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Le mouvement syndical mondial se mobilise en soutien aux éducateur·trice·s à travers la planète

Publié 20 août 2024 Mis à jour 21 août 2024

Les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation sont à la base d’un avenir soutenable, équitable, démocratique et de paix pour toutes les communautés du monde. C’est le message qu’ont fait passer les principaux·les responsables syndicaux·ales internationaux∙ales lors du 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE) qui s’est tenu à Buenos Aires, en Argentine.

Les syndicats : des organisations indispensables à la démocratie

« Nous avons besoin de syndicats forts et d’investir dans votre profession », a déclaré la secrétaire générale d’UNI Global Union, Christy Hoffman, son discours au congrès de l’IE. « En tant qu’éducatrices et éducateurs, vous êtes toutes et tous essentiels pour nos enfants et leur avenir. Nous vous sommes redevables de votre contribution au monde. »

Mme Hoffman a mis en avant l’importance du mouvement syndical international pour les travailleur·euse·s du monde entier : « Toutes les travailleuses et tous les travailleurs devraient avoir la possibilité d’adhérer à un syndicat et de s’impliquer dans la négociation collective ».

Par ailleurs, elle a ajouté que « les syndicats sont indispensables à la démocratie. Et la démocratie sur le lieu de travail est cruciale : lorsque les travailleurs et travailleuses s’organisent, ils et elles s’impliquent plus dans les élections et ont davantage confiance dans leur système démocratique. »

La dirigeante syndicale a également insisté sur le pouvoir de la solidarité, qui nourrit l’espoir et conduit au changement. Concluant son discours, elle a rappelé aux syndicalistes de l’éducation que « notre voix compte. Quand nous nous battons, nous vainquons ! »

Les ouvrier·ère·s du transport ont besoin d’éducateur·trice·s qualifié·e·s

Le secrétaire général de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), Stephen Cotton, a commencé son allocution par « des remerciements particuliers à l’attention des responsables de l’IE et à la profession enseignante, qui sont resté·e·s forts et fortes durant la période du COVID et ont établi de nouvelles normes en matière de direction des syndicats ».

M. Cotton a aussi reconnu l’importance d’assister au congrès mondial de l’IE en Argentine, « où le gouvernement veut détruire des décennies de progrès en faveur des droits des travailleurs et des travailleuses. Nous disons “oui” à la solidarité internationale. Votre combat est notre combat ! »

Partant du constat que le milieu du travail est en évolution, le responsable de l’ITF a observé que « la technologie est vendue comme un moyen de rendre le monde meilleur. Nous veillerons à ce que les travailleuses et travailleurs aient un siège à la table des négociations en ce qui concerne ces changements. »

M. Cotton a fait valoir la nécessité de favoriser la solidarité entre les syndicats au niveau international et il a ajouté être « fier d’avoir pris part à une mission de solidarité à Ramallah au côté d’autres fédérations, y compris l’IE. Bien sûr, nous voulons un cessez-le-feu. L’ITF soutiendra les travailleuses et travailleurs des deux côtés : israélien comme palestinien. »

L’ITF et ses organisations membres se sont dit déterminées à garantir que leurs travailleuses et travailleurs « acquièrent, grâce à vous, les compétences dont ils et elles ont besoin ». « Nous sommes déterminés à faire en sorte que des travailleuses et travailleurs de l’éducation qualifiés soient là pour nos membres », ont-elles ajouté.

Concluant son discours, M. Cotton a souligné que « les éducatrices et éducateurs représentent tellement pour le monde. Nous devons rester fortes et forts, nous devons rester unis, nous devons rester déterminés, car vous portez l’avenir de notre planète entre vos mains. Nous nous tiendrons à vos côtés ! »

Une éducation inclusive de qualité pour créer un monde meilleur en faveur des générations de demain

Le secrétaire général de l’Internationale des Travailleurs du Bâtiment et du Bois (IBB), Ambet Yuson, a estimé que « les syndicats doivent rendre le monde meilleur et transformer la peur en espoir ».

Il a par ailleurs exprimé sa solidarité avec les syndicalistes argentin·e·s et rappelé que les attaques contre les syndicats menacent le bien commun au profit d’un petit nombre.

S’adressant aux plus de 1.200 éducateur·trice·s présent·e·s, il a jugé que « si les étudiantes et étudiants savent faire valoir leurs droits, participer à des débats, c’est grâce à une enseignante ou un enseignant. S’ils aspirent à construire un monde meilleur pour les générations à venir, c’est grâce à une enseignante ou un enseignant, grâce à une éducation inclusive de qualité. »

« Aux génération à venir nous devons notre solidarité et notre action collective de manière à construire un avenir fait de justice sociale et de paix », a-t-il conclu.

L’éducation, fondamentale pour la démocratie et les valeurs syndicales

Dans son message au congrès, le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), Luc Triangle, a déclaré : « Nous faisons face à une montée de régimes autoritaires et totalitaires qui ne protègent ni les libertés, ni les droits des travailleuses et des travailleurs, des minorités et des syndicats. » La 11e édition de l’indice CSI des droits dans le monde atteste de la gravité de la situation.

M. Triangle a rendu hommage au « travail extraordinaire que vous accomplissez en tant qu’enseignantes et enseignants, éducatrices et éducateurs et syndicalistes à un moment critique pour les valeurs syndicales que nous défendons, en particulier pour la démocratie ».

« En tant qu’enseignantes et enseignants ou éducatrices et éducateurs, votre rôle est déterminant dans l’intégration de ces valeurs démocratiques primordiales et dans la promotion d’une culture de paix et de justice sociale », a fait remarquer le dirigeant syndical. « Grâce aux fondements que vous avez bâtis, nous pouvons remporter au travail les droits qui permettent à la démocratie de s’épanouir. »

De plus, M. Triangle a indiqué que « de nouvelles formes d’intelligence artificielle touchent désormais tous les secteurs de la société et du travail, de l’éducation à la médecine en passant par les transports et le syndicalisme. Les gouvernements doivent assumer leurs responsabilités et réglementer la technologie, les données et l’utilisation des algorithmes afin de veiller qu’ils soient adaptés à l’emploi et aux travailleurs et travailleuses. »

Ces messages de soutien renouvelé et de solidarité de la part du mouvement syndical mondial ont été très appréciés des participant·e·s au Congrès et ont donné un nouveau souffle aux discussions sur le renforcement des syndicats de l’éducation, le développement de nos professions et la défense de la démocratie.