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La lutte pour une année scolaire normalisée au Kurdistan irakien

Publié 19 août 2024 Mis à jour 22 août 2024

Dans le paysage éducatif en constante mutation du Kurdistan irakien, la quête d’une année scolaire normalisée reste fastidieuse, comme expliqué par Abdulwahed Muhammad Haje, président du syndicat des enseignant·e·s du Kurdistan irakien (Kurdistan Teachers’ Union, KTU). Le calendrier scolaire, ponctué de multiples vacances et interruptions, est depuis longtemps source de frustration pour les éducateur·trice·s et les élèves.

Une année d’incohérences

Le président du KTU a souligné que l’année scolaire actuelle était un ensemble disparate de jours scolaires et de jours de congé, dépourvu de toute cohérence au niveau des horaires. Les enseignant·e·s se retrouvent engagé·e·s dans une course contre la montre pour terminer le programme scolaire, tandis que les élèves s’efforcent d’appréhender la matière avec efficacité. Confrontés à ce manque de normalisation du calendrier, les éducateurtrice·s ont organisé de nombreuses réunions, toujours dans l’objectif de résoudre ce problème persistant.

Un appel à la réforme

« L’année dernière, j’ai envoyé un rapport circonstancié soulignant les incohérences du calendrier scolaire. Ce rapport insistait sur la nécessité de prévoir au moins 220 jours scolaires par an, en établissant des comparaisons avec des systèmes éducatifs d’autres pays. Malgré les données mentionnées et les recommandations formulées, le rapport s’est heurté à une certaine résistance et aucune mesure n’a été prise », a ajouté M. Haje.

Il a ensuite fait remarquer que, dernièrement, le Comité de l’Éducation du Parlement du Kurdistan avait franchi une étape majeure en demandant au ministère de l’Éducation de formaliser le calendrier scolaire. En réponse, le ministère a proposé un calendrier comprenant 211 jours scolaires annuels. Si ce nombre se rapproche de la norme souhaitée, sa mise en œuvre reste opaque compte tenu des incohérences actuelles, a-t-il ajouté.

Une analyse de ce calendrier nouvellement proposé révèle que pour l’instant, seuls 155 jours scolaires sont prévus, ce qui est très en deçà des 211 jours annoncés par le ministère. Selon M. Haje, un tel écart pose un défi majeur pour le corps enseignant et les élèves, car il devient plus difficile de voir l’ensemble du programme et d’atteindre les objectifs en matière d’éducation.

Les vacances, planifiées ou non, apportent une complication supplémentaire au calendrier, a-t-il insisté. « À elle seule, une période de vacances perturbe souvent plusieurs jours scolaires, alors que les élèves et leurs parents éprouvent des difficultés à reprendre le rythme. Récemment, les vacances de printemps, qui ont eu lieu du 4 au 29 avril, ont ainsi fragmenté l’expérience d’apprentissage. »

Recommandations d’amélioration

Afin de relever ces défis, M. Haje a ensuite proposé plusieurs mesures :

  • Limiter les congés aux événements religieux et culturels majeurs.
  • Fusionner les congés de printemps et d’hiver en une seule période de vacances.
  • Prolonger l’année scolaire en vue de compenser les congés d’urgence.

En mettant en œuvre ces changements, nous veillons à ce que les 211 jours scolaires soient utilisés efficacement et favorisons une génération plus instruite et compétente, a-t-il ajouté.

Et de conclure : « Dans un monde dominé par le savoir et l’innovation, chaque instant consacré à l’apprentissage s’avère précieux. Il est impératif de placer l’éducation en priorité et d’ajuster comme il se doit notre calendrier scolaire. Ce faisant, nous pouvons fournir à nos élèves les outils nécessaires à leur réussite et contribuer à un avenir plus radieux au Kurdistan. »