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OCTOBER 15, 2024 - WASHINGTON DC., World Bank Photo: SImone McCourtie / World Bank
OCTOBER 15, 2024 - WASHINGTON DC., World Bank Photo: SImone McCourtie / World Bank

Global Unions exige des réformes financières pour les services publics et les droits des travailleur·euse·s

Publié 24 octobre 2024 Mis à jour 6 novembre 2024

Les fédérations syndicales internationales, dont l’Internationale de l’Éducation, appellent le Fonds monétaire international (FMI) ainsi que la Banque mondiale à entreprendre des réformes de toute urgence. Elles exhortent ces institutions financières internationales à prioriser les investissements publics et à adopter des politiques axées sur le renforcement des services publics, des droits des travailleur·euse·s et du dialogue social.

Cet appel au changement intervient à l’occasion du 80e anniversaire de la Conférence de Bretton Woods et de l’Assemblée annuelle 2024 du FMI et de la Banque mondiale, qui s’est tenue à Washington D.C. du 21 au 26 octobre. Dans une déclaration conjointe, les syndicats mondiaux exigent des institutions financières internationales qu’elles s’éloignent des mesures d’austérité néfastes et qu’elles s’orientent plutôt vers des réformes favorisant le développement durable, l’équité sociale et le renforcement de la protection des travailleur·euse·s.

David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, insiste sur le rôle central de l’éducation publique dans les efforts visant à promouvoir le développement durable et la justice sociale : « L’éducation publique est cruciale pour le développement durable et la réduction des inégalités. Les politiques financières internationales devraient donner la priorité aux investissements dans les services publics, plutôt que de les réduire. Nous sommes particulièrement préoccupé·e·s par l’imposition répétée de contraintes sur la masse salariale du secteur public, en particulier dans les pays qui connaissent une grave pénurie d’enseignant·e·s. »

Réformes financières : les revendications clés

La déclaration des syndicats mondiaux insiste sur le besoin urgent d’un nouveau contrat social dont la priorité irait au travail décent, aux droits du travail et au dialogue social avec les syndicats. La déclaration signale qu’en l’absence de tels changements, le FMI et la Banque mondiale risquent de perpétuer des politiques mondiales qui favorisent les bénéfices privés au détriment du bien public, délaissant des millions de travailleur·euse·s et de populations.

La déclaration soulève plusieurs points clés pour ces réformes :

Mettre un terme aux contraintes salariales dans le secteur public : la déclaration appelle le FMI à cesser de conseiller aux différents pays de diminuer la masse salariale du secteur public. Cela fait écho aux recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, qui met en exergue l’importance d’investir dans les services publics fondamentaux tels que l’éducation, les soins de santé et la protection sociale.

Mettre en œuvre une justice fiscale et un allègement de la dette : les syndicats mondiaux réclament la mise en place d’un système fiscal mondial plus équitable et l’annulation de la dette insoutenable qui paralyse un grand nombre de pays, en particulier ceux en développement. La déclaration soutient que, sans de telles réformes, ces pays continueront à devoir donner la priorité au service de la dette plutôt qu’à des investissements publics cruciaux.

Soutenir une transition juste : dans le cadre de la transition des économies vers des modèles plus écologiques et plus durables, les syndicats mondiaux rappellent qu’il est également nécessaire de mettre en place des politiques qui protègent le travail décent et les droits du travail. Les institutions financières internationales se doivent de soutenir la création d’emplois en phase avec l’action climatique et la justice sociale.

Renforcer les planchers de dépenses sociales : pour bâtir des sociétés plus équitables, les gouvernements doivent impérativement s’engager à garantir un accès universel aux services publics, notamment à l’éducation, aux soins de santé et à la protection sociale.

Renforcer l’égalité des genres : la Stratégie de la Banque mondiale en matière de genre est à consolider et doit se concentrer davantage sur les droits des femmes et sur la reconnaissance du travail non rémunéré, lequel joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des économies et des communautés locales.

Veiller à ce que les travailleur·euse·s soient protégés face à la transition numérique : dans le contexte de la transition progressive du monde vers la numérisation, les syndicats mondiaux exhortent les institutions financières internationales à veiller à ce que cette transition favorise l’égalité, préserve les droits des travailleur·euse·s et qu’elle ne vienne pas exacerber pas les inégalités.

La Déclaration du groupement Global Unions est disponible ici.