Journée mondiale des enseignant∙e∙s 2024 : l'Union africaine reconnaît la nécessité d'autonomiser les éducateur·trice·s et célèbre la voix de la profession enseignante
Le siège de l'Union africaine s'est animé avec passion et détermination lorsque les éducateur·trice·s, les décideur·euse·s politiques et les défenseur·euse·s des droits se sont réuni·e·s pour célébrer la Journée mondiale des enseignantes et enseignants. Le thème de cette année, « Valoriser la voix de la profession enseignante », a servi de cri de ralliement, soulignant le rôle indispensable que jouent les enseignant·e·s dans le paysage éducatif du continent. Dennis Sinyolo et Pedi Anawi, représentants de l’Internationale l’Éducation Région Afrique à cet événement, ont souligné le besoin urgent de collaboration pour améliorer les cadres et les conditions d'enseignement pour les enseignant·e·s à travers l'Afrique.
Dennis Sinyolo, directeur régional de l'IE pour l'Afrique, a exhorté l'Union africaine à adapter et à mettre en œuvre des recommandations stratégiques qui favorisent le développement social et une gouvernance efficace. Il a souligné le rôle central des enseignant·e·s dans la réforme de l'éducation, plaidant pour leur inclusion dans le dialogue crucial qui façonne les politiques et les cadres. « L'investissement dans les enseignantes et enseignants est essentiel pour conduire des changements significatifs », a fait remarquer M. Sinyolo, donnant le ton d'une approche collaborative pour relever les défis de l'éducation.
Dans son allocution, M. Sinyolo a présenté une vision ambitieuse des progrès de l'éducation, plaidant pour le relèvement des normes d'enseignement, en veillant par exemple à ce que chaque enseignant·e obtienne au moins un diplôme de licence, et pour l'amélioration du statut et des conditions de travail des enseignant·e·s et des personnels de soutien à l'éducation. Il a souligné l'importance de mettre en place des cadres de dialogue national et social solides, soutenus par les partenaires de développement. « Relever les défis auxquels est confronté le système éducatif africain requiert des mesures audacieuses et transformatrices ainsi qu'un engagement collectif à valoriser la voix de la profession enseignante », a-t-il déclaré, appelant les parties prenantes à prendre des mesures décisives.
Poursuivant sur cette lancée, Pedi Anawi, coordinateur régional de l'IE pour l'Afrique, a souligné l'importance du développement professionnel continu dans la profession enseignante. Il a fait remarquer que le besoin de formation continue est une priorité mondiale depuis 1966, reflétant une exigence universelle d'amélioration du professionnalisme dans l'éducation. « Les enseignantes et enseignants doivent être dotés des compétences et des ressources nécessaires pour naviguer dans un paysage éducatif en constante évolution », a souligné le M. Anawi, plaidant en faveur d'un cadre qui donne la priorité à la voix des enseignant·e·s dans les dialogues sociaux et politiques.
M. Anawi a également appelé à une collaboration entre les nations africaines pour investir dans les syndicats d'enseignant·e·s et affiner les stratégies qui soutiennent la croissance professionnelle. Il a exhorté l'Union africaine à mettre en œuvre les recommandations de haut niveau des Nations Unies visant à renforcer les cadres de dialogue nationaux. « En encourageant une culture de l'apprentissage tout au long de la vie et de l'ambition - où chaque enseignante et enseignant obtient une licence - nous pouvons faire des progrès significatifs pour relever les défis auxquels est confronté le système éducatif africain », a-t-il affirmé.
L'événement a également bénéficié de la présence notable du Réseau africain des jeunes éducateur·trice·s (AYEN, acronyme anglophone), qui a apporté des perspectives essentielles sur le bien-être et les conditions de travail des enseignant·e·s. Leur participation a souligné le thème de l'événement, en insistant sur l'importance de valoriser les voix de la profession enseignante dans le dialogue en cours sur la réforme de l'éducation. Leurs recommandations portent sur les points suivants : fournir une formation de qualité aux enseignant·e·s ; prendre en compte les enseignant·e·s en situation de crise ; prendre en compte les enseignant·e·s de l'éducation de la petite enfance ; et prendre en compte les enfants ayant des besoins spéciaux.
Dans ses remarques finales, M. Sinyolo a déclaré : « Je voudrais encourager les gouvernements africains à investir dans l'éducation, les enseignantes et enseignants, les infrastructures, les ressources d'enseignement et d'apprentissage, et à s'assurer que nos enfants apprennent dans des écoles sûres et saines. Un grand merci à l'Union africaine et à l'UNESCO pour leur collaboration avec l'Internationale de l'Éducation afin de promouvoir une éducation de qualité pour toutes et tous et d'élever le statut de la profession enseignante en Afrique ».
À la fin de la célébration, l'énergie et l'engagement collectifs de tou·te·s les participant·e·s indiquaient une voie prometteuse pour l'avenir de l'éducation en Afrique.