Taïwan : les écoles privées bénéficient de l'aide du gouvernement, détournent de l'argent et laissent les enseignant·e·s sans emploi
La National Teachers’ Association (NTA) et le Taiwan Higher Education Union (THE Union) ont accusé les écoles privées de s'approprier des biens financés par des fonds publics alors que la précarité de l’emploi des enseignant·e·s dans ce secteur augmente.
Les deux syndicats ont rendu public la manière dont la législation gouvernementale permet aux conseils d’écoles privées qui sont en cours de transformation ou de fermeture de gérer les actifs publics comme leurs propres fonds. Cela sacrifie les droits des enseignant·e·s, des étudiant·e·s et du public.
Face à la fermeture ou la transformation de nombreuses écoles privées, les syndicats exigent que les enseignant·e·s soient protégé·e·s et les emplois garantis et prennent position en faveur de l'enseignement public et de processus dirigés par l'État. La NTA et le THE Union demandent que des membres des conseils administratifs indépendant·e·s, nommé·e·s par l'État et représentant l'intérêt public, soient désigné·e·s et qu'une réforme législative prévienne les détournements de fonds lorsque les écoles privées subissent une transformation ou une fermeture.
Avantages pour les écoles privées
Au cours de la dernière décennie, les écoles et universités privées ont reçu plus de 12,3 milliards de dollars taïwanais (410 millions de dollars américains) sous forme de subventions du ministère de l'Éducation. Pourtant, selon les informations d'une enquête menée par le THE Union, environ 40 universités et collèges risquent d'être fermés au cours des trois à cinq prochaines années. L’organisation a souligné que le gouvernement est responsable du suivi et de la supervision du fonctionnement des écoles privées, notamment en ce qui concerne le nombre d’enseignant·e·s et d’étudiant·e·s qui seraient touché·e·s par cette situation.
Le détournement de fonds fait partie du système
Le détournement de fonds par les institutions privées semble être une pratique courante, notent la NTA et le THE Union. Après que le gouvernement a fourni aux écoles privées des fonds publics pour « les aider à obtenir une éducation de qualité », les institutions privées continuent souvent de fonctionner comme des écoles non qualifiées. Selon les syndicats, le gouvernement trouve alors des solutions juridiques pour les sauver sur « l'hypothèse erronée que ‘sauver l'école, c'est protéger les enseignants et les étudiants’ ». Lorsque ces institutions reçoivent du gouvernement du temps pour se réformer, elles détournent souvent les biens de l'école avant la fin de ses activités.
Les syndicats accusent les conseils des écoles privées de licencier des enseignant·e·s et de laisser des étudiant·e·s sans accès à l’éducation, tout en bénéficiant de l'aide gouvernementale par le biais de fonds publics. « Dans certains cas, ils ferment même l'école délibérément pour accélérer le processus de liquidation des actifs », a déclaré un communiqué de presse conjoint de la NTA et du THE Union.