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Belgique : Nouvelle action du front commun syndical de l’enseignement

Publié 11 octobre 2022 Mis à jour 25 octobre 2022

Après trois actions réussies l’année scolaire dernière qui ont démontré à suffisance le ras-le-bol des personnels de l’enseignement, le front commun syndical de l’enseignement demande au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) de respecter les engagements pris et organise à l’appui de ses revendications une journée de grève dans les établissements scolaires le 13 octobre.

Les revendications des personnels de l’enseignement restent plus que jamais d’actualité

Les personnels de l’enseignement, à tous niveaux et tous réseaux confondus sont appelés à prendre part à cette action.

En effet, si le front commun syndical n’a souhaité perturber ni la fin de l’année scolaire 2021-2022, ni la rentrée scolaire du 29 août dernier, la colère et l’insatisfaction sont toujours bien présentes.

Les syndicats considèrent que leurs « revendications restent plus que jamais d’actualité car les membres du personnel de l’enseignement n’ont pas vu leur situation s’améliorer ».

Ils rappellent les réformes qui ont pris cours dès cette année scolaire, comme les nouveaux rythmes scolaires, la révision du dispositif Français Langue d’Apprentissage, les pôles territoriaux qui auront pour conséquence la suppression de certains emplois et la diminution des périodes d’accompagnement pour les élèves en intégration, l’accompagnement personnalisé qui aura une incidence sur la taille des classes, des expériences pilotes telles que les pool de remplacement, la mise en place de nouveaux référentiels alors que les programmes ne sont toujours pas rédigés.

Ils estiment que « la majorité de ces réformes provoque une surcharge administrative conséquente… Sans compter que la pénurie d’enseignants n’est toujours pas résolue, loin s’en faut. »

Quatre points d’attention

Le front commun syndical réitère les principales revendications suivantes :

1. Réforme de l’offre d’enseignement qualifiant.

Pour les syndicats, « quelques aménagements ont été effectués pour alléger quelque peu le système mais rien de transcendant si ce n’est le dossier qui accompagnera l’élève tout au long de ce parcours et qui constitue à nouveau une surcharge administrative pour les enseignants. Les effets négatifs devraient être véritablement ressentis à la rentrée 2023. Aujourd’hui, le risque le plus proche réside dans la volonté du Gouvernement wallon d’avancer vers une régionalisation de l’alternance. »

2. Taille des classes.

La taille des classes est une priorité pour les membres du personnel et un facteur influant, non seulement sur les conditions de travail des enseignant∙e∙s, mais aussi sur les conditions d’apprentissage des élèves.

3. Réforme de l’évaluation des enseignant∙e∙s.

Les organisations syndicales ont obtenu un an de report, « mais ce gel n’est pas suffisant. Ce projet laisse toujours présager un climat malsain au sein des établissements scolaires alors qu’il est censé déboucher sur du renforcement positif du membre du personnel. »

4. Plans de pilotage.

Le plan de pilotage est en théorie mis sur pied pour que les équipes éducatives soient plus autonomes, travaillent et prennent des décisions collectivement pour élaborer le futur de leur école. « Un beau projet, malheureusement souvent utopique... Ces plans de pilotage sont souvent le prétexte pour mettre une pression insoutenable sur les équipes éducatives. Le pilotage par résultats, surtout s’il est associé à un système de sanction est intolérable. Il conduira à accroitre la pénurie et les candidats enseignants abandonneront rapidement le métier. La lourdeur administrative qu’a engendré la rédaction de ces plans de pilotage n’est plus à démontrer », expliquent les syndicats.

Pour la CGSP-Enseignement, organisation membre de l’Internationale de l’Éducation et du front syndical, « à cela s’ajoute la proposition d’accord sectoriel qui nous a été faite juste avant les vacances d’été : cette proposition faisait la part belle aux revendications des pouvoirs organisateurs et délaissait celles du front commun syndical. L’accord a donc été signé par l’ensemble des pouvoirs organisateurs, mais par aucun syndicat, ce qui est historique. »

Le syndicat souligne aussi qu’il lui « semble que l’Exécutif – de la FWB – est surtout enfermé dans le dogme de la rigueur budgétaire prônée par le néolibéralisme ». Il a donc demandé à ses affiliés de participer massivement à la manifestation. « Cela nous permettra de montrer au gouvernement de la FWB que les vacances d’été ayant suivi des propositions plus que mollassonnes n’ont en rien démobilisé les personnels de l’enseignement ! »

En amont de cette journée de grève, des arrêts de travail de moins de 50 minutes sont organisés en front commun du 5 au 12 octobre.