Sénégal : la grève des enseignant∙e∙s pousse le gouvernement à honorer ses promesses
Suite à la grève suivie des enseignant∙e∙s commencée le 25 mai en raison du non-respect par le gouvernement sénégalais de ses engagements précédents, ce dernier a promis d’y faire droit. Après l’accord trouvé avec le gouvernement et l’effectivité des mesures correctives demandées, les syndicats de l’éducation ont suspendu la grève, mais restent vigilants quant à l’application effective des mesures promises.
Assurer la stabilité du système éducatif sénégalais
Après des négociations intenses avec le gouvernement, les principaux syndicats d’enseignants du Sénégal ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève et demandé à leurs membres de reprendre le travail à partir du 7 juin.
Surveillant le processus de restitution des montants dus aux enseignant∙e∙s, conformément au protocole d’accord du 26 février 2022, ils ont indiqué que « toutes les informations qui nous sont parvenues confirment pour l’essentiel l’effectivité des remboursements ».
Ils ont rappelé au gouvernement qu’il a l’impérieuse obligation d’assurer la stabilité du système éducatif à travers le strict respect des accords signés.
Les syndicats demeurent vigilants
Toutefois, conformément à leur mission de veille et d’alerte, ils restent vigilants sur d’éventuels cas individuels dont le traitement ne serait pas conforme, et le cas échéant aux fins d’un réajustement rapide.
Pour Marième Sakho Dansokho, secrétaire générale du Syndicat des professeurs du Sénégal (SYPROS) et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation, « le gouvernement a honoré ses promesses le 3 juin, et tous les syndicats ont suspendu la grève mais restent vigilants sur la pérennité ».
« Nous avons des élections parlementaires dans moins de deux mois maintenant et ils essaient de calmer, mais que se passera-t-il après ? » a-t-elle aussi interrogé.
Le gouvernement et les syndicats ont convenu de se retrouver à la mi-juin pour la validation des bulletins de salaire. Tous les autres points d’accord feront l’objet d’un traitement rigoureux dans le cadre d’un Comité de suivi.
Avant la grève, Hamidou Diedhiou, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) avait par ailleurs déclaré : « Il nous faut aller dans le sens du respect scrupuleux des termes de l’accord. Il faut que le gouvernement restitue aux enseignants ce qui me semble être un vol. Il faut que les montants qui ont été annoncés, selon les minima et maxima de chaque corps, soient restitués à la lettre. Autrement, nous avons commencé à fermer les portes de l’école et nous allons continuer à le faire parce que c’est la seule arme que nous avons à ce jour. »