Journée mondiale des enseignant·e·s 2024 : les éducateur·trice·s d'Asie-Pacifique appellent les gouvernements à investir dans le développement professionnel des enseignant·e·s et à renforcer l'enseignement public
À l'occasion du 30e anniversaire de la Journée mondiale des enseignantes et enseignants, célébrée le 5 octobre, les organisations membres de l'Internationale de l'Éducation Asie-Pacifique (IEAP) appellent les gouvernements à investir dans le développement professionnel des enseignant·e·s et à renforcer les systèmes d'enseignement public.
Faire entendre la voix des enseignant·e·s par l'intermédiaire de leurs syndicats
Célébrant l’ensemble des enseignant·e·s du monde entier depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant·e·s est organisée conjointement par l'UNESCO, l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'UNICEF et l'IE et commémore l'anniversaire de l'adoption de la Recommandation ILO/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant. Cette recommandation fixe des repères concernant les droits et les responsabilités des enseignant·e·s, ainsi que des normes pour leur préparation initiale et leur formation continue, leur recrutement, leur emploi et leurs conditions d'enseignement et d'apprentissage. La Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur a été adoptée en 1997 pour compléter la recommandation de 1966 en couvrant le personnel enseignant de l'enseignement supérieur.
Au cours de l'événement, qui a rassemblé des éducateur·trice·s d'Inde, des Maldives, de Thaïlande, d'Australie et du Sri Lanka, le Directeur régional de l'IEAP, Anand Singh, a souligné le rôle essentiel des enseignant·e·s et s'est référé au thème de cette année, « Valoriser la voix de la profession enseignante : vers un nouveau contrat social pour l'éducation ». Il a déclaré : « Les syndicats sont les voix collectives des enseignantes et enseignants, amplifiant leurs préoccupations, leurs idées et leurs demandes de traitement équitable et de respect professionnel. C'est grâce aux syndicats que nous pouvons faire en sorte que les voix des enseignantes et enseignants soient non seulement entendues, mais aussi prises en compte. Nous devons continuer à soutenir et à renforcer les syndicats dans le monde entier, car ils sont essentiels à l'élaboration de ce nouveau contrat social. »
Remodeler les systèmes éducatifs par une approche collaborative
La célébration a également souligné le besoin urgent d'augmenter le financement et le soutien aux enseignant·e·s, en plaidant pour une approche collaborative permettant de remodeler les systèmes éducatifs pour que les voix des enseignant·e·s soient entendues et valorisées dans l'ensemble du système éducatif.
Alors que les discussions sur un nouveau contrat social pour l'éducation se poursuivent, Xiaoyan Qian, directrice de l'équipe d'appui technique au travail décent du Bureau international du travail pour l’Asie de l'Est et le Pacifique, a souligné la nécessité de créer un environnement qui attire de nouveaux talents dans la profession, tout en retenant les enseignant·e·s expérimenté·e·s.
Pour John Cena, Directeur adjoint du Secrétariat de l'Organisation des ministres de l'éducation de l'Asie du Sud-Est (SEAMEO), « valoriser la voix des enseignantes et enseignants n'est pas seulement un objectif, mais une base pour construire des systèmes éducatifs plus forts et inclusifs ».
Les panélistes, dont des enseignant·e·s et des dirigeant·e·s de syndicats de l'éducation des Maldives, de l'Inde et du Sri Lanka, ont également partagé les expériences de leurs pays, soulignant qu'un nouveau contrat social doit valoriser la profession d'enseignant par des actions tangibles qui témoignent du respect et de la confiance envers les enseignant·e·s.
Dans ses remarques finales, Anand Singh de l'IE a lancé un appel à l'action : « Continuons, ensemble, à lutter pour un monde où la voix des enseignantes et enseignants est valorisée et où la profession enseignante est renforcée, alors que nous nous efforçons de mettre en œuvre les changements transformateurs décrits par le Groupe de haut niveau sur la profession enseignante dans ses recommandations ».
Les recommandations du groupe d'expert∙e∙s fournissent des conseils politiques aux gouvernements afin de garantir que le droit de chaque enfant à un·e enseignant·e professionnellement formé·e, qualifié·e et bien soutenu·e soit respecté.