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Philippines : un syndicat condamne l'inaction du gouvernement Duterte en matière d'éducation de la jeunesse

Publié 10 mars 2021 Mis à jour 10 octobre 2023

Aux Philippines, les écoles sont fermées depuis un an. L’Alliance of Concerned Teachers (ACT) a critiqué le président Duterte et ses décisions qui représentent le plus grand obstacle à la réalisation du droit à l'éducation des jeunes pendant la pandémie de COVID-19.

« Deux millions de jeunes déscolarisés de plus, alors que des millions d’élèves n'apprennent pas de manière efficace et de nombreux autres sont sur le point d'abandonner leurs études – c’est le sinistre bilan du gouvernement Duterte qui a pratiquement abandonné la jeunesse et lié son sort à la disponibilité des vaccins », a souligné Raymond Basilio, secrétaire général de l’ACT et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation.

L’ouverture des écoles reportée à deux reprises

Selon Basilio, le report de l'ouverture des écoles une première fois au mois de juin et une deuxième fois au mois d'août 2020 prouve l'inefficacité du gouvernement Duterte à assurer l’éducation pendant la crise économique et sanitaire. En outre, le programme d'enseignement et d'apprentissage à distance, sous-financé et mal préparé, n’a pas réussi à fournir une éducation de qualité et accessible pour tou·te·s.

Les Philippines sont « l’un des derniers pays à ne pas rouvrir les écoles, car notre président refuse de faire le moindre effort pour assurer la sécurité dans nos établissements scolaires. À l’heure actuelle, de nombreuses écoles qui se trouvent dans des zones reculées où aucun cas de COVID-19 n’a été recensé auraient pu rouvrir leurs portes en toute sécurité si le gouvernement Duterte avait correctement fait son travail ces derniers mois. Il aurait pu notamment prendre des mesures afin d'assurer l’accès à l’eau potable, d’embaucher des infirmiers et infirmières dans les établissements scolaires et de préparer les salles de classe », a déclaré Basilio.

Les municipalités pauvres sont les plus touchées

Les consultations menées par l’ACT auprès des enseignant·e·s dans toutes les provinces du pays ont montré que l’enseignement à distance était le plus défaillant dans les municipalités pauvres. En effet, dans ces localités, les écoles et les autorités locales disposent de ressources limitées pour assurer la continuité de l’éducation, le signal Internet est très faible et les parents agriculteur·trice·s n’ont pas le niveau d’éducation nécessaire pour aider leurs enfants pendant la période d’apprentissage à distance.

« Si le programme d’apprentissage à distance mis en place par le gouvernement Duterte donne du fil à retordre à tous les apprenants et apprenantes, il est indéniable que les enfants pauvres sont les plus touchés, car ce programme les prive tout simplement de l’accès à une éducation de qualité », a expliqué Basilio.

Conséquences à long terme

Le gouvernement Duterte « n’a manifestement aucune idée de l’importance de l’éducation dans la construction d’une nation. Il ne comprend pas que l'abandon de l’éducation pendant la pandémie ne fera qu'aggraver l’impact à long terme de la crise sanitaire et retarder davantage le processus de reprise de notre pays. »

« Plus la fermeture des écoles se prolonge, plus les répercussions pour notre reprise seront désastreuses. Le gouvernement Duterte doit agir rapidement pour pallier à sa négligence en matière d’éducation. Il doit tout mettre en œuvre afin de permettre la réouverture des écoles en toute sécurité et fournir tous les outils nécessaires permettant d’assurer un enseignement et un apprentissage à distance efficaces », a conclu Basilio.