Belgique : les syndicats vent debout contre les dégradations planifiées des conditions de travail dans l’enseignement
Une profession enseignante en burn-out, en sous-effectifs, démotivée, dévalorisée, non-respectée. Des enseignant∙e∙s qui conseillent à leurs propres enfants de ne pas rejoindre leur profession, exercée pourtant avec passion depuis des décennies. Un secteur non-marchand dévalué. Voici en grande partie ce que les enseignant∙e∙s belges en grève dénoncent.
Les syndicats de l'enseignement sont engagés dans une grève de 48 heures du 27 au 28 janvier 2025, dans toutes écoles des régions belges de Wallonie et de Bruxelles.
Contre les mesures gouvernementales dans l'enseignement qualifiant
Réunis en front commun, les syndicats entendent dénoncer les mesures d'économies décidées par le gouvernement MR-Engagés dans l'enseignement qualifiant.
Selon eux, ces économies visent notamment à orienter dorénavant les élèves majeurs vers l' » enseignement pour adultes » (promotion sociale) et vont entraîner la perte de quelque 500 emplois, ce que conteste fermement la ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny (MR).
La fin de la nomination des profs dans le viseur
Autre motif du courroux des syndicats : la volonté affichée par le nouveau gouvernement de mettre fin à la nomination des profs contre l’octroi à l’avenir d’un contrat à durée indéterminée.
Les syndicats sont plus largement opposés aux réformes annoncées l'été dernier dans l'accord de majorité pour l'enseignement.
Ils estiment que « ces mesures vont durablement altérer la qualité et l’accessibilité pour toutes et tous, mais aussi dégrader les conditions de travail des personnels ».
Le fonctionnement des écoles fortement impacté
Le 27 janvier, environ 30.000 personnes ont pris part à la manifestation qui a eu lieu dans les rues de la capitale belge, Bruxelles.
Ce nouveau mouvement de grève devrait fortement impacter le fonctionnement des écoles, la mobilisation étant particulièrement importante, selon les syndicats.
Des actions un peu partout ce mardi
La seconde journée de grève du 28 janvier doit, elle, être caractérisée par des actions décentralisées. Des piquets sont ainsi prévus devant les écoles.
Le front commun syndical a déjà prévu de faire rapidement le point après cette grève pour décider de la suite de son mouvement de protestation.
Solidarité des syndicats de toute l’Europe
Jelmer Evers, directeur de la région européenne de l’Internationale de l’Éducation, le Comité syndical européen de l’Éducation (CSEE), a tenu à appuyer les revendications des éducateur∙trice∙s belges : « Le CSEE exprime sa pleine solidarité avec les enseignants et esneigantes de Wallonie et de Bruxelles qui protestent contre les coupes budgétaires dans l’enseignement technique et professionnel, la perte potentielle de 500 emplois et les projets de remplacement des contrats à durée indéterminée par des contrats à durée indéterminée. Ces mesures risquent de dégrader à la fois la qualité de l’éducation et les conditions de travail des enseignants et enseignantes, des questions qui doivent être abordées de toute urgence pour assurer un avenir durable à l’éducation. »
La force du public : ensemble on fait école
L’Internationale de l’Éducation apporte son soutien aux collègues belges, dont les revendications rejoignent celles de sa campagne mondiale, « La force du public : ensemble on fait école ».
Cette campagne est un appel urgent aux gouvernements pour qu'ils investissent dans l’enseignement public, un droit humain fondamental et un bien public, et qu'ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, le facteur le plus important pour parvenir à une éducation de qualité.