Ei-iE

Iran: libération de l’enseignant syndicaliste Esmail Abdi

Publié 20 mars 2020 Mis à jour 3 mars 2022

L’Internationale de l’Éducation salue la libération de l’enseignant syndicaliste iranien Esmail Abdi ce 17 mars.

Dirigeant syndical à Téhéran, Esmail Abdi a pu quitter la prison d’Evin le 17 mars dernier. Après avoir bénéficié d’une libération provisoire le 9 janvier 2018 pour des raisons de santé, Esmail Abdi avait été renvoyé le 20 janvier 2018 à la prison d’Evin, à Téhéran, pour continuer à y purger sa peine.

Emprisonné pour son militantisme syndical

Au départ, Esmail Abdi a été arrêté en raison de ses activités syndicales visant à défendre les droits des enseignant·e·s et pour l’empêcher de participer à l’édition 2015 du Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation, convoqué à Ottawa, au Canada. Esmail Abdi est dans le collimateur des autorités en raison de son militantisme syndical et de sa campagne en faveur d’un enseignement public accessible et gratuit pour tous les individus. Reconnu coupable d’atteinte à la sécurité nationale au mois de février 2016 après avoir organisé plusieurs manifestations pacifiques, il a été condamné à une peine de six ans d’emprisonnement. Plusieurs rapports indiquent que, durant sa détention à la prison d’Evin, Esmail Abdi a été maintenu dans des conditions très difficiles et n’était pas autorisé à communiquer avec sa famille ou son avocat.

Amnesty International

L’organisation de défense des droits humains Amnesty International estime qu’une nouvelle ordonnance de l’actuel guide suprême de la Révolution islamique devrait bénéficier à Esmail Abdi. Le 18 mars dernier, les autorités iraniennes ont en effet annoncé qu’une grâce serait accordée aux détenu·e·s condamné·e·s pour « atteinte à la sécurité », dont la peine de prison ne dépasse pas cinq ans et que, d’autre part, ceux et celles ayant bénéficié d’un congé au cours de ces dernières semaines ne devraient pas retourner en prison. Un grand nombre de détenu·e·s reconnu·e·s coupables par les autorités d’avoir porté atteinte à la « sécurité » sont en réalité en prison pour des raisons politiques.

Grâce accordée par les autorités iraniennes

Les autorités iraniennes ont annoncé qu’une grâce était, en partie, accordée à l’occasion de Nowrouz, le nouvel an iranien, célébré le 20 mars, et de deux autres fêtes islamiques. Cette initiative trouve également une explication dans la « situation délicate » que traverse actuellement le pays – manifestement une référence à la pandémie de coronavirus qui sévit en Iran. Les autorités iraniennes ayant du mal à contenir la propagation de la maladie, notamment dans les prisons du pays, celles-ci ont accordé, au cours de ces dernières semaines, des congés pénitentiaires en échange du paiement d’une caution.

Prisonnier·ère·s d’opinion

En réponse à cette annonce des autorités iraniennes, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord auprès d’Amnesty International, a souligné que son organisation « salue la libération de toute personne détenue pour ses opinions, rappelant que, au départ, ces dernières n’auraient jamais dû se trouver en prison ».

Il ajoute: « Personne ne devrait passer un seul jour de sa vie en prison pour avoir exercé ses droits pacifiquement. Il est scandaleux de voir autant de prisonniers d’opinion injustement détenus, notamment les défenseurs des droits humains et quantité d’autres personnes privées de liberté pour avoir pris part aux manifestations pacifiques de novembre 2019 et janvier 2020. »

Amnesty International demande une nouvelle fois aux autorités iraniennes la libération immédiate et inconditionnelle de tou·te·s les prisonnier·ère·s d’opinion, a-t-il indiqué en guise de conclusion.

Internationale de l’Éducation: libération définitive d’Esmail Abdi

L’Internationale de l’Éducation se joint à l’appel lancé par Amnesty International et demande instamment aux autorités iraniennes de libérer définitivement Esmail Abdi, ainsi que l’ensemble des syndicalistes et défenseur·euse·s des droits humains iranien·ne·s maintenu·e·s arbitrairement en détention.