Réseaux régionaux de femmes : renforcer la solidarité et l’égalité
Le rôle essentiel des réseaux régionaux de femmes dans la promotion de la solidarité et la résolution des problèmes de genre au sein des syndicats, du secteur de l’éducation et de la société a été souligné lors d’un récent événement virtuel organisé par l’Internationale de l’Éducation (IE). Des participant·e·s du monde entier se sont réuni·e·s pour explorer les efforts conjoints des membres et des bureaux régionaux de l’IE dans la promotion de l’égalité des genres et de la justice.
L’autonomisation des femmes : le cœur des réseaux régionaux
Les réseaux de femmes jouent un rôle essentiel en amplifiant la voix des éducatrices, des syndicalistes et des militantes. Ces réseaux servent de plateformes vitales pour la collaboration, le partage des connaissances et l’action collective. Lors de l’événement de l’IE, l’accent a été mis sur la compréhension du fonctionnement de ces réseaux, de leurs mécanismes de coordination et de leur impact sur le renforcement des syndicats de l’éducation.
L’héritage de longue date des réseaux d’Amérique latine et d’Afrique
Les réseaux de femmes d’Amérique latine et d’Afrique, qui ont résisté à l’épreuve du temps et mis en place de solides systèmes de coopération au sein de l’IE, figurent parmi les exemples les plus marquants. En Amérique latine, les réseaux rassemblent diverses organisations provenant de 33 organisations dans 16 pays d’Amérique latine, ce qui favorise un sentiment d’unité et d’objectif commun.
Gabriela Sancho, coordinatrice du réseau des femmes de l’IE en Amérique latine, a souligné l’importance stratégique de ces réseaux : « Dans notre région, où la profession enseignante est majoritairement féminine, notre réseau de femmes sert de stratégie politique et organisationnelle au sein de nos syndicats. »
La coopération internationale : une pierre angulaire de la réussite
Mme Sancho a souligné le rôle essentiel de la coopération internationale. Elle affirme : « Sans le soutien politique, stratégique, financier et syndical, le niveau de consolidation atteint par le réseau des femmes en Amérique latine n’aurait pas été possible. Le réseau collabore étroitement avec des organisations syndicales sœurs dans le monde entier, notamment la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), le Suomen Ammattiliittojen Solidaarisuuskeskus (SASK) de Finlande, l’ Union of Education Norway (UEN) de Norvge, le Swedish Teachers' Union (STU) de Suède et le National Education Union (NEA) des États-Unis.
Lutte contre la violence structurelle et les inégalités
Mme Sancho a également attiré l’attention sur les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes. “La violence structurelle, enracinée dans des facteurs historiques et sociétaux, contribue à une dynamique permanente d’inégalité.” L’urgence d’organiser les femmes et de leur donner les moyens d’agir reste primordiale. “Notre réseau de femmes est notre réponse stratégique. Nous recherchons l’égalité et explorons des voies alternatives pour l’engagement politique”, a souligné Mme Sancho.
Renforcer l’autonomie des femmes africaines dans l’éducation : le parcours du RAFED
Le Réseau des femmes africaines dans l’éducation (RAFED) s’est également intéressé à l’autonomisation, à la résilience et au progrès des syndicalistes, selon les membres impliquées dans le réseau. Coordonné par l’Internationale de l’Éducation en Afrique (IEA), le réseau RAFED est à l’avant-garde de la promotion de l’égalité des genres au sein des syndicats de l’éducation sur l’ensemble du continent africain.
Un réseau orienté vers un objectif précis
Anais Dayamba, coordinatrice de l’IEA, a expliqué que depuis l’origine du RAFED en mai 2008, les dirigeantes syndicales se sont réunies autour d’une vision commune : accroître la participation des femmes aux activités syndicales et leur donner les moyens d’assumer des rôles décisionnels à tous les niveaux. Enracinée dans les résolutions, les politiques et les initiatives du Congrès de l’IE, le RAFED est devenue une force motrice du changement.
Promouvoir l’égalité des genres : le mandat du RAFED
Au départ, le RAFED cherche à promouvoir l’égalité des genres au sein des syndicats. Ce faisant, il contribue à l’objectif plus large d’amélioration de la qualité de l’éducation pour tou·te·s. Son approche multiforme englobe le plaidoyer, le renforcement des capacités et la collaboration stratégique.
Un réseau de réseaux
L’AWEN fonctionne selon un cadre bien structuré. En voici les principaux éléments :
- Réseaux sous-régionaux et nationaux : le RAFED couvre 95 syndicats dans 43 pays. Ces réseaux servent de centres locaux, favorisant le dialogue, partageant les meilleures pratiques et amplifiant les voix des éducatrices.
- Comité consultatif : Composé de représentantes des réseaux sous-régionaux et du bureau de l’IEA, le comité consultatif fournit des orientations stratégiques et veille à l’alignement sur la mission du RAFED.
- Financement et coopération : Les activités du RAFED sont soutenues par un consortium comprenant l’IE, la FCE, l’UEN et le STU. Une réunion d’évaluation annuelle et des sessions de planification facilitent la collaboration entre les parties prenantes.
L’impact du RAFED : plusieurs réalisations
Malgré des défis considérables, le RAFED a franchi des étapes importantes :
- Réformes constitutionnelles : De nombreux syndicats d’enseignants en Afrique ont révisé leurs statuts afin d’inclure activement les femmes par le biais d’actions positives. Cette mesure délibérée garantit que les voix des femmes sont entendues et que leurs contributions sont reconnues.
- Représentation accrue : Au cours de la dernière décennie, davantage de femmes ont accédé à des postes de décision au sein des syndicats. Le plaidoyer du RAFED a brisé les plafonds de verre et ouvert la voie à un leadership équitable.
- Combattre la violence sexiste : Les programmes du RAFED s’attaquent à la violence sexiste liée à l’école. En favorisant des environnements d’apprentissage sûrs et inclusifs, le réseau défend les droits des élèves et des éducateurs.
Relever les défis : la résilience du RAFED
Le RAFED se heurte à des obstacles persistants, notamment les barrières linguistiques, les problèmes de connectivité, les stéréotypes sexistes bien ancrés et l’inertie politique. Cependant, l’IEA et les organisations membres restent fidèles à leur engagement. Grâce à des programmes équilibrés en termes de genre, à des réunions ciblées et à un soutien technique, ils défendent la cause de du RAFED.
En continuant à renforcer les capacités des éducatrices africaines, le RAFED illustre le pouvoir de transformation de l’action collective. Dans les salles de classe, les bureaux de direction et les communautés, l’héritage du RAFED se répercute, témoignant de l’esprit indomptable de ceux et celles qui croient en un monde plus juste et plus équitable.
Alors que la communauté mondiale continue de défendre l’égalité des genres, le travail des réseaux régionaux de femmes de l’IE est une lueur d’espoir et de progrès. Grâce à la collaboration, au plaidoyer et à la résilience, ces réseaux ouvrent la voie à un monde plus juste et plus équitable.