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Un nouveau rapport de l’IE

Publié 24 septembre 2012 Mis à jour 15 octobre 2012
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Cette tendance se manifeste au travers des restrictions en matière de hausse de la masse salariale du secteur public et des salaires des enseignant(e)s, de l’emploi accru d’enseignant(e)s contractuel(le)s et d’autres effets indésirables sur le financement de l’éducation, sur les enseignant(e)s et sur la qualité de l’enseignement dans nombre de pays en développement. Un rapport, intitulé « Impacts des politiques du FMI sur les budgets nationaux de l’éducation et les enseignants : Explorer les alternatives et les stratégies potentielles de plaidoyer,» fournit une analyse critique de l’influence exercée par le FMI sur la capacité des pays emprunteurs à financer les budgets nationaux de l’éducation et les salaires des enseignant(e)s du secteur public, au travers des conditions qu’il instaure et des conseils qu’il dispense actuellement en matière de politique macro-économique.

Alternatives possibles aux politiques du FMI

L’étude a été confiée au chercheur indépendant Rick Rowden en 2011, sous l’initiative conjointe de l’Internationale de l’Education (IE) et de l’une de ses organisations affiliées aux Etats-Unis, la National Education Association. Elle examine comment ces politiques affectent la capacité des gouvernements à atteindre les objectifs d’Education pour Tous, ainsi que la réalisation progressive du droit à l’éducation pour leurs citoyens.

Le rapport étudie également d’autres alternatives, telles que des options politiques plus expansionnistes sur le plan fiscal, monétaire et financier, allouant des ressources financières nationales accrues aux futurs budgets consacrés à l’éducation.

Il propose un examen approfondi de trois études de cas nationales sur des programmes de prêt actuels du FMI en Jamaïque, en Ouganda et en Lettonie, en mettant en avant les problèmes y relatifs et les conséquences d’une allocation insuffisante des ressources nationales aux budgets de l’éducation.

Enfin, le rapport propose des stratégies de plaidoyer nationales et internationales ainsi qu’un cadre visant à intensifier le contrôle exercé par le public sur les conditions actuelles des programmes de prêt du FMI. Il entend à la fois élargir le débat public national autour de ces politiques et accroître la participation publique aux discussions portant sur les éventuelles alternatives en matière de politique macro-économique qui pourraient mener à un meilleur financement de l’éducation.

Superviser l’action du FMI et les politiques néolibérales sous-jacentes

Le rapport explique également dans quelle mesure l’idéologie néolibérale qui sous-tend les politiques du FMI est bien plus préoccupante que les interventions officielles du FMI dans les différents pays. Même si le FMI ne la recommande pas, cette idéologie est constamment appliquée à travers le monde.

En tant qu’institution, le FMI représente, à bien des égards, un courant de pensée nettement plus vaste qui s’est récemment imposé à la tête de l’économie. Les pays qui ne sollicitent pas les programmes de prêt du FMI soumis à des conditions néolibérales adoptent de leur plein gré des politiques similaires à celles du FMI, à l’instar de l’équilibre budgétaire et de la lutte contre l’inflation.

La compréhension de la politique macro-économique à l’échelle mondiale se limite à la stabilité macro-économique restrictive et à court terme. Les défenseurs de l’éducation et leurs alliés doivent contester cette vision. Ils doivent encourager un débat public plus étendu autour des approches alternatives à la politique macro-économique. C’est ainsi que l’on parviendra à un soutien accru au développement économique national et à une progression des investissements publics dans l’éducation.