Ei-iE

Guyana : les syndicats de l’éducation exhortent le gouvernement à investir des fonds publics dans l’enseignement

Publié 29 janvier 2025 Mis à jour 31 janvier 2025

À l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, le 24 janvier, le Guyana Teachers’ Union (GTU) a lancé la campagne de l’Internationale de l’Éducation (IE) « La force du public : ensemble on fait école ! » au niveau national. Le syndicat appelle le gouvernement à garantir les droits du travail, ainsi que des conditions de travail décentes, des charges de travail gérables et des salaires compétitifs pour les enseignant·e·s et les personnels du secteur de l’éducation. Le syndicat a également réaffirmé l’importance de valoriser et de respecter les enseignant·e·s, de leur accorder une place centrale dans la prise de décision et de faire confiance à leur expertise pédagogique.

Le gouvernement doit augmenter ses investissements dans l’enseignement public et la profession enseignante

Au Guyana, la campagne de l’Internationale de l’Éducation a été lancée les 23 et 24 janvier derniers, à l’occasion d’un atelier organisé par le GTU en collaboration avec l’IE et le Caribbean Union of Teachers (CUT). Cet événement a accueilli des enseignant·e·s, des responsables syndicaux·ales et divers acteurs de l’éducation pour discuter de stratégies visant à réclamer une augmentation du financement public pour le secteur de l’éducation. Cette initiative, animée par des défenseur·euse·s de l’éducation expérimenté·e·s émanant de l’IE et du CUT, avait pour objectif de fournir aux participant·e·s les connaissances et les outils nécessaires pour promouvoir des politiques éducatives durables au Guyana.

La campagne de l’IE « La force du public : ensemble on fait école ! » est un appel urgent adressé aux gouvernements, leur demandant d’investir dans l’enseignement public − un droit humain fondamental et un bien public − et d’investir davantage dans la profession enseignante, un facteur incontournable pour parvenir à une éducation de qualité.

Principaux sujets abordés lors de cet atelier :

  1. Comprendre l’importance du financement public de l’enseignement. Les participant·e·s ont pu mieux comprendre le rôle essentiel du financement public pour garantir une éducation de qualité pour tou·te·s. Les discussions ont mis en avant que le manque de financement de l’éducation nuit à la qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et du développement du pays en général.
  2. Stratégies de plaidoyer pour le financement de l'éducation. Les participant·e·s ont appris à créer des arguments convaincants pour faire pression sur les responsables politiques et gagner l’adhésion du public en vue d’augmenter les budgets de l’éducation.
  3. Politiques éducatives et développement national. Les participant·e·s ont pu visualiser le lien qui existe entre les politiques éducatives et la croissance socio-économique d’un pays. Plusieurs exemples émanant de la région des Caraïbes ont montré que des systèmes d’enseignement publics solides contribuaient à réduire la pauvreté, à renforcer la stabilité économique et à garantir l’équité.
  4. Construire des syndicats plus forts. L’accent a été mis sur le rôle des syndicats de l'éducation dans la défense de l’enseignement public et sur l’importance de la solidarité entre membres, des partenariats stratégiques et du développement professionnel continu pour renforcer la capacité du syndicat à orienter les réformes de l’éducation.

Depuis l’atelier, la présidente par intérim du GTU, Mariska Williams, a participé à l’événement en ligne organisé par l’IE pour la présentation du Rapport mondial sur la condition de la profession enseignante, où elle a insisté sur l’importance de la campagne pour les enseignant·e·s du Guyana.

« À l’heure où nous célébrons la Journée internationale de l’éducation, ainsi que le deuxième anniversaire de la campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’, le Guyana est très heureux d’avoir été sélectionné pour lancer cette campagne au niveau national. Nous sommes également heureux que l’Internationale de l’Éducation reconnaisse les combats menés par les enseignants et les enseignantes à travers le monde et ait pris l’initiative de lancer cette campagne. »

Mariska Williams, présidente par intérim du GTU.

À propos du rapport mondial sur la condition du personnel enseignant, elle a assuré que son syndicat examinerait « la manière dont nous pouvons en tirer parti au Guyana. Cela nous motivera davantage encore. Cela nous encouragera à travailler sur le terrain et à renforcer notre plaidoyer pour défendre les droits des personnels enseignants et obtenir de meilleurs salaires. »

Alors que son syndicat est engagé dans une bataille juridique avec le gouvernement concernant les conditions de travail et les salaires, Mariska Williams a poursuivi en signalant une récente victoire de son organisation devant les tribunaux :

« Le recours introduit par le gouvernement guyanien contre le GTU a échoué en raison de la faiblesse de ses arguments juridiques, de la violation des accords conclus, du manque de preuves à l’appui et de l’adhésion à des précédents juridiques en faveur des droits des travailleurs et des travailleuses. La forte représentation juridique du GTU a permis de contrer efficacement la requête du gouvernement et de mettre en avant la partialité de ce dernier après avoir pris la décision de suspendre la déduction et le versement des cotisations syndicales. »

Elle a ensuite souligné l’importance de cette victoire pour le GTU, dans la mesure où elle « garantit le respect des droits des personnels de l’enseignement, renforce le rôle militant du syndicat, crée un précédent juridique pour les conflits du travail, remonte le moral des effectifs et met en avant la responsabilité du gouvernement de respecter les accords. »

Présente au lancement de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » au Guyana, Vern Charles, secrétaire générale du CUT et présidente du St Lucia Teachers’ Union, s’est également déclarée « extrêmement heureuse d’être ici en collaboration avec l’Internationale de l’Éducation et la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants à l’occasion du lancement de la campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’ au Guyana.

Elle a ajouté :

« Nous encourageons nos gouvernements des Caraïbes à poursuivre leurs investissements dans l’éducation et la profession enseignante. C’est ce que nous défendons, et nous continuerons à promouvoir l’éducation de qualité dans notre région et dans le monde. »

Vern Charles, secrétaire générale du CUT.

Vidéo de l’intervention du GTU durant le webinaire de l’IE pour le lancement du dernier rapport mondial sur la condition du personnel enseignant (en anglais) :

Promouvoir la mise en œuvre des recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante

Au cours d’une discussion animée, les responsables des sections et la direction du Guyana Union of Teachers ont reconnu l’importance d’exhorter les autorités publiques à mettre en œuvre les Recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante institué par le secrétaire général des Nations Unies António Guterres pour répondre à la pénurie croissante et alarmante de personnels de l’enseignement dans le monde.

Alana Fingall, représentante du Conseil général du GTU, a souligné : « Je considère les recommandations des Nations Unies comme un document qui aborde les problématiques essentielles auxquelles sont confrontés le GTU et l’ensemble des personnels de l’enseignement du Guyana, notre pays bien-aimé. Je pense que la campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’ contribuera non seulement à reconstruire le GTU mais également à donner aux enseignants et aux enseignantes les moyens de poursuivre avec force leur beau combat. Elle offrira également une plateforme pour attirer davantage de personnels de l’enseignement dans la profession. »

Pour Randy Mingo, présidente de la section du GTU à Buxton, cet atelier, de même que les recommandations des Nations Unies, l’ont aidée à renouveler sa passion, qui consiste à « lutter pour améliorer nos enseignants et enseignantes, ainsi que notre noble profession. Nous avons maintenant des objectifs clairs et profonds pour défendre leur cause. »

Tricia Collins, présidente de section et représentante du Conseil général du GTU, a souligné : « La campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’ m’a motivée à travailler plus intensément et plus intelligemment dans un but précis. La devise du GTU est ‘Nous façonnons le monde’. Aussi est-il essentiel de rehausser le statut et la dignité de la profession, comme le prescrivent les recommandations des Nations Unies, pour toutes les parties prenantes. »

Pour Jamaycie Morian, secrétaire du GTU pour le sud de Georgetown, « les enseignants et les enseignantes se sentent parfois abandonnés dans leurs combats quotidiens, que ce soit dans leurs classes ou en dehors. Après avoir lu les recommandations des Nations Unies, j’ai eu l’impression de retrouver ma sœur perdue de longue date. En tant que secrétaire de ma section, il est désormais de mon devoir d’assurer à mes membres et collègues que nous avons des amis et que nous sommes soutenus partout dans le monde. Reconnaissons ‘La force du public!’ »

Kimone Gentte, qui préside la section centre-ouest du GTU, a confirmé que « la campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’ offre des moyens d’action. Elle nous donne une voix et nous enseigne l’importance de la force créée par l’unité. »

« La campagne ‘La force du public : ensemble on fait école !’, ainsi que la bonne compréhension des recommandations des Nations Unies, m’ont apporté un éclairage nouveau sur le rôle que doit jouer le gouvernement dans le développement de l’éducation ».

Sharon Waldron, présidente de la section du GTU et suppléante en tant que représentante du Conseil général, a également souligné : « Ma mission consiste à défendre nos enseignants et enseignantes afin que nous puissions améliorer notre système éducatif en leur apportant un meilleur soutien. Et nous n’oublions pas la nécessité de mettre un terme à la pénurie de personnels enseignants au Guyana et partout dans le monde. »

Pour de plus amples informations concernant la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », cliquez ici.