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Biélorussie: L’Internationale de l’Education dénonce les procès politiques contre des leaders syndicaux

Publié 21 décembre 2022 Mis à jour 17 juin 2024

L’Internationale de l’Education est solidaire des dirigeants syndicaux pris pour cible en Biélorussie en raison de leurs activités syndicales et de la position anti-guerre adoptée par leur organisation, le Belarusian Congress of Democratic Trade Unions (BKDP), suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Aliaksandr Yarashuk (président), Siarhei Antusevich (vice-président) et Iryna But-Husaim (secrétaire de presse et comptable) ont tous été arrêtés le 19 avril 2022, alors que le régime de Loukachenko intensifiait la répression contre les syndicats indépendants. Ils étaient emprisonnés depuis en attente de leur procès qui s’est ouvert le 20 décembre à Minsk. Au moins 23 syndicalistes sont actuellement détenus en Biélorussie.

« Démocratie et syndicalisme sont étroitement liés. Les syndicats ne peuvent fonctionner pleinement et librement qu’en démocratie. Les démocraties sont incomplètes sans syndicats indépendants. L’Internationale de l’Education se tient aux côtés des syndicats indépendants dans ce combat commun, en Biélorussie et partout ailleurs », a déclaré le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, David Edwards, réaffirmant le soutien de l’Internationale de l’Education aux syndicats indépendants de Biélorussie dans la défense de leurs droits et de la démocratie.

« L’Internationale de l’Education continuera à soutenir les travailleur·se·s, les enseignant·e·s et les étudiant·e·s de Biélorussie dans leur lutte pour leurs droits, leurs libertés et la démocratie. Nous appelons les autorités à libérer tous les syndicalistes détenus et à mettre fin à la répression des syndicats indépendants », a-t-il ajouté.

En juillet, la Cour suprême de Biélorussie a liquidé et dissous le BKDP et quatre autres grands syndicats. Les autorités ont également lancé une campagne de diffamation, menaçant de poursuivre toute personne associée au BKDP et à ses affiliés.

Campagne de répression contre les syndicats et les activistes

La répression à l'encontre des syndicats et des militants indépendants s'inscrit dans la continuité des efforts déployés par le régime de Loukachenko pour rester au pouvoir après avoir perdu l'élection présidentielle d'août 2020 et les vastes manifestations et les protestations nationales qui ont suivi pour réclamer le rétablissement de la démocratie.

Suite à la dissolution du BKDP, une nouvelle centrale syndicale indépendante, Salidarnast, a été créée dans le pays pour reprendre la mission et les activités de son prédécesseur. En tant que successeur officiel du BKDP, Salidarnast définit ses missions principales comme étant la restauration d'un mouvement syndical indépendant en Biélorussie et la défense de tous les syndicalistes et activistes détenus pour des raisons politiques.

Salidarnast a lancé une campagne en ligne sur la plateforme syndicale Labourstart pour exiger la libération de tous les activistes et l’arrêt des poursuites contre les syndicalistes indépendants en Biélorussie.

Les violations flagrantes des droits syndicaux par le régime de Lukashenko ont été condamnées par le Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont Aliaksandr Yarashuk est membre en exercice. Réuni en séance spéciale en novembre et compte tenu du non-respect continu des normes internationales du travail par le gouvernement de Biélorussie, l’OIT a engagé la procédure la plus sévère dans le cadre de son mandat, qui conduira à des sanctions à l’encontre du gouvernement biélorusse.