Le leadership en matière de justice sociale au cœur du programme des femmes
Dans son discours de bienvenue, Susan Hopgood, Présidente de l’Internationale de l’Éducation (IE), a rappelé aux participantes du Congrès le thème de celui-ci « Les éducateur·rice·s et leurs syndicats prennent l’initiative », parce que « nous devons le faire… qui le fera sinon nous? ».
« Un grand nombre d’entre vous se souvient certainement de la 3e Conférence mondiale des femmes (CMF), qui s’est tenue à Marrakech en 2018 et dont le thème était également le leadership au sein des syndicats de l’éducation. Nous avions mis en évidence des stratégies et des instruments pour faire en sorte que les femmes soient davantage représentées dans l’éducation et dans les syndicats. »
Parmi les principaux enseignements tirés de la CMF, Hopgood a insisté sur l’importance d’assurer la justice sociale dans et par l’éducation ainsi que par l’intermédiaire de nos organisations respectives.
« Nous devons mettre l’accent sur un leadership équitable et inclusif en ce qui concerne ce que nous disons et ce que nous faisons. Nous devons donner l’exemple en faisant preuve d’intégrité et en réclamant l’équité. Nous devons placer l’équité et l’inclusion à l’avant-plan et au cœur de notre vision et nous profiler comme des leaders en matière de justice sociale. »
Elle a ensuite proposé aux deux oratrices invitées de décrire comment elles pratiquent la justice sociale dans leur leadership.
Rashidah Shuib, membre du Bureau et travaillant au Centre de ressources et de recherche de l’Asie-Pacifique pour les femmes a souligné que: « Le leadership n’est pas une question de vous ou moi. C’est une question de programme. C’est une question de problèmatiques. Lorsque vous traitez des problèmes, la justice sociale vous apporte une clarté au niveau conceptuel. Je pense que la justice sociale exige que nous l’acceptions comme une idéologie qui devient très politique. Et nous devons comprendre les règles de ce jeu politique et nous engager dans des actions de plaidoyer en nous appuyant sur des arguments fondés sur des données factuelles ».
De son côté, Sai Jyothirmal Racherla, du Centre de ressources et de recherche d’Asie-Pacifique pour les femmes, considère que le leadership ne peut pas exister tout seul.« L’écosystème doit rejoindre le concept de leadership. Il ne s’agit pas de résultats d’apprentissage… nous devons regarder plus loin et analyser les résultats sociaux ».
Les discussions de la table ronde parallèle ont porté sur le leadership des femmes et les cultures et structures syndicales, sur les stratégies visant à renforcer un leadership inclusif dans les syndicats de l’éducation, sur les efforts des syndicats pour faire avancer l’égalité des genres tant au sein des syndicats que dans l’éducation dans toutes les régions et sur les solutions pour lutter contre les tendances à la régression, en particulier les discours haineux à l’égard des droits des femmes et de l’égalité des femmes entendus dans de trop nombreux pays.
Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l'Education (IE), a présenté un rapport oral sur le thème « EI@25 review: Review of Work to Advance Gender Equality in Education, Unions and in Society» [Retour sur les 25 ans de l’IE: passage en revue des actions pour faire avancer l'égalité des genres dans l'éducation, les syndicats et la société]. Elle a indiqué que 2018 a marqué le vingt-cinquième anniversaire de l’IE et qu’il était temps d’examiner les politiques et les structures de l’IE en matière d’égalité des genres et leur évolution au cours de ces 25 dernières années.
« Ensemble, nous avons encore beaucoup à faire », a-t-elle déclaré avant de mentionner certains des défis à relever:
- le leadership;
- les normes sociales en matière de genre;
- l’intégration et l’évitement des silos;
- la poursuite du développement d’espaces sûrs et la participation des hommes; et
- les multiples formes transversales de discrimination.
Du côté positif, Holst a invité les participantes à célébrer les victoires obtenues. La plus victoire la plus récente est la Conférence internationale du Travail de 2019 marquant le centenaire de l’Organisation internationale du Travail, qui a adopté une nouvelle convention et une nouvelle recommandation sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Dianne Woloschuk, Présidente du Comité de la promotion des femmes de l’IE, a invité les candidates à monter sur scène afin d’exposer leur vision et les raisons pour lesquelles elles se portent candidates au élection au Bureau exécutif lors du Congrès de l’IE.
En conclusion, Woloschuk exhorte les participantes à faire entendre leur voix au Congrès en n’hésitant pas à prendre le micro pour présenter le point de vue des femmes sur une ou plusieurs résolution(s) au cours des débats.