Irak : revendication syndicale en faveur du respect de l’autonomie professionnelle et du temps nécessaire aux enseignant·e·s pour assurer une éducation de qualité.
Le syndicat Kurdistan Teachers’ Union (KTU) a exhorté les autorités publiques à consulter les représentant·e·s des enseignant·e·s avant de prendre des décisions politiques ayant pour effet d’empêcher les enseignant·e·s d’appliquer l’ensemble du programme scolaire et de remettre en cause l’éducation de qualité.
La question qui se pose concerne le temps scolaire effectif annuel et le temps nécessaire pour couvrir l’ensemble du programme scolaire afin de garantir l’atteinte du niveau d’apprentissage visé. Le président de KTU Abdalwahed Mohammad Haje a appelé les autorités de cette région irakienne à faire preuve de prudence au moment d’étudier la possibilité de supprimer l’école le samedi dans la mesure où cette situation pourrait perturber l’application du programme scolaire par les enseignant·e·s, et par conséquent compromettre l’année scolaire dans son ensemble et remettre en cause l’éducation de qualité.
Garantir la mise en œuvre complète du programme scolaire
Le programme scolaire en vigueur dans la région du Kurdistan prévoit un temps scolaire de 200 jours (soit 900 heures) pour compléter le contenu académique pratique et théorique. Cela correspond au temps minimum dont ont besoin les enseignant·e·s pour couvrir l’ensemble du programme.
Depuis son application, ce programme scolaire a été marqué par le manque de temps consacré à l’apprentissage, en raison du nombre trop élevé de jours de congé et de l’insuffisance de la durée quotidienne de l’enseignement, a remarqué le syndicat.
Le dirigeant de KTU a ajouté que 30% des établissements scolaires avaient mis en place des vacations doubles ou triples, « ce qui réduit la durée quotidienne de l’apprentissage et affecte la durée annuelle de l’enseignement, et par conséquent les programmes scolaires et les enseignantes et enseignants. Cela signifie que les objectifs éducatifs ne sont pas atteints et que les élèves ne bénéficient pas de toutes les matières ».
Il a affirmé que cette situation avait donné lieu à la suppression de certaines matières ou au manque d’attention accordée aux aspects pratiques, limitant ainsi la compréhension des élèves des matières enseignées.
Pour apporter aux étudiant·e·s et aux enseignant·e·s les meilleures solutions possibles en faveur de l’éducation de qualité, ses recommandations incluent :
- La réduction de la durée des vacances, en particulier celle des vacances de printemps ;
- Le maintien de la durée des cours à 40 minutes (contre leur réduction à 35 minutes), « car en fin de compte, les étudiantes et étudiants en seront les principaux perdants ».
Du fait que la réduction du nombre de cours implique une diminution du temps scolaire, Haje a souligné que les programmes scolaires n’étaient pas terminés à temps, alors même que le samedi est actuellement un jour d’école. Il a par exemple remarqué que l’année scolaire 2022-2023 présentait 173 jours d’école et un temps scolaire de 692 heures, ce qui est bien inférieur à l'année scolaire complète.
« De nombreuses enseignantes et de nombreux enseignants m’ont dit que leurs principales préoccupations ne concernaient pas la possibilité de libérer les élèves le samedi, mais d’autres enjeux liés au besoin de mettre en œuvre des mesures visant à améliorer le statut de la profession enseignante », a également expliqué Haje.
Ces mesures incluent :
- Le versement des salaires dans les délais ;
- L’octroi de promotions ;
- Une attention accrue au perfectionnement continu des enseignant·e·s, dont les maître·sse·s de conférences ; et
- L’adoption d’une loi protégeant les enseignant·e·s et leur dignité.
D’après Haje, « ces mesures encourageront les enseignantes et enseignants à améliorer leurs compétences pédagogiques et à réaliser leurs tâches correctement, comme ils n’ont cessé de le faire pour le bien de leurs étudiantes et étudiants ».