Maroc : un nouveau statut motivant et unifié pour le personnel de l’enseignement supérieur
L’Internationale de l’Éducation félicite le Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP) pour avoir obtenu un accord qui fera date, le gouvernement marocain approuvant des amendements rendant le statut des enseignant·e·s chercheur·euse·s plus attractif, ainsi qu’une revalorisation de leurs salaires.
Les travaux de la commission technique mixte, réunissant le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, et le SNESUP ont porté leurs fruits. Un accord a en effet été signé le 20 octobre en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Rendre la profession d’enseignant·e chercheur·euse plus attractive
Jamal Eddine Sebbani, secrétaire général du SNESUP, a indiqué que le gouvernement marocain a approuvé certains amendements du statut des enseignant·e·s chercheur·euse·s proposés par le syndicat. Il s’agit notamment de la mise en place d’une nouvelle porte d’entrée au métier d’enseignant·e chercheur·euse et la prise en compte de l’expérience professionnelle préalable à l’accès à la fonction publique. L’objectif escompté est de mettre en place un statut qui soit attractif et qui permette une évolution de carrière.
Dès la rencontre de la commission technique mixte du 8 octobre, Sebbani avait noté que cette réunion avait permis de faire avancer les négociations dans la perspective de finaliser le projet du nouveau statut des enseignant·e·s chercheur·euse·s : «Nous avons eu plusieurs signes positifs de la part du gouvernement qui a montré sa volonté de réformer le système. L’objectif de cette révision, revendiquée par le syndicat, est de rendre le métier plus attractif à travers la revalorisation des indemnités des enseignants-chercheurs, dans le but d’attirer les meilleures compétences. Il faut mettre en place un statut qui soit attractif aussi bien pour les jeunes doctorants que les enseignants qui ont une expérience de 10 ans ou plus dans la recherche scientifique, qu’ils soient installés au Maroc ou à l’étranger. »
Pour le secrétaire général du SNESUP, il était important que la réforme du statut des enseignant·e·s chercheur·euse·s formule également un plan de promotion et d’avancement professionnels. Au lieu de stagner rapidement, le nouveau cadre prend ainsi en compte l’étalement de carrière pour motiver les enseignant·e·s chercheur·euse·s à s’investir davantage dans la recherche scientifique et à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur.
La question du système d’accès à l’enseignement supérieur et la non-prise en compte de l’expérience préalable à l’entrée en fonction figurait de même parmi les principales doléances des enseignant·e·s chercheur·euse·s. « Ce problème, en plus du critère d’âge limite d’accès à la profession, empêchent les universités marocaines de tirer profit des profils expérimentés et d’attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger », avait souligné Sebbani.
Revalorisation des salaires
Par ailleurs, la revalorisation des salaires était l’un des points principaux abordés par la commission présidée par Fouzi Lekjaa. Pour Sebbani, la réforme nécessitait une révision des lois encadrant la profession, et notamment une revalorisation des salaires, une revendication longuement défendue par les syndicats du secteur de l’enseignement supérieur.
Le gouvernement a ainsi approuvé une augmentation, à hauteur de 3.000 dirhams (280 euros), des salaires des enseignant·e·s chercheur·euse·s.
Sebbani a précisé que cette augmentation concernera les trois grades, à savoir les enseignant·e·s assistant·e·s , les maîtres de conférence et les professeurs d’enseignement supérieur. Elle sera graduellement appliquée sur trois tranches à partir du 1er janvier 2023, et s'étalera sur 2024 et 2025.