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SIPE 2025 : les gouvernements appelés à investir dans l’éducation de la petite enfance

Publié 25 mars 2025 Mis à jour 8 avril 2025

Le 15e Sommet international sur la profession enseignante (SIPE) débute aujourd’hui à Reykjavik, en Islande, et rassemble les ministres de l’Éducation et les dirigeant·e·s des syndicats d’enseignant·e·s de 24 pays et juridictions.

Ce sommet représente une occasion unique d’établir un véritable dialogue entre les gouvernements et la profession enseignante sur les moyens de renforcer les systèmes d’éducation publique et de garantir une éducation de qualité pour tou·te·s.

Parrainé conjointement par le gouvernement islandais, le syndicat islandais des enseignant·e·s (Kennarasamband Íslands), l’Internationale de l’Éducation (IE) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le SIPE 2025 s’ouvre alors que l’éducation publique partout dans le monde se trouve confrontée à des pressions croissantes, allant d’un sous-financement chronique et d’une pénurie généralisée d’enseignant·e·s à des inégalités grandissantes et à des menaces de plus en plus fortes à l’encontre des principes démocratiques.

Cette année, le sommet mettra l’accent sur l’éducation et l’accueil de la petite enfance (EAPE), largement reconnus comme formant la base de systèmes d’éducation publique forts et équitables. Pourtant, malgré un large consensus quant à son importance, l’EAPE souffre d’un manque de financement, ainsi que d’une fragmentation et d’une privatisation croissantes, laissant des millions d’enfants, en particulier celles et ceux issu·e·s de communautés défavorisées, sans accès à un apprentissage précoce de qualité.

Dans son discours d’ouverture, le président de l’IE, Mugwena Maluleke, a appelé à l’adoption de mesures audacieuses. « Rien ne révèle mieux l’âme d’une société que la façon dont elle traite ses enfants », a déclaré M. Maluleke, citant Nelson Mandela. « Or, l’éducation de la petite enfance reste sous-financée, inaccessible au plus grand nombre et marquée par de faibles salaires, de mauvaises conditions de travail et une pénurie généralisée d’enseignant·e·s. »

M. Maluleke a exhorté les gouvernements à garantir une éducation de la petite enfance gratuite et de qualité et à s’attaquer aux conditions structurelles qui sapent la profession. Un tel engagement, a-t-il déclaré, « exige des salaires équitables, des emplois sûrs, de meilleures conditions de travail pour les enseignant·e·s, ainsi que des investissements substantiels dans leur développement professionnel ».

La secrétaire générale adjointe de l’IE, Haldis Holst, a fait écho à ce message : « Dans le secteur de l’éducation de la petite enfance, la main-d’œuvre, majoritairement féminine, se heurte à de faibles salaires, à un statut peu valorisé et à une reconnaissance professionnelle limitée. À l’occasion du SIPE 2025, nous revendiquons une rémunération équitable, l’égalité de traitement et un engagement en faveur de l’équité salariale entre les genres à tous les niveaux d’éducation. »

Mme Holst a ajouté : « Le bien-être du personnel enseignant est une condition sine qua non d’une éducation de qualité. Aussi, devons-nous veiller à ce que les politiques prennent en compte le bien-être mental, émotionnel, cognitif et social en tant que dimensions fondamentales de la profession. »

Mme Holst a aussi appelé tous les gouvernements à honorer les recommandations internationales, y compris les recommandations du Groupe de haut niveau de l’ONU sur la profession enseignante, qui stipulent que les enseignant·e·s, y compris les éducateur·rice·s dans le secteur de l’ECE, devraient percevoir des salaires et bénéficier d’avantages d’un niveau comparable à ceux d’autres professions requérant un niveau d’études similaire.

Élargir le champ du dialogue : bien-être, autonomie et capacité d’action des élèves

Outre l’éducation de la petite enfance, le SIPE 2025 se penche également sur la manière de favoriser le bien-être du personnel enseignant et d’encourager l’autonomie et la participation.

Le secrétaire général de l’IE, David Edwards, a souligné la nécessité de remédier à la pénurie mondiale d’enseignant·e·s en plaçant le bien-être du personnel enseignant au centre de la politique éducative. « Les gouvernements doivent agir maintenant pour remédier à la pénurie mondiale d’enseignant·e·s et mettre fin à l’emploi précaire. Chaque élève mérite d’être instruit·e par un·e enseignant·e adéquatement formé·e et soutenu·e dans le cadre d’un système d’éducation publique entièrement financé. Il en va d’un investissement fondamental dans la démocratie, la cohésion sociale et la prospérité. »

Ainsi que l’IE l’a toujours affirmé, il ne peut y avoir d’éducation de qualité sans investissement dans les enseignant·e·s. Le Sommet offre un espace pour des solutions collaboratives, cependant son véritable impact dépendra de la capacité des gouvernements à traduire le dialogue en mesures concrètes.

La session d’ouverture du livestream SIPE 2025 est disponible ici.

Vous trouverez de plus amples informations ainsi quedes analyses et des recommandations dans la note politique de l’Internationale de l’Éducation pour le SIPE 2025. L’IE a également élaboré des orientations pour la mise en œuvre des recommandations des Nations Unies relatives à la profession enseignante, avec des ressources spécifiques sur l’éducation de la petite enfance et le bien-être du personnel enseignant.