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Éducation et formation, éléments clés du développement pacifique des pays francophones

Publié 29 juillet 2024 Mis à jour 29 juillet 2024

Alors que les pays francophones connaissent une grave pénurie d’enseignant·e·s et de personnels de soutien à l’éducation qui menace d’affecter leur développement, le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF), réseau des organisations membres francophones de l’Internationale de l’Éducation (IE) doit s’engager et prendre toute sa place au sein du syndicalisme enseignant mondial. Telle est l’idée forte qui ressort de la réunion du CSFEF tenue en amont du 10e Congrès mondial de l’IE.

Déclaration pour le XIXe Sommet de la Francophonie

En vue du XIXe Sommet de la Francophonie qui aura lieu en octobre 2024 en France, avec pour thème « Créer, innover, entreprendre en français », les délégué·e·s du CSFEF ont clairement répondu : « C’est possible, mais jamais sans l’éducation et la formation ! »

Pour le CSFEF, « une éducation et une formation de qualité en français sont, à n’en pas douter, des conditions essentielles pour atteindre ces objectifs. En effet, pour que les pays francophones puissent créer, innover et entreprendre en français, ils doivent disposer d’un réseau de l’éducation permettant non seulement de bien former l’ensemble des élèves, mais aussi d’offrir des programmes de formation professionnelle et technique et d’éducation des adultes accessibles et de qualité. »

La déclaration prend aussi acte du fait que « tous les pays francophones, tant ceux du Nord que ceux du Sud font face à des pénuries d’enseignantes et d’enseignants et de personnel en éducation qui risquent d’entraîner des conséquences désastreuses pour le développement de nos pays. »

C’est pourquoi, lors du Sommet de la Francophonie, le CSFEF appellera les gouvernements des pays francophones « à transformer les 59 recommandations historiques du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante pour mettre fin à la pénurie mondiale des enseignantes et enseignants et renforcer la profession, cette pénurie est due principalement au sous-financement de l’éducation publique. »

Implication accrue dans la campagne « Pour le public : ensemble on fait école ! »

Le volonté forte de s’engager dans la campagne de l’IE « Pour le public : ensemble on fait école ! » est également ressortie des débats au sein du CSFEF.

Cette campagne est un appel urgent aux gouvernements pour qu'ils investissent dans l’enseignement public, un droit humain fondamental et un bien public, et qu'ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, le facteur le plus important pour parvenir à une éducation de qualité.

Les délégué·e·s francophones ont notamment reçu les témoignages d’exemples de campagnes réussies en faveur d’un investissement accru dans l’enseignement public et les éducateur·trice·s au Cameroun et en Roumanie.

Préparation du 10e Congrès mondial de l’IE

Il·Elle·s ont également abordé les procédures à venir lors du prochain Congrès mondial de l’IE, notamment concernant les prises de paroles au cours des débats sur les résolutions et la participation aux élections au sein du Bureau exécutif de l’IE.

Adoption des orientations stratégiques 2024-2028

Dans un contexte où les libertés syndicales reculent dans de nombreux pays, en particulier sous le régime de gouvernements autoritaires et dans les zones de conflits armés, le CSFEF articule ses orientations stratégiques pour les quatre prochaines années autour de quatre axes et s’engage à :

  • Promouvoir la francophonie syndicale et former les militantes et militants ;
  • Soutenir l’école publique et les personnels de l’éducation ;
  • Lutter contre la marchandisation de l’éducation et en promouvoir la gratuité ; et
  • Assurer la pérennité et l’influence du CSFEF, ses activités et sa représentation dans les organismes internationaux (dont l’Organisation internationale de la francophonie).

Élections du nouveau Bureau

Les délégué·e·s ont ensuite procédé aux élections, avec notamment comme :

  • Présidente : Claire Guéville, secrétaire nationale lycée au Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire (SNES-FSU) de France.
  • Secrétaire général : Luc Beauregard, secrétaire-trésorier à la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) au Canada.
  • Trésorière : Brigitte Bergeron, Directrice du Programme pour la francophonie à la Fédération canadienne des enseignants et enseignantes (FCE/CTF).

Un hommage émouvant a également été rendu au secrétaire général sortant Luc Allaire de la CSQ qui a servi pendant dix ans le mouvement syndical enseignant international francophone.

Le CSFEF, un outil fort d’unité syndicale au plan mondial

Dans ses conclusions, la présidente est revenue sur la deuxième édition de la réunion des femmes du CSFEF, qui a eu lieu en prologue à la réunion du CSFEF en soulignant : « Quand les femmes gagnent des droits, cela fait gagner des droits à tout le monde ! Nous avons presque atteint la parité dans la participation à cette réunion. »

Pour elle, cette réunion a été « une réussite par la qualité des échanges, et la richesse des contacts directs qui ne pourront jamais être remplacés par les réunions virtuelles. Elle nous a enrichis syndicalement dans notre façon d’aborder les problématiques, de revendiquer, de mobiliser. »

Le CSFEF est une manière de donner une dynamique aux syndicalistes enseignant·e·s francophones pour lutter à leur manière contre les désordres du monde et faire que l’éducation, la formation et le syndicalisme soient nos armes contre un désordre démocratique, en se basant sur l’échange, le dialogue, et la lutte aussi, a-t-elle par ailleurs reconnu.

Mme Guéville a enfin insisté sur le fait que, « dans le CSFEF, nous voyons bien les choses qui nous différencient, mais ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous différencie au risque de nous opposer. Vive le comité francophone et le syndicalisme international ! »