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Les éducateur·trice·s du monde entier se solidarisent et partagent le deuil des élèves, des enseignant·e·s, du personnel scolaire, des parents et de l’ensemble de la communauté d’Uvalde, au Texas, théâtre d’une nouvelle fusillade dans une école qui a coûté la vie à 19 enfants et deux enseignantes aux États-Unis.

L’Internationale de l’Éducation appelle à prendre des dispositions urgentes pour mettre fin à la violence par arme à feu et faire en sorte que les écoles soient des espaces d’apprentissage et de développement sûrs pour toutes et tous.

« La liste des victimes dans les écoles aux États-Unis s’allonge d’année en année dû à l’absence de régulation gouvernementale limitant l’accès aux armes à feu et au refus d’interdire les armes d’assaut. Nous soutenons pleinement les affiliés de l’IE aux États-Unis, la National Education Association (NEA) et l’ American Federation of Teachers (AFT), qui plaident aux côtés des élèves pour un changement législatif visant à protéger les écoles de la violence par arme à feu. Les élèves ont le droit d’apprendre et de s’épanouir dans une école sûre. Les enseignant.e.s ont le droit d’enseigner et d’aider leurs élèves à réaliser leur plein potentiel dans une école sûre. Les éducateur.rice.s du monde entier demandent que des mesures immédiates soient prises pour mettre fin à la violence par arme à feu qui sévit dans les écoles et les communautés à travers les États-Unis », a déclaré David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation.

Les enseignant·e·s aux États-Unis demandent que des mesures soient prises pour limiter l’accès aux armes à feu

Les affiliés de l’Internationale de l’Éducation aux États-Unis, l’AFT et la NEA, ont tous deux publié des déclarations de soutien aux victimes et appelé à l’adoption de dispositions législatives attendues de longue date.

Randi Weingarten, présidente de l’ American Federation of Teachers, a déclaré :

« En l’espace d’une semaine, notre pays a été confronté à deux fusillades de masse, où des personnes innocentes ont été abattues dans des endroits qui devraient être parmi les plus sûrs de notre communauté. En attendant de plus amples détails, certains éléments sont d’ores et déjà clairs : ces actes de haine odieux sont destinés à nous terroriser toutes et tous. Les communautés de Buffalo et, à présent, d’Uvalde, vont rejoindre une longue liste de localités qui ne seront plus jamais les mêmes. Nous sommes de tout cœur avec chacune d’entre elles. La violence par arme à feu est un cancer qu’aucune et aucun d’entre nous ne devrait tolérer un seul instant de plus. Nous avons choisi de laisser cette situation perdurer, et nous pouvons enfin décider de faire quelque chose – n’importe quoi – pour mettre un terme à cette folie furieuse. »

La présidente de la Texas State Teachers Association, Ovidia Molina, et la présidente de la National Education Association, Becky Pringle, ont publié une déclaration commune en réaction à cette dernière fusillade :

« Nous demandons une fois de plus aux responsables politiques des États et de l’État fédéral de prendre des mesures pour empêcher que les armes à feu ne tombent entre les mains de personnes qui ne devraient pas en avoir, que ce soit en promulguant de nouvelles lois ou en faisant mieux respecter les lois existantes. Des tragédies comme celle-ci continuent de se produire alors que les élus et élues ne font rien, si ce n’est, comme dans le cas du Texas, faciliter l’accès aux armes à feu. Combien de fusillades de masse doivent encore se produire avant que ces décideurs et décideuses prennent enfin leurs responsabilités et s’attaquent au problème de la sécurité des armes à feu ? »

La National Education Association a également partagé des ressources destinées aux enseignant.e.s (en anglais) sur la manière d’aborder la fusillade de l’école d’Uvalde avec les élèves.

Une épidémie de violence par arme à feu fait rage dans les écoles aux États-Unis

La fusillade de l’école primaire de Robb n’est que la dernière d’une longue liste d’attaques similaires survenues dans des écoles aux États-Unis. En effet, 27 fusillades dans des établissements scolaires ont été enregistrées aux États-Unis rien que cette année, sur un total de 119 depuis 2018.

Selon des données publiées par le Centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (Center for Disease Control), les armes à feu sont devenues la principale cause de décès chez les enfants et les adolescent·e·s en 2020, tuant plus de personnes âgées de 1 à 19 ans aux États-Unis que les accidents de la route, les overdoses ou le cancer.

Les fusillades dans les écoles ont eu un impact sur la profession enseignante aux États-Unis. Les programmes préparatoires et de développement professionnel continu des enseignant·e·s comprennent souvent des formations sur le comportement à adopter en cas de présence d’un·e tireur·euse actif·ive à l’école, et sur la manière de préparer les élèves à une telle attaque.

Nombre d’enseignant·e·s, de responsables d’établissements scolaires et de membres des personnels de soutien à l’éducation font état d’un niveau d’anxiété élevé, chaque fusillade les amenant à se demander si leur école sera la prochaine à être ciblée. L’impact de cette situation sur le bien-être des enseignant·e·s et leur volonté de rester dans une profession présentant des risques élevés en matière de sûreté et de sécurité ne peut être sous-estimé et demande à être traité de toute urgence.

Malgré les pertes de vies humaines, les hommes et femmes politiques ont négligé d’agir à de multiples reprises. L’attaque d’Uvalde n’est que la dernière d’une longue liste de fusillades dans l’État du Texas. Elle fait suite aux fusillades de masse de 2019 survenues en l’espace d’un mois à El Paso, Midland et Odessa, et qui ont fait 30 morts. Les républicains du Texas et le gouverneur Greg Abbott avaient promis des mesures de contrôle des armes à feu. Mais au lieu de cela, ils ont assoupli les restrictions sur les armes à feu.

L’Internationale de l’Éducation est fermement convaincue que les établissements scolaires doivent être des havres de paix où tous les enfants puissent s’épanouir et où tou·te·s les éducateur·trice·s et le personnel scolaire puissent travailler sereinement et en sécurité pour contribuer à leur développement. Nous plaidons pour que cela devienne une réalité dans toutes les communautés scolaires du monde.