Déclaration | Journée mondiale contre le travail des enfants
À l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin, l'Internationale de l'Éducation appelle les syndicats à insister auprès des gouvernements pour qu'ils mettent en œuvre l' Appel à l'action de Durban sur l’élimination du travail des enfants, adopté lors de la 5e conférence mondiale sur l'élimination du travail des enfants, qui s’est tenue du 15 au 20 mai 2022.
L'Appel à l'action de Durban constitue un engagement international important pour mettre fin au travail des enfants, et peut être utilisé par l'Internationale de l'Éducation et ses organisations membres pour :
- Soutenir les campagnes de sensibilisation visant à renforcer un enseignement public de qualité comme outil d'élimination du travail des enfants.
- Réaffirmer le droit humain à l'éducation et à un enseignement de base gratuit, obligatoire et de qualité.
- Réaffirmer le rôle central du dialogue social, l'importance de l'Organisation internationale du travail (OIT) et les principes et droits fondamentaux au travail de l'OIT, y compris la liberté d'association et la négociation collective.
Il devient de plus en plus urgent de mettre fin au travail des enfants
Cet appel à l'action adressé aux gouvernements de tous les États membres des Nations Unies (ONU) constate que la pandémie de COVID-19, les conflits armés et les crises alimentaires, humanitaires et environnementales menacent de réduire à néant des années de progrès contre le travail des enfants.
Elle s'appuie sur l'ensemble des conventions internationales, des conférences et des engagements des Nations Unies et multilatéraux, en particulier l'objectif 8.7 de l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, qui vise à mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes d'ici 2025. Il rappelle la ratification universelle de la Convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants, (1999) et d'autres conventions de l'OIT, notamment la convention n° 138 sur l'âge minimum (1973), ainsi que la convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. It s'appuie également sur les engagements pris dans le cadre de l'Année internationale pour l'élimination du travail des enfants (2021) et sur les résultats des précédentes conférences mondiales sur le travail des enfants.
L'appel à l'action de Durban comporte des engagements dans six domaines différents :
- Faire du travail décent une réalité pour les adultes et les jeunes ayant dépassé l'âge minimum d'admission à l'emploi en accélérant les efforts multipartites visant à éliminer le travail des enfants, la priorité étant donnée aux pires formes de travail des enfants.
- Mettre fin au travail des enfants dans l'agriculture.
- Renforcer la prévention et l'élimination du travail des enfants, y compris de ses pires formes, du travail forcé, de l'esclavage moderne et de la traite des personnes, ainsi que la protection des survivants grâce à des réponses politiques et programmatiques fondées sur des données et informées par les survivants.
- Réaliser le droit des enfants à l'éducation et garantir l'accès universel à une éducation et formation gratuite, obligatoire, inclusive et de qualité.
- Assurer l'accès universel à la protection sociale.
- Améliorer le financement et la coopération internationale pour l'élimination du travail des enfants et du travail forcé.
Les syndicats d'enseignants jouent un rôle fondamental pour mettre fin au travail des enfants et faire du droit à l'éducation une réalité
« Les écoles constituent le meilleur environnement pour tous les enfants. Les enfants ont droit à une éducation de qualité. Leur place est à l'école, avec leurs enseignants et des éducateurs attentifs, et non dans le monde de l'exploitation du travail des enfants », a déclaré le secrétaire général de l'Internationale de l'Education, David Edwards.
En soulignant l'importance des éducateurs et de leurs syndicats dans l'éradication du travail des enfants, il a insisté sur la nécessité pour les gouvernements de soutenir les enseignants par la formation, le développement professionnel continu, des conditions de travail et de rémunération décentes, et de veiller à ce que l'éducation soit « véritablement gratuite, disponible et accessible à tous et toutes ».
Edwards a ensuite évoqué cinq stratégies clés à adopter par les enseignant·e·s et les syndicats pour garantir la présence des enfants à l'école:
- Recherche et données probantes.
- Plaidoyer et dialogue social.
- Sensibilisation.
- Mobilisation de la communauté.
- Création d'environnements scolaires sûrs et inclusifs.
Il a ensuite expliqué que, pour l'Internationale de l'Éducation et ses affiliés à travers le monde, « l'éducation doit être rendue véritablement gratuite, disponible et accessible à tous et toutes ». Cela exige un investissement adéquat dans l'éducation grâce à l'affectation d'au moins 6 % du PIB ou/et d'au moins 20 % du budget national à l'éducation.
Les syndicats de l'éducation, en coopération avec d'autres syndicats, par exemple les syndicats de travailleurs ruraux ou des travailleurs des plantations, et les centrales syndicales ont un rôle essentiel à jouer pour veiller à ce que les gouvernements soient tenus responsables de la mise en œuvre des mesures auxquelles ils se sont engagés dans l'Appel à l'action de Durban, a ajouté Edwards.
Les syndicats de l'éducation peuvent se servir de l'Appel à l'action de Durban dans le cadre de leurs campagnes de sensibilisation auprès de l'Assemblée nationale/du Parlement, de la communauté éducative, des parents et des militant·e·s, et pour sensibiliser les membres du syndicat.
Le résumé des principaux points de l'Appel à l'action de Durban sur l'élimination du travail des enfants qui intéressent l'Internationale de l'Éducation et ses organisations membres est disponible ici.