Australie : un rapport de l’AEU souligne la fracture numérique au sein des écoles publiques
L’Australian Education Union (AEU) a publié un rapport démontrant l’ampleur de la fracture numérique durant la pandémie de COVID-19 ainsi que le manque d’inclusion numérique des élèves des écoles publiques.
Un rapport indépendant commandé par l’AEU a mis en lumière le fossé numérique de longue date en matière d'accès, de moyens financiers et de compétences dont souffrent de nombreux élèves défavorisés des écoles publiques.
Le rapport, intitulé « Addressing digital inclusion for all public-school students » (« L’inclusion numérique de tous les élèves des écoles publiques »), rédigé par Barbara Preston, chercheuse indépendante dans le domaine de l'éducation, a attiré l’attention sur la manière dont cette fracture interagit avec d’autres facteurs qui nuisent à l'inclusion. Ces facteurs comprennent notamment un faible revenu, une zone de résidence reculée, une maîtrise insuffisante de l’anglais, un handicap ou un logement inadéquat ou précaire.
La pandémie de COVID-19 a forcé la mise en place de l’enseignement à distance, soulignant ainsi le manque d’inclusion numérique de nombreux élèves de l’enseignement public. Le rapport révèle qu'il s'agit d'un problème de longue date qui a été systématiquement ignoré pendant des années par le gouvernement de coalition australien.
125.000 élèves de l’enseignement public n’ont pas accès à Internet
Selon ce rapport, près de 125.000 élèves des écoles publiques n’ont pas accès à Internet.
Barbara Preston tire les conclusions suivantes dans son rapport :
- Le pourcentage d'élèves qui n'ont pas accès à Internet à leur domicile s'élève à 9 % pour les élèves issus de familles à faible revenu et à seulement 1 % pour les familles à revenu élevé.
- Les élèves des écoles publiques sont plus de 2,5 fois plus nombreux que ceux et celles des écoles catholiques ou des établissements privés à ne pas disposer d'un accès à Internet à leur domicile.
- Les élèves des écoles publiques qui vivent dans des zones reculées sont plus susceptibles de ne pas disposer d'un accès à Internet à leur domicile. En effet, près d'un tiers des plus de 20.000 élèves vivant dans des zones très reculées n'avaient pas d'accès à Internet. Le pourcentage d'élèves à ne pas avoir accès à Internet à domicile est plus important dans la communauté des Aborigènes et Insulaires du détroit de Torrès : 21 % contre 5 % pour l'ensemble des élèves des écoles publiques.
- Un faible revenu familial, associé à de nombreux autres facteurs, représente un frein à l’apprentissage à domicile. Parmi ces facteurs figurent l’absence d’accès à Internet et aux outils numériques adaptés, le manque de qualification des parents pour l’aide aux devoirs, le logement précaire et surpeuplé sans endroit approprié dédié à l’apprentissage ou encore le stress psychologique imposé aux membres des familles qui font face à des difficultés financières.
AEU : un constat accablant de l’échec du gouvernement fédéral
L’AEU décrit ce rapport comme « un constat accablant de l'échec du gouvernement fédéral à assurer l’accès de tous les élèves aux outils et ressources numériques nécessaires à leur apprentissage ».
L’AEU appelle le gouvernement fédéral à réaliser en priorité immédiate un audit approfondi sur l'équité en matière de numérique pour évaluer l'impact de l’absence d’accès à Internet et aux ressources numériques sur les élèves. Pour lutter contre la fracture numérique de manière efficace, un plan exhaustif bien financé doit être mis en place avec l’aide de la profession enseignante.
Le rapport indépendant de l’AEU est disponible ici(en anglais).