Octroyer des moyens adéquats à l’éducation au Tadjikistan : Les syndicalistes s’organisent pour trouver un financement public solide
Des dirigeant·e·s syndicaux·ales de l’éducation du Tadjikistan ont lancé un appel fort en faveur d’une augmentation des investissements publics dans l’éducation, conformément à la campagne « La force du public : ensemble on fait école » menée par l’Internationale de l’Éducation (IE).
Le Syndicat des travailleur·euse·s de l’éducation et des sciences de la République du Tadjikistan (Trade Union of Education and Science Workers of the Republic of Tajikistan-TUESWRT) a organisé un séminaire, du 29 avril au 1er mai 2024, à Dushanbe afin de mettre à profit et de promouvoir cette initiative internationale. Ses objectifs sont clairs : améliorer la compréhension et la participation des dirigeant∙e∙s syndicaux∙ales à la campagne, défendre les intérêts des enseignant·e·s et des personnels de soutien à l’éducation et réclamer de meilleures conditions de travail et des salaires compétitifs.
Financement urgent de l’éducation
Rebeca Logan, directrice de l’IE chargée des campagnes et de la communication, a souligné l’urgence de la campagne dans son allocution prononcée lors de la session du séminaire. « Nous appelons les gouvernements à financer pleinement des systèmes d’enseignement public et à investir dans les éducatrices et éducateurs qui sont les piliers essentiels du droit à l’éducation », a déclaré Mme Logan. « L’heure a sonné. » La campagne affirme que le financement public de l’éducation non seulement améliore les salaires et les conditions de travail, mais qu’il donne également davantage de moyens aux personnels de l’éducation pour continuer d’exercer avec passion et satisfaction la profession qu’ils ont choisie. La campagne vise à inspirer une nouvelle génération à rejoindre cette profession essentielle, en suggérant qu’un financement adéquat existe pour investir durablement dans l’éducation et dans les éducateur·trice·s pour garantir une éducation de qualité pour tou·te·s.
Relever les défis locaux
Au cours du séminaire, Mme Logan a souligné la triste réalité à laquelle sont souvent confrontés les systèmes éducatifs dans le monde, en faisant référence à des excuses comme les contraintes budgétaires qui empêchent un financement adéquat de l’éducation. Elle a également présenté les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, qui mettent en évidence les mesures essentielles à prendre pour relever le statut de la profession enseignante, à savoir des salaires compétitifs pour le corps enseignant, des charges de travail gérables et des contrats permanents aux enseignant·e·s.
Au Tadjikistan, l’adaptation de ces initiatives mondiales au contexte local présente des défis singuliers. Le pays est aux prises avec un taux de natalité élevé et les pressions démographiques qui en découlent, ce qui complique la répartition du budget. En dépit de ces difficultés, le gouvernement a récemment augmenté le salaire des enseignant·e·s de 40 % cette année, après une hausse de 20 % l’an dernier, en reconnaissance des demandes croissantes imposées au personnel enseignant, selon les représentants du TUESWRT.
Mettre à profit les réseaux et prendre des mesures
Les participant·e·s au séminaire ont débattu de l’importance d’intégrer la campagne dans les priorités nationales et de l’aligner sur les réalités du paysage de l’éducation du Tadjikistan. Mme Logan a conseillé d’examiner comment mettre à profit les réseaux et les structures existants pour dynamiser et mobiliser les membres du syndicat autour de la campagne.
À la fin de la session du séminaire, Mme Logan a demandé que des mesures proactives soient prises pour adapter les recommandations des Nations Unies au contexte tadjik et a exhorté les participant·e·s à utiliser la boîte à outils élaborée par l'Internationale de l'Éducation et intitulée "Mettre en œuvre les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante" pour guider les initiatives et mettre en œuvre ces lignes directrices de manière efficace. Ses observations finales ont traduit le sentiment collectif : « Vous êtes au cœur de l’éducation ; vous êtes au cœur de ce qui fait la différence pour chaque élève chaque jour. Nous faisons partie d’un mouvement ; nous croyons que l’éducation est un droit humain et un bien public. C’est la raison pour laquelle nous nous opposons à la privatisation et à ceux qui veulent faire des profits sur le dos de nos enfants. Ensemble, nous bâtissons notre avenir. »
Alors que le Tadjikistan poursuit sa réforme de l’éducation, l’engagement manifesté par le TUESWRT et son inlassable action de plaidoyer, qui ont contribué à la réglementation de la privatisation dans le secteur de l’éducation grâce à l’adoption d’une loi, donnent l’espoir d’un avenir prometteur. Les participant·e·s ont convenu qu’en résistant à l’emploi informel et en favorisant un système éducatif bien financé et doté de ressources suffisantes, le Tadjikistan prend des mesures essentielles pour faire en sorte que le paysage éducatif soit tout à la fois durable et équitable.