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La solidarité de l’Internationale de l'Éducation alimente l’Initiative pour l’autonomisation des enseignantes et enseignants au Liban

Publié 13 février 2025 Mis à jour 18 février 2025

Grâce aux généreuses contributions financières des organisations membres de l’Internationale de l’Éducation (IE) à travers le monde, quatre syndicats de l’enseignement affiliés à l’IE au Liban ont pu apporter une aide vitale aux enseignant·e·s syndiqué·e·s en détresse et déplacé·e·s, et organiser des formations visant à apporter un soutien psychologique à la fois aux enseignantes et enseignants et aux élèves.

Bien que les combats aient cessé à la suite du cessez-le-feu du 27 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, le Liban et son système éducatif continuent de faire face à d’immenses difficultés sur la voie de la reprise. La crise prolongée a entraîné le déplacement de milliers de personnes, dont un grand nombre d’enseignants et enseignantes qui ont subi de graves préjudices tant sur le plan personnel que professionnel.

Depuis des années, les enseignants et les étudiants libanais sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, exacerbés par la crise des réfugiés syriens et les doubles journées de travail non rémunérées, mais aussi par la pandémie de COVID-19 et l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Selon la stratégie nationale de santé mentale, une personne sur quatre dans le pays souffre d’au moins un trouble mental, l’anxiété et la dépression étant parmi les troubles les plus répandus. Les taux de suicide restent une préoccupation majeure, soulignant le besoin urgent d’interventions destinées à améliorer le bien-être mental.

C’est sous la direction de Manal Hdaifeh, secrétaire internationale de la Ligue des enseignant·e·s des écoles primaires publiques du Liban et membre du Bureau exécutif de l’IE, que les syndicats membres de l’IE au Liban ont élaboré une proposition commune intitulée Initiative pour l’autonomisation des enseignantes et enseignants ( Teachers’ Empowerment Initiative). Ce projet a vocation à apporter un soutien socio-émotionnel et une aide financière directe aux enseignants syndiqués concernés et doit permettre aux enseignants de continuer à assurer leur rôle primordial dans la formation de la jeunesse libanaise, malgré les défis actuels.

Enseignants comme élèves continuent de souffrir d'anxiété et de stress, ce qui affecte leur quotidien ainsi que la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. L’initiative se concentre sur trois axes principaux : un soutien matériel aux enseignants, une formation au soutien psychosocial pour les enseignants et les élèves, ainsi que la reconstruction et le renforcement des syndicats de l’enseignement. Ces efforts visent à favoriser un environnement d’apprentissage stable et bienveillant, en aidant les enseignants et les élèves à surmonter les traumatismes et à retrouver un sentiment de normalité.

Au-delà du soutien immédiat, les syndicats s’appuieront sur les résultats du projet pour plaider en faveur de l’amélioration des services de santé mentale dans les écoles et d’un financement accru pour la reprise de l’éducation. « Cette initiative ne vise pas seulement à fournir une aide ; elle vise à assurer le bien-être et la résilience au long cours des enseignantes et enseignants et des élèves au Liban », a déclaré David Edwards, secrétaire général de l’IE, à l’occasion du premier transfert de fonds aux affiliés libanais en décembre 2024.

La mise en œuvre du projet s’étalera sur six mois et se déroulera en quatre phases : formation de facilitateurs et facilitatrices au sein du corps enseignant, octroi d’une aide financière à certains enseignants syndiqués, organisation de séances sur la santé mentale à l'intention des enseignantes et des élèves, et plaidoyer en faveur de réformes politiques accordant la priorité au bien-être.

Grâce à des interventions ciblées et une collaboration avec les syndicats et les communautés locales, l’Initiative pour l’autonomisation des enseignantes et enseignants vise à établir un réseau de soutien durable pour le secteur de l’éducation au Liban. L’intégration à long terme de services de santé mentale dans le système scolaire permettra au personnel enseignant et aux élèves de disposer des ressources nécessaires pour guérir et s’épanouir grâce à des espaces d’expression personnelle.