Roumanie : les autorités publiques doivent financer l’éducation sans attendre !
Près de 20.000 membres de syndicats des enseignant·e·s, professionnel·le·s de l’éducation et citoyen·ne·s engagé·e·s ont défilé ce 10 mai dans les rues de la capitale roumaine, Bucarest, pour demander l’augmentation des investissements dans le secteur de l’éducation, se joignant ainsi à la campagne de l’Internationale de l’Éducation (IE) « La force du public : Ensemble on fait école ! ».
Des syndicats affiliés à des organisations membres de l’IE – la Federația sindicatelor libere din învățământ - FSLI (Fédération des syndicats professionnels indépendants du secteur de l’éducation) et la Federația Sindicatelor din Educație « Spiru Haret » - FSE Spiru Haret (Fédération Spiru Haret des syndicats professionnels du secteur de l’éducation) – se sont mobilisés et ont rejoint le mouvement. Les manifestant·e·s ont protesté contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement, le gel des salaires et de l'avancement des carrières, et le manque de véritables réformes.
De vraies solutions aux principaux problèmes du système éducatif en Roumanie
Adrian Voica, membre du comité directeur de la FSLI, a réitéré les exigences principales du syndicat, à savoir :
- L'augmentation des salaires et leur indexation sur le taux de l’inflation ;
- Le paiement des heures supplémentaires d’enseignement ;
- La reconnaissance des maladies professionnelles ; et
- Le financement du secteur de l’éducation à hauteur de 6 % du PIB, en accord avec la loi sur l’Éducation.
Voica a tenu à souligner les points suivants : « En tant que syndicats des enseignantes et enseignants, nous avons organisé cette manifestation pour attirer l’attention sur les problèmes auxquels fait face le système éducatif en Roumanie. Nous demandons instamment au gouvernement qu’il augmente l’investissement annuel accordé à l’éducation, améliore les conditions matérielles des enseignantes et enseignants et les infrastructures d’enseignement. »
Plusieurs projets de loi portant sur l’éducation sont inscrits à l’agenda des débats de la Chambre des députés de Roumanie et seront soumis à un premier vote au Parlement.
« La force du public : ensemble on fait école ! »
Cette journée d’action organisée par les syndicats des enseignant·e·s de Roumanie est en phase avec la campagne lancée nouvellement par l’IE : « La force du public : ensemble on fait école ! ».
Cette campagne est un appel urgent aux gouvernements pour qu'ils investissent dans l’enseignement public, un droit humain fondamental et un bien public, et qu'ils consacrent davantage de ressources aux enseignant·e·s, le facteur le plus important pour parvenir à une éducation de qualité.
« Cela signifie garantir l’application du droit du travail et assurer de bonnes conditions de travail, ainsi que des charges raisonnables de travail et des salaires compétitifs pour les enseignantes et enseignants et les travailleuses et travailleurs de l'éducation. Cela signifie également valoriser les enseignantes et enseignants, les respecter en veillant à ce qu'ils soient au centre de la prise de décision et faire confiance à leur expertise pédagogique », a déclaré Davis Edwards, secrétaire général de l’IE. « Nous exprimons notre soutien total à nos collègues roumains. »
Structure officielle de l’IE pour la région Europe, le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE) a également affiché sa solidarité avec la FSLI et la FSE Spiru Haret.
Les syndicats roumains ont aussi lancé un appel à la grève générale du secteur de l’éducation dans tout le pays pour le 22 mai. L’IE continuera à être attentive à la situation des enseignant·e·s et des syndicats en Roumanie.