Les éducateur·trice·s condamnent l’instrumentalisation des violences sexistes et sexuelles en temps de guerre
Les membres du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation (IE) ont dénoncé l’utilisation des violences sexistes et sexuelles comme moyen de torture dans les guerres et conflits du monde entier. À l’occasion des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, les dirigeant·e·s de l’IE ont mis en lumière les victimes de ces crimes en Ukraine, au Soudan et ailleurs, et ont fermement appelé à la paix et à la justice.
Ukraine : la violence sexuelle comme arme de guerre
« En temps de guerre, la violence n’est pas qu’une tragédie personnelle », a souligné Olha Chabaniuk, membre du Bureau exécutif de l’IE et vice-présidente du syndicat des travailleur·euse·s de l’éducation et des sciences d’Ukraine (Trade Union of Education and Science Workers of Ukraine). « C’est aussi une arme. Une arme qui vise à humilier, à briser et à détruire non seulement un individu, mais également des communautés et nations entières. En Ukraine, des centaines de femmes, d’enfants et d’hommes ont été victimes de violences sexuelles. La violence sexuelle est utilisée par la Russie comme moyen de torture durant la captivité. Les victimes de ces crimes horribles restent souvent silencieuses. Mais leur souffrance ne disparaît pas pour autant : elle devient un fardeau pour les générations suivantes. »
La dirigeante syndicale a également ajouté que l’Ukraine ne se battait pas uniquement pour son intégrité territoriale, mais également pour son intégrité humaine. Elle a appelé à la solidarité internationale afin de mettre un terme à la violence et traduire les coupables en justice.
Soudan : des femmes et des filles enlevées et soumises à des violences sexuelles
Marième Sakho Dansokho, vice-présidente de l’Internationale de l’Éducation pour l’Afrique, a abordé la question de la guerre au Soudan, un conflit largement ignoré dans le monde, qui a pourtant tué plus de 14 .000 personnes et en a déplacé 12 millions d’autres. Les Nations Unies rapportent que de nombreuses femmes et filles, dont certaines âgées d’à peine 12 ans, ont été enlevées et soumises à des violences sexuelles.
Il n’y a toutefois pas qu’au Soudan et en Ukraine que les violences sexistes et sexuelles sont utilisées comme arme de guerre. « La violence basée sur le genre est également courante dans les conflits en Colombie, en Lybie, au Mali, au Myanmar, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Somalie, au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen », a précisé la vice-présidente de l’IE.
« En tant qu’enseignants, enseignantes et syndicalistes, nous défendons la paix et les droits humains », a conclu Mme Sakho Dansokho. « Nous appelons à protéger les écoles et à en faire des sanctuaires sûrs. Dans le monde entier, nous nous tenons aux côtés du corps enseignant, qui joue un rôle essentiel dans la construction d’une culture de paix dans nos communautés et sociétés. Soutenez-nous. »