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© Marius Becker/Corbis - OSF
© Marius Becker/Corbis - OSF

Allemagne : les syndicats de l’éducation s’unissent pour sauver les classes de remédiation dans les écoles primaires

Publié 20 février 2025 Mis à jour 21 février 2025

Le gouvernement du Land de Rhénanie-du-Nord–Westphalie (NRW) envisage de supprimer les cours de remédiation du programme de l’école primaire, ce qui suscite la controverse. Cette décision a suscité une vive opposition de la part du Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (Syndicat de l’Éducation et de la Science-GEW) NRW et de la Verband Bildung und Erziehung (Association de la Formation et de l'Éducation-VBE) NRW, qui estiment que cette « grave erreur » nuit à la qualité de l’enseignement.

L’importance de la remédiation en petits groupes

Les syndicats avertissent que la réduction proposée entraînera la suppression du droit légal des élèves à recevoir un soutien en petits groupes d’apprentissage. Cette mesure est particulièrement préoccupante pour les enfants qui ont besoin d’une assistance spéciale, car ils risquent de prendre du retard sans ce soutien crucial. Au lieu de promouvoir l’égalité des chances, la suppression des classes de remédiation risque d’exacerber les inégalités existantes.

Le combat quotidien des enseignant∙e∙s

La profession enseignante est en première ligne, travaillant sans relâche pour offrir la meilleure éducation possible à tous les enfants, affirment le GEW et la VBE. Toutefois, pour réussir, les enseignant∙e∙s ont besoin de temps, de ressources et de bonnes conditions de travail. La suppression des cours de remédiation les prive d’un outil essentiel pour répondre aux besoins d’apprentissage individuels, ce qui rend leur travail encore plus difficile.

Les voix du terrain

Anne Deimel, présidente de la VBE NRW, souligne l’importance de la réduction de la taille des classes. « Si vous demandez aux enfants, aux parents et aux enseignantes et enseignants ce qui doit être amélioré dans les écoles, le désir d’apprendre dans des classes plus petites est en tête de liste. Aujourd’hui, les écoles primaires perdent la seule occasion de le faire pendant la semaine. Ce n’est pas normal », déclare-t-elle. Mme Deimel insiste sur le fait qu’à l’avenir, il faudra consacrer plus de temps au travail de soutien individuel dans des groupes d’apprentissage plus petits.

La nécessité de renforcer les compétences de base

Les études sur l’éducation confirment à plusieurs reprises le besoin urgent de renforcer les compétences de base. Selon le rapport sur l’éducation de la Ruhr, un enfant de l’école primaire sur trois n’atteint pas les normes minimales en allemand et en mathématiques un an avant de passer à l’école secondaire. Le GEW et la VBE affirment que la réduction des heures de remédiation est une grave erreur dans ce contexte.

Garantir l’équité en matière d’éducation

Ayla Çelik, présidente du GEW NRW, souligne en outre l’importance des heures de remédiation pour garantir l’équité. « Si vous souhaitez sérieusement garantir l’équité en matière d’éducation et de participation, vous ne pouvez pas réduire les heures de remédiation », déclare-t-elle. La leçon supplémentaire d’allemand et de mathématiques promise à la place dans les classes comptant jusqu’à 28 élèves ne peut pas compenser le soutien ciblé qu’apporte l’enseignement de remédiation en petits groupes.

Un appel à l’action

Le GEW et la VBE sont unis dans leur position : une bonne éducation nécessite de bonnes conditions, et cela inclut les cours de remédiation. Faisant écho à l’appel de la campagne La force du public : Ensemble on fait école ! de l’Internationale de l’Éducation, les syndicats affirment que si vous souhaitez sérieusement garantir la qualité et promouvoir l’équité en matière d’éducation, il ne faut pas réduire les ressources permettant d’y parvenir. Pour eux, le combat pour sauver les classes de remédiation ne consiste pas seulement à préserver une partie du programme scolaire, mais aussi à garantir que chaque enfant ait la possibilité de réussir.