prouvé aux dirigeants politiques d’Haïti que la mouvance syndicale mondiale se tenait debout contre la dictature. Nous vous prions de transmettre à chacun des affiliés nos remerciements. Merci de perpétuer cette solidarité qui va grandissante pour le bien-être de l’humanité. »

Appel d’action urgente en faveur des syndicalistes enseignant·e·s

Informée en août 2020 du harcèlement de dirigeant∙e∙s syndicaux∙ales haïtien∙ne∙s, l’Internationale de l’Éducation avait réagi par un appel d’action urgente, demandant notamment d’envoyer des lettres de protestation aux autorités haïtiennes.

L’appel dénonçait le fait que « ces mesures punitives ont été prises alors que les syndicats de l'éducation se mobilisent en faveur d'une reprise des activités scolaires garantissant la protection des droits des enseignants, des élèves et des parents. Ces transferts et suspensions de salaire empêcheront les syndicalistes d'exercer leurs activités légitimes, particulièrement nécessaires pour protéger les travailleurs dans le contexte de la crise sanitaire mondiale qui impacte durement les conditions de vie des citoyens haïtiens, comme c'est le cas ailleurs dans le monde. »

L'Internationale de l'Éducation avait aussi exprimé sa profonde préoccupation devant la décision soudaine des autorités d’Haïti de transférer, de manière arbitraire, plusieurs dirigeant·e·s et militant·e·s des droits syndicaux, dont plusieurs issu∙e∙s du secteur de l’éducation.

En octobre 2020, l’Internationale de l’Éducation et ses organisations membres à travers le monde avaient réitéré leur soutien et indiqué surveiller « l’évolution de la situation pour les enseignant·e·s syndicalistes qui se battent pour un enseignement public gratuit et de qualité pour tou·te·s en Haïti. Ils font notamment pression sur le gouvernement pour que celui-ci respecte les droits humains et syndicaux des éducateur·trice·s. »

l’Internationale de l’Éducation remercie la cinquantaine de ses affiliés ou leurs organisations membres dans plus de 30 pays qui ont adressé des courriers de protestation aux autorités haïtiennes en soutien à leurs collègues.