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Les dirigeant·e·s mondiaux·ales de l’éducation se réunissent pour donner un coup d’accélérateur à une éducation de qualité pour tou·te·s

Publié 3 juillet 2024 Mis à jour 23 juillet 2024

Alors qu’il ne reste que six ans avant la date butoir de 2030, l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4) relatif à une éducation de qualité universelle est loin d’être atteint. Des millions d’enfants ne sont toujours pas scolarisés et sont privés de leur droit à l’éducation, tandis que les systèmes éducatifs sont aux prises avec une pénurie alarmante de 44 millions d’enseignant·e·s. Dans ce contexte, les leaders de l’éducation de la planète se sont réunis le 17 juin au siège de l’UNESCO à Paris pour assister à l’événement Accélérer les actions en faveur de l’ODD 4 : bilan des actions transformatives dans l'éducation. Une forte délégation de l’Internationale de l’Éducation était présente pour faire en sorte que les discussions soient fondées sur l’expérience du personnel enseignant du monde entier.

Convoqué par le Comité directeur de haut niveau pour l’Objectif de développement durable 4, cet événement a offert aux leaders mondiaux une occasion unique d’examiner les progrès des pays dans la réalisation de l’ODD 4, de présenter les actions transformatrices entreprises par les pays depuis le Sommet sur la transformation de l’Éducation organisé en septembre 2022 et de réaffirmer la place de l’éducation dans l’agenda politique mondial.

Maintien de l’accent sur les enseignant·e·s

« La promesse consistait en un groupe de haut niveau sur la profession enseignante et des recommandations destinées à remédier à la pénurie mondiale de 44 millions d’enseignantes et enseignants. En ce qui concerne les enseignantes et enseignants, le fait que la promesse ait été tenue et que les recommandations fassent désormais partie des discussions est extrêmement important. Nous sommes heureux de constater que le personnel enseignant fait partie des priorités à la fois dans ce bilan et dans la feuille de route sur l’avenir », a souligné David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation et membre du Comité directeur de haut niveau pour l’ODD 4, l’instance mondiale de l’éducation chargée de la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation.

Michelle Codrington-Rodgers, professeure d’éducation civique et membre de la NASUWT au Royaume-Uni, a pris la parole au cours de l’événement pour rappeler aux gouvernements que toute transformation de l’éducation commence et finit avec les enseignant·e·s. Tout en se réjouissant de l’engagement de soutenir le personnel enseignant et des recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, la syndicaliste de l’éducation a averti que ces engagements ne parviennent pas jusqu’aux salles de classe et a lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils collaborent avec les syndicats de l’éducation afin de renforcer la profession enseignante.

Le prix de l’inaction

En dépit des efforts collectifs consentis, le nombre d’enfants non scolarisés demeure élevé, 128 millions de garçons et 122 millions de filles étant exclus de l’éducation. Le déficit en compétences éducatives – 57 pour cent des enfants n’ont pas acquis les compétences de base dans le monde – est également saisissant. Selon un nouveau rapport de l’UNESCO, de l’Organisation de coopération et de développement économiques et du Secrétariat du Commonwealth, d’après les estimations, le prix de l’inaction s’élève à la somme astronomique de 10 milliards de dollars par an.

Un deuxième rapport de l’UNESCO publié pendant l’événement souligne que 6 millions d’enseignant·e·s doivent être recruté·e·s pour assurer un an d’enseignement préprimaire pour tous les enfants d’ici 2030. Ce chiffre s’ajoute aux 44 millions d’enseignant·e·s nécessaires dans l’enseignement primaire et secondaire.

« À une époque de richesse et de ressources sans précédent, l’absence de progrès concernant l’ODD 4 est profondément injuste. Et extrêmement frustrante. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Au contraire, c’est une raison pour redoubler d’efforts. Pour innover. Pour se dépasser. Et pour consentir ensemble un effort urgent en vue d’accélérer les actions entre aujourd’hui et 2030 », a déclaré la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Mme Amina J. Mohammed.

Augmenter le financement de l’ODD 4

Reconnaissant qu’il n’est pas possible de transformer l’éducation sans investir davantage, l’assemblée a accordé une attention particulière à son financement. « Il est essentiel pour la transformation de l’éducation d’accélérer les actions collectives en vue d’augmenter le volume et d’améliorer l’efficacité et l’équité du financement national et international de l’éducation », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.

Les participant·e·s ont manifesté leur soutien à la décision du Comité directeur de haut niveau pour l’ODD 4 concernant l’intensification de ses efforts en matière de mécanismes de financement innovants, tels que la conversion de la dette au bénéfice de l’éducation, ce qui profiterait aux pays les moins développés.

La réalisation de l’ODD 4 occupera une place importante dans l’agenda mondial en 2024. L’éducation sera placée sous le feu des projecteurs dans plusieurs événements à venir, comme le Forum politique de haut niveau qui se tiendra au siège des Nations Unies à New York en juillet, le Sommet de l’avenir en septembre et la Rencontre mondiale sur l’éducation en octobre.