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Les syndicalistes roumain·e·s s'unissent et agissent pour soutenir les éducateur·trice·s et les étudiant·e·s ukrainien·ne·s

Publié 3 août 2022 Mis à jour 11 août 2022

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Fédération des Syndicats Libres de l'Enseignement (FSLE) de Roumanie a entrepris de nombreuses actions de solidarité avec les collègues et les enfants ukrainien·ne·s. Les éducateur·trice·s roumain·e·s travaillent en tant que volontaires pour s'assurer que les écoles sont prêtes à recevoir des étudiant·e·s ukrainien·ne·s et organisent une formation rapide pour que les enseignant·e·s apprennent à travailler avec des étudiant·e·s souffrant de traumatismes de guerre. Le syndicat a également facilité l'accès aux ressources pédagogiques de l'UE via le programme ERASMUS+.

Pour la FSLE, « le système éducatif roumain doit relever le défi d'intégrer de nombreux enfants et étudiant·e·s. Il est temps d'être unis et d'agir en faveur de nos collègues et des enfants ukrainiens ».

Le syndicat a rappelé que, depuis le début de cette crise, près d'un million de citoyen·ne·s ukrainien·ne·s sont entré·e·s en Roumanie. Le flux de réfugié·e·s en provenance de Roumanie et de Moldavie se déplace rapidement vers l'Europe occidentale, et la majorité (plus de 61%) a déjà quitté la Roumanie pour d'autres destinations en Europe occidentale (Autriche, Allemagne, France, Espagne), indiquant qu'il·elle·s ont des parents et des ami·e·s dans ces pays.

Selon les informations fournies par les forces de police roumaines, sur le nombre total de réfugié·e·s restant en Roumanie, 31.385 sont des enfants. Cependant, les données changent chaque jour.

Enregistrement des mineur·e·s non accompagné·e·s

Par l'intermédiaire de l'Autorité nationale de protection de l'enfance, le gouvernement roumain prépare une procédure d'enregistrement des enfants ukrainien·ne·s qui entrent en Roumanie sans parent ni tuteur·trice légale. Il·elle·s seront pris·es en charge par les services de protection de l'enfance des comtés frontaliers. Les enfants ukrainien·ne·s qui arrivent en Roumanie non accompagné·e·s bénéficieront de cette protection. Le gouvernement considère comme « mineur·e·s non accompagné·e·s », les citoyen·ne·s étranger·ère·s ou les apatrides de moins de 18 ans arrivant en Roumanie non accompagné·e·s. Un Groupe de travail pour les mineur·e·s non accompagné·e·s a été mis en place afin d'identifier rapidement les mesures les plus appropriées pour la protection des mineur·e·s non accompagné·e·s. Des mesures ont également été prises pour assurer l'infrastructure administrative et les ressources humaines nécessaires pour fournir aux enfants réfugié·e·s venant d'Ukraine une protection appropriée dans des situations aussi critiques.

La FSLE – par le biais d'organisations affiliées dans les villes de Maramures, Suceava, Botosani, Cluj et Bucarest – a aidé les autorités frontalières via des dons de vêtements, de lits, de nourriture et de médicaments, ainsi que de jouets et de fournitures pour les enfants.

Des éducateur·trice·s bénévoles à la frontière roumano-ukrainienne

Des milliers d'enseignant·e·s et de membres du personnel de l'éducation bénévoles se trouvent chaque jour aux frontières, aidant à guider le flux de réfugié·e·s et fournissant des informations officielles et précises sur le transit par la Roumanie et les droits des réfugié·e·s dans le pays.

De plus, les dons en espèces des membres de la FSLE ont été redirigés vers la Croix-Rouge roumaine et l'UNICEF Roumanie, car ces organisations possèdent des procédures et des canaux de soutien pour les personnes dans les zones de guerre, contrairement au syndicat.

Des hôtels et d’autres logements du syndicat dans les zones frontalières ont également été mis à la disposition des autorités pour accueillir des réfugié·e·s, tandis que des enseignant·e·s et des travailleurs·euse·s de l'éducation roumain·e·s ont hébergé des familles de réfugié·e·s chez eux·elles.

La FSLE a souligné que le principal problème à Bucarest et dans d'autres grandes villes est que les écoles sont déjà surpeuplées d'étudiant·e·s roumain·e·s. Elle a rencontré le Secrétaire d'État Szekely qui a accepté de commencer à identifier des places dans les écoles de Bucarest car si le conflit continue, le nombre d'enfants augmentera encore. Alors que certaines écoles peuvent inscrire 2-3 étudiant·e·s, ce problème deviendra plus aigu à l'automne lorsque la nouvelle année scolaire commencera, car la Roumanie n'est pas préparée à recevoir un tel flux de réfugié·e·s dans un système éducatif qui doit déjà faire face à de nombreux défis.

Parmi les autres problématiques clés soulignés par le syndicat roumain de l'enseignement, citons:

  • Le manque d'enseignant·e·s parlant l’ukrainien.
  • L'évaluation du niveau d'éducation des enfants réfugié·e·s
  • Le manque de manuels en ukrainien.

Les autorités locales de Roumanie recherchent des enseignant·e·s réfugié·e·s ukrainien·ne·s et le ministère de l'Éducation envisage de les employer. Cependant, la FSLE a insisté sur le fait qu'il n'existe actuellement aucune règle ou réglementation pour un tel emploi.

Un autre problème est d'identifier tou·te·s les enfants réfugié·e·s, car la plupart d'entre eux·elles ne sont pas dans des centres de réfugié·e·s : certains ont de la famille ou des ami·e·s en Roumanie ou ont accepté de rester chez des volontaires roumain·e·s.

La mission du CSEE

La FSLE a participé à l'organisation de la mission de solidarité en Roumanie du Bureau régional européen de l'Internationale de l'Éducation, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), et a offert un soutien technique à la mission du CSEE en République de Moldavie.

Réunion dans les locaux du FSLE avec le Secrétaire d'État en charge des réfugiés, Ionel Lixandru.

Les résultats de ces visites ont été particulièrement importants pour définir le contenu de la Résolution pour la Paix en Ukraine, adoptée lors de la Conférence spéciale du CSEE tenue à Liège, en Belgique, et pour décider des futures lignes d'action.

La délégation du CSEE a rencontré des décideur·euse·s politiques, des syndicats de l'enseignement et des confédérations syndicales, ainsi que des représentations de la Commission européenne. Elle a également visité plusieurs centres de réfugié·e·s, ainsi que des écoles et des universités qui accueillent des étudiant·e·s ukrainien·ne·s.

Visite d'une école primaire à Bucarest accueillant des enfants ukrainiens.

Visite de l'Université polytechnique de Bucarest, où un centre pour les réfugiés a été ouvert sur le campus.

La délégation a appelé à un dialogue social renforcé entre le gouvernement et les syndicats de l'éducation en Pologne, en Roumanie et en Moldavie, et à un soutien mieux ciblé, y compris en ce qui concerne la viabilité financière, aux systèmes éducatifs et au personnel éducatif qui font tout leur possible pour que tou·te·s les enfants ukrainien·ne·s puissent se sentir en sécurité et poursuivre leurs études.

Au cours de ces missions, l'insuffisance du financement de l'éducation est apparue, tout comme le manque d'outils TIC et d'équipements éducatifs disponibles, tandis que la majorité des enfants ukrainien·ne·s venant en Pologne, en Roumanie et en Moldavie continuent de suivre des cours d’ukrainien en ligne, ce qui nécessite un équipement informatique et numérique adéquat et une bonne connexion internet.

Alexandra Cornea du FSLE officie comme modératrice lors de la réunion entre la Mission de solidarité du CSEE et les autorités roumaines.

Un autre défi persistant dans les trois pays est le système d'enregistrement et de suivi des réfugié·e·s : de nombreuses familles ukrainiennes considèrent ces pays comme des pays de transit ou envisagent de retourner en Ukraine dès que possible et n'inscrivent donc pas leurs enfants dans le système éducatif local. En fait, la FSLE a souligné qu'un nombre croissant de réfugié·e·s ukrainien·ne·s retournent déjà dans leur pays.