Les enseignant·e·s népalais·es demandent au gouvernement d’agir : un appel à une réforme de l’éducation
Dans une puissante démonstration d’unité et de détermination, des milliers d’enseignant·e·s népalais·es se sont à nouveau rassemblé·e·s dans la capitale pour exiger du gouvernement l’adoption du projet de loi tant attendu sur l’éducation scolaire. La manifestation, organisée par la Confederation of Nepali Teachers (Confédération des enseignant∙e∙s népalais∙es – CNT), intervient un an et demi après l’annulation d’une autre manifestation en raison d’un accord en six points entretemps conclu avec le gouvernement.
Honorer les promesses données aux enseignant·e·s
La principale revendication des enseignant·e·s népalais·es porte sur la révision et la promulgation de la loi sur l’éducation scolaire, afin de garantir la sécurité de l’emploi, des salaires équitables et de meilleures conditions de travail pour les enseignant·e·s et le personnel scolaire. En dépit de l’accord signé en 2023, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements et ce manquement a incité les enseignant·e·s à reprendre leur mouvement.
« Nous sommes solidaires de nos collègues népalais qui continuent à lutter pour leurs droits et l’avenir de l’éducation », a déclaré Anand Singh, directeur du bureau de l’Internationale de l’Éducation pour la région Asie-Pacifique (IEAP). « Les enseignants et enseignantes doivent être entendus et respectés. Ils doivent bénéficier de la dignité que constituent un emploi fixe et une honnête rémunération. »
Un appel à une action immédiate
La Nepal Teachers’ Association (Association des enseignant·e·s du Népal – NTA), la Nepal National Teachers Association and Institutional School Teachers Unions (Association nationale des enseignant∙e∙s et des syndicats des enseignant∙e∙s des écoles institutionnelles du Népal), le Nepal School Employees Council (Conseil des employée∙e∙s scolaires du Népal), toutes les organisations membres de l’Internationale de l’Éducation et les membres de la CNT, ont annoncé une grève illimitée à partir du 2 avril, si le gouvernement ne prend pas de mesures immédiates pour adopter le projet de loi. Leur mouvement va s’intensifier dans les jours à venir, avec l’organisation notamment de sit-in et de manifestations visant le siège des principaux partis politiques.
L’éducation, un droit fondamental
Les enseignant·e·s jouent un rôle essentiel dans la construction de l’avenir de toute nation. L’IE réaffirme que les droits des enseignant·e·s doivent être protégé∙e∙s pour le bien-être général des élèves et de la communauté au sens large. Le gouvernement doit reconnaître que la réforme de l’éducation ne peut être retardée davantage et que le respect des accords passés avec les enseignant·e·s est une étape capitale vers le renforcement du système éducatif public.
Solidarité avec les enseignant·e·s népalais·es
L’IE est plus que jamais aux côtés des enseignant·e·s népalais·es et appelle la communauté mondiale de l’éducation à soutenir leur cause. La lutte pour des conditions de travail équitables et une éducation de qualité n’est pas qu’une question nationale, c’est un mouvement mondial qui mérite attention et action.
« Nous reconnaissons le dévouement et la résilience des enseignants et enseignantes du Népal, qui continuent à défendre une éducation de qualité, la sécurité de l’emploi et des conditions de travail équitables malgré les retards à répétition dans la mise en œuvre de l’accord en six points de 2023 », a assuré M. Singh.
Les six points de l’accord
L’accord en six points conclu en 2023 entre le gouvernement et la CNT comprend les dispositions suivantes :
- La sécurité de l’emploi - Établir un contrat à durée indéterminée à tou·te∙s les enseignant·e·s et les personnels scolaires sous contrat temporaire.
- Des salaires équitables - Garantir des salaires et des conditions de travail équitables qui reflètent la contribution inestimable des enseignant·e·s à la société.
- La mise en œuvre des engagements - Mise en œuvre immédiate des engagements pris concernant les conditions d’emploi des enseignant·e·s.
- Le contingent des remplaçant·e·s - Remédier à la précarité d’emploi des enseignant·e·s suppléant·e·s, des enseignant·e·s de la petite enfance, des enseignant·e·s contractuel·le·s et des milliers d’enseignant·e·s des écoles privées (institutionnelles).
- Les promotions internes - Garantir le droit aux promotions internes ou la sécurité de l’emploi jusqu’à la retraite.
- La réforme de l’éducation - Donner la plus haute priorité au projet de loi sur l’éducation scolaire afin de tenir les engagements pris à l’égard des la profession enseignante et faire progresser le système éducatif népalais.
« Il est très préoccupant de constater qu’après un an et demi, le gouvernement ne s’est toujours pas acquitté de ses engagements, laissant les enseignants et enseignantes dans une situation précaire et le système éducatif dans un état d’incertitude », a souligné M. Singh.
Il a ajouté : « Nous saluons votre détermination et réaffirmons notre solidarité dans ce moment crucial. L’IEAP portera également cette question sur la scène internationale, en veillant à ce que votre combat pour la justice et une éducation de qualité reçoive l’attention qu’il mérite. »
L’Internationale de l’Éducation, via son bureau régional, suivra la situation et l’application de la loi sur l’éducation scolaire que les enseignant·e·s népalais∙es appellent de leurs vœux. Le Népal est un pays cible de l’initiative lancée par l’IE « La force du public : ensemble on fait école ! », et ces protestations correspondent totalement aux objectifs et aux exigences de la campagne.