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L’Internationale de l’Éducation demande à l’OIT de veiller à la mise en œuvre des recommandations de l’ONU sur la profession enseignante

Publié 11 juin 2024 Mis à jour 14 juin 2024

A l’occasion de la 112e session de la Conférence internationale du travail, Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l’Éducation, a appelé à de meilleurs salaires et conditions de travail pour remédier à la pénurie mondiale d’enseignant·e·s. Elle a également appelé à la mise en œuvre des recommandations historiques du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, lors de son intervention devant les délégations tripartites des États membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) le 10 juin 2024.

« L’éducation est un outil essentiel pour promouvoir la paix, l’égalité, la prospérité et la durabilité. L’éducation transforme les vies. Mais sans enseignants, l’éducation ne peut tenir ses promesses », a déclaré Mme Holst. « Les enseignants surchargés et sous-payés quittent massivement la profession, et les jeunes sont attirés par d’autres professions offrant de meilleurs salaires et conditions de travail », a-t-elle ajouté.

Déplorant la pénurie de 44 millions d’enseignant·e·s du primaire et du secondaire dans le monde et soulignant l’importance d’avoir des enseignant·e·s qualifié·e·s, elle s’est félicitée de l’adoption récente des recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante : « Le groupe appelle les gouvernements à investir dans la profession. Il souligne la nécessité d’investir dans des salaires compétitifs, des emplois sûrs, des conditions de travail décentes, des environnements de travail inclusifs et sûrs, des possibilités de développement professionnel de qualité et un soutien aux enseignant·e·s. »

Tout en notant que les recommandations insistent sur la nécessité d’un dialogue social et politique « coordonné et institutionnalisé » avec les syndicats de l’éducation, elle a souligné la nécessité de respecter les normes internationales existantes : « La convention de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective fête ses 75 ans, mais elle est malheureusement loin d’être respectée dans le monde. De nombreux syndicats de l’éducation sont attaqués et de nombreux enseignant·e·s du secteur public ne jouissent pas du droit de former un syndicat ou de négocier.

Appel à la mise en œuvre des recommandations de l’ONU

Mme Holst a conclu son discours par un appel clair à l’OIT pour qu’elle veille à ce que les recommandations du groupe de haut niveau soient mises en œuvre à l’échelle mondiale : « Nous appelons l'OIT à contribuer à l’élaboration d’un nouvel instrument international actualisé afin de contrôler et d’encourager leur mise en œuvre. L’Internationale de l’Éducation estime qu’une convention internationale serait l'instrument le plus efficace pour défendre le statut de la profession, car il s’agit d’un mécanisme juridiquement contraignant. »

« Les recommandations du Groupe de haut niveau constituent une feuille de route importante pour remédier à la pénurie persistante et croissante d’enseignants dans le monde. Nous demandons instamment à l’OIT de demander aux pays de rendre compte de leur mise en œuvre. C’est le seul moyen de faire respecter le droit de chaque élève à bénéficier d’un enseignant qualifié », a-t-elle ajouté.

Vous pouvez consulter ici le discours complet de Haldis Holst à l’OIT.

La voix des enseignant·e·s à l’Organisation internationale du travail

Du 3 au 14 juin, une délégation de l’Internationale de l’Éducation composée de 69 enseignant·e·s et professionnel·le·s de l’éducation de 35 pays est présente à la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour s’assurer que la voix de la profession enseignante soit entendue. Tenu sous les auspices des Nations unies à Genève, en Suisse, cet événement mondial rassemble des représentant·e·s de gouvernements et d’organisations de travailleurs et d’employeurs. C’est le lieu où les nouvelles priorités politiques sont discutées, où les normes internationales du travail sont adoptées et où leur mise en œuvre est supervisée.