L’Internationale de l’Éducation fait entendre la voix de la profession enseignante au Sommet sur la transformation de l’éducation
L’Internationale de l’Éducation a porté la voix de la profession enseignante auprès des dirigeant·e·s du monde à l’occasion du Sommet sur la transformation de l’éducation. Le sommet des Nations Unies a été organisé pour donner la priorité à l’éducation et a conduit à la création d’une Commission mondiale sur la profession enseignante.
Représentant plus de 32 millions d’enseignant·e·s et de personnels de soutien à l’éducation dans le monde, l’Internationale de l’Éducation a joué un rôle essentiel au cours des sessions thématiques du sommet, en présentant les revendications et les propositions clés du personnel enseignant du monde entier aux Nations Unies.
Un mouvement mondial pour transformer l’éducation
Le 19 septembre, Journée des leaders, Mugwena Maluleke, vice-président de l’Internationale de l’Éducation et secrétaire général du South African Democratic Teachers Union, a pris la parole dans la grande salle de l’Assemblée générale des Nations Unies pour dire aux dirigeant·e·s du monde que ce n’est qu’en collaborant avec les enseignant·e·s et leurs syndicats et en créant un mouvement mondial que l’éducation pourra être transformée.
Regardez l’intégralité de son intervention devant les chefs d’État et de gouvernement ci-dessous.
Au cours de la session du sommet consacrée aux enseignant·e·s, la Présidente de l’Internationale de l’Éducation, Susan Hopgood, a souligné l’importance du dialogue social pour la transformation de l’éducation. Elle a déclaré : « Le point de départ des gouvernements devrait être de considérer les enseignantes et enseignants et leurs syndicats comme des partenaires. Notre partenariat peut permettre de créer des systèmes d’éducation de qualité véritablement résistants. Notre partenariat peut être la transformation. » Regardez l’intégralité de son intervention ci-dessous.
Pas de raccourcis : il est impératif d’investir dans les enseignant·e·s
S’adressant à la session du sommet consacrée au financement de l’éducation, Johanna Jaara Åstrand, vice-présidente de l’IE pour la région Europe, a averti que 69 millions d’enseignant·e·s supplémentaires étaient nécessaires dans le monde pour parvenir à une éducation de qualité pour tou·te·s à l’horizon 2030. « Si nous voulons transformer l’éducation, investir dans celle-ci est la seule manière d’y arriver. Il n’y a pas de raccourcis. La seule manière de mettre un terme à la pénurie d’enseignantes et enseignants consiste à investir dans la profession », a-t-elle ajouté. Åstrand a lancé un appel en faveur d’une justice fiscale et a demandé au Fonds monétaire international de supprimer les contraintes pesant sur les salaires publics dans tous les pays qui connaissent une pénurie d’enseignant·e·s. Regardez l’intégralité de son intervention ci-dessous.
Le leadership des enseignant·e·s transforme l’éducation
Becky Pringle, présidente de la National Education Association (États-Unis), a plaidé pour que le leadership et l’autonomie des enseignant·e·s soient des éléments essentiels de la transformation de l’éducation. « Lorsque je parle aux membres des raisons pour lesquelles ils veulent quitter la profession, ils me disent que c’est une question de respect, de rémunération professionnelle, d’autorité des enseignants et d’autonomie. Ils veulent être des dirigeants dans la salle de classe comme ils sont censés l’être », a-t-elle ajouté.
L'éducation doit transformer le monde
S'exprimant lors de la session du Sommet centrée sur l'éducation pour le développement durable, Randi Weingarten, membre du Bureau exécutif de l'IE et présidente de l’ American Federation of Teachers, a souligné le pouvoir transformateur d’une éducation holistique. « L'éducation doit transformer le monde, le rendre plus juste et durable, tout en résolvant la crise climatique. Non seulement les éducateurs doivent préparer les étudiants à des carrières, mais nous devons être en mesure de développer et de nourrir l'enfant dans son ensemble, afin qu'ils deviennent des dirigeants qui font une différence dans la société », a-t-elle expliqué.
Mettre la technologie à la portée de tou·te·s les étudiant·e·s
La présidente de l’IE a également pris la parole durant la session du sommet consacrée à la transformation numérique de l’éducation. Tout en reconnaissant le potentiel des nouvelles technologies pour l’accélération des progrès dans la réalisation de l’Objectif de développement durable 4, Susan Hopgood a mis en exergue les préoccupations de la profession en ce qui concerne l’équité et le risque d’accentuer la fracture numérique.
Elle a également fait observer que le droit des élèves et des enseignant·e·s au respect de la confidentialité des données, la commercialisation de l’éducation et la dépendance croissante vis-à-vis des sociétés commerciales pour fournir un droit universel et un bien public comme l’éducation requièrent un examen approfondi et une gouvernance forte. Il est impératif d’impliquer les enseignant·e·s dans la gouvernance des technologies éducatives afin de faire en sorte que tou·te·s les étudiant·e·s bénéficient de ces nouveaux outils.
Nouvelle Commission internationale sur la profession enseignante
Un premier résultat concret du Sommet sur la transformation de l’éducation est la création d’une Commission internationale sur la profession enseignante, annoncée durant l’événement par la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed.
« Les enseignantes et enseignants se sentent totalement méprisés et écrasés parce qu’ils sont constamment considérés comme des outils plutôt que comme des partenaires. Une Commission mondiale sur la profession enseignante pourrait mettre en lumière des solutions, dont un grand nombre émane de notre profession, et faire correspondre ces solutions avec la volonté et l’engagement politiques nécessaires pour relever ce défi », a expliqué David Edwards, secrétaire général de l’IE.
« La Commission est une opportunité de réunir systématiquement les divers axes de la recherche et toutes les actions entreprises et de les tisser dans un contrat social clair et renforcé », a-t-il expliqué.
Edwards a ajouté que la nouvelle initiative était un pas dans la bonne direction pour faire en sorte « que chaque apprenant ait accès à un enseignant professionnel, qualifié et bien soutenue et que chaque enseignante et enseignant ait accès aux outils, au temps et à la confiance nécessaire pour toucher, enseigner et inspirer les générations et les communautés qui lui ont été confiées ».