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Les dirigeant·e·s de syndicats de l’enseignement du monde entier demandent des investissements dans l’éducation et renouvellent leur appel à la solidarité internationale

Publié 21 novembre 2022 Mis à jour 17 juin 2024

Pour la première fois en 3 ans, le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation (IE) s’est réuni en personne pour faire le point sur l’état de l’éducation, mettre en lumière le travail de l’IE au nom de ses membres, et renouveler son engagement de solidarité avec les enseignant·e·s et les syndicalistes du monde entier.

La réunion qui s’est tenue à Bruxelles a été l’occasion pour les représentant·e·s de la profession enseignante et des travailleur·se·s de l’éducation de se retrouver en personne pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID et de se réjouir de faire avancer le travail de l’IE.

Face à la COVID, l’IE a fait avancer l’agenda des membres

Malgré les graves perturbations causées par la pandémie de COVID, ressenties aux quatre coins du monde, l’IE a poursuivi et étendu son plaidoyer à tous les niveaux pour une éducation publique de qualité, les droits humains et le statut de la profession.

Comme l’a indiqué le secrétaire général de l’IE, David Edwards, dans son rapport d’activité, de l’Ukraine à l’Afghanistan, en passant par l’Iran et dans toutes les régions du monde, l’IE a été à l’avant-garde des questions d’éducation, soutenant et s’engageant auprès de ses membres.

L’un des temps forts de ce plaidoyer a été le Sommet sur la transformation de l’éducation (TES), où les gouvernements du monde entier se sont engagés à prendre des mesures concrètes pour soutenir l’enseignement public et investir dans la profession enseignante. Parmi ces mesures figure la création d’une commission internationale sur la profession enseignante, qui sera chargée des questions mondiales.

L’Internationale de l’Éducation a fait entendre la voix de la profession enseignante aux dirigeant·e·s du monde entier lors du TES, en soulignant les défis et les stratégies d’une nouvelle donne pour les enseignant·e·s, pour l’avenir de l’éducation, en particulier dans et à travers cinq pistes d’action thématiques. Plus précisément, elle a demandé aux chefs d’État de s’engager à :

  1. Accroître les investissements dans des systèmes d’enseignement public de qualité.
  2. Garantir les droits du travail et de bonnes conditions de travail pour les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation.
  3. Investir dans la formation et le développement professionnel des enseignant·e·s.
  4. Faire confiance et respecter les enseignant·e·s et leur expertise pédagogique.
  5. Impliquer les syndicats d’enseignants dans les politiques par le biais du dialogue social.

Le rapport a également souligné le pouvoir de la solidarité et s’est conclu par un message de la nouvelle ministre du Travail de Colombie, Gloria Ramírez, ancienne présidente de la Federación Colombiana de Trabajadores de la Educación (FECODE), une organisation membre de l’IE en Colombie.

Les responsables de l’IE ont également salué la victoire de Lula au Brésil, soulignant qu’il s’agissait d’une victoire pour les droits des travailleur·euse·s et la justice sociale et climatique.

Rappelant les mots de la présidente fondatrice de l’IE, Mary Hatwood Futrell, Edwards a conclu son rapport en soulignant qu’« une chose semble certaine : alors que le besoin d’équité persiste, la pression pour le progrès sera tout aussi persistante ».

Feu vert à la nouvelle campagne de l’IE

Alors que lors de sa dernière réunion en mai 2022, le Bureau exécutif avait convenu que la prochaine campagne de l’Internationale de l’Éducation se concentrerait sur l’augmentation des investissements dans un enseignement public de qualité, il a décidé lors de sa 60e réunion que cette campagne s’articulera autour de trois piliers principaux :

  1. Augmenter le financement public de l’éducation et investir dans le personnel éducatif ;
  2. Confronter, arrêter et inverser la privatisation et la commercialisation de l’éducation ; et
  3. Renforcer le récit d’un enseignement public de qualité.

La campagne, qui sera lancée le 24 janvier, lors de la Journée internationale de l’Éducation, soutiendra les organisations membres de l’IE dans leur lutte contre l’austérité et les coupes budgétaires dans l’éducation.

Iran : Solidarité avec les femmes et les filles

Le Bureau exécutif a également adopté une résolution sur l’Iran, qui se concentre spécifiquement sur les femmes et les jeunes filles de ce pays et leur apporte son soutien. Elle dénonce les attaques du gouvernement iranien contre les droits fondamentaux des femmes et des jeunes filles et contre leur vie, et demande instamment aux autorités publiques du pays de veiller à ce qu’elles puissent décider en toute autonomie de la manière de mener leur vie, notamment en s’instruisant.

L’Internationale de l’Éducation et ses organisations membres continuent « d’être solidaires des syndicats d’enseignants iraniens dans leur lutte pour leur droit à un enseignement public gratuit et de qualité pour toutes et tous et pour l’égalité des genres à tous les niveaux de la société », et appellent « à la solidarité internationale avec le peuple iranien et à une pression accrue sur le régime iranien pour qu’il soit tenu responsable de ses politiques et actions répressives contre les femmes et les filles ».

Solidarité avec l’Ukraine

Randi Weingarten, membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation et présidente de l’ American Federation of Teachers (AFT), a rendu compte de la mission en Ukraine d’une délégation de l’AFT et du syndicat polonais de l’éducation ZNP, où ils ont rencontré les responsables nationaux et locaux du syndicat ukrainien de l’éducation et affilié de l’Internationale de l’Éducation, le Trade Union of Education and Science Workers of Ukraine.

Les responsables de l’Internationale de l’Éducation ont réitéré leur soutien total aux enseignant·e·s, étudiant·e·s et peuple d’Ukraine.

Thème des prochains congrès mondiaux

Le Bureau exécutif a choisi le thème suivant pour les 9e et 10e Congrès mondiaux : « Développer nos syndicats, élever nos professions, défendre la démocratie ».

Nous sommes convaincus que ce thème rassemble les efforts visant à améliorer le statut de la profession et à renforcer le mouvement syndical de l’éducation avec la défense des valeurs, principes et systèmes démocratiques. Il place la profession enseignante et son autonomie, ainsi que le rôle et les droits des syndicats, au cœur d’une démocratie qui fonctionne bien, et reconnaît la contribution des syndicats de l’éducation aux sociétés démocratiques.