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Mondes de l'éducation

Univeristy library, Leuven, Belgium (VisitFlanders/Flickr)
Univeristy library, Leuven, Belgium (VisitFlanders/Flickr)

Les personnels de soutien à l’éducation construisent et protègent les universités

Publié 16 mai 2022 Mis à jour 16 mai 2022
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L’idée d’université est noble et importante. Un lieu où les connaissances peuvent être partagées, testées, développées et enrichies. Un lieu où les gens peuvent s’interroger sur tout ce qui est important à propos de notre identité, du fonctionnement du monde et de la place que nous y occupons. Cela se produit dans un environnement fondé sur la liberté de pensée, d’expression et de recherche.

Une université moderne est une communauté avec des bibliothèques, des points de restauration, du personnel d’entretien, de sécurité, des administrateur·trice·s, des soignant·e·s, des plombier∙e∙s, des électricien∙ne∙s, du personnel technique spécialisé et bien d’autres encore. Il faut payer les factures, entretenir et soutenir les systèmes informatiques, construire les bâtiments, arroser les jardins, assurer la sécurité de l’environnement d’apprentissage. De tels espaces ne sont pas le fruit du hasard. Ils doivent être construits et entretenus.

C’est le travail d’un personnel hautement qualifié qui assure le bon fonctionnement de l’institution. Le terme internationalement reconnu est celui de personnels de soutien à l’éducation (PSE).

Et pourtant, le travail de la plupart des PSE est souvent méconnu ou sous-estimé. Ils représentent environ 57 % de la main-d’œuvre des universités australiennes. Leur salaire est souvent inférieur à celui de leurs collègues universitaires et, lorsque des réductions budgétaires sont envisagées, ils sont souvent les premiers à partir.

Avant la COVID, environ 30 % des revenus des universités australiennes provenaient des étudiant·e·s étranger·e·s, qui étaient devenu·e·s une source de financement essentielle. Lorsque la COVID a frappé l’Australie, nos universités ont été durement touchées. Lorsque les frontières de l’Australie ont été fermées et que les étudiant·e·s ont cessé de voyager, il y a eu un manque de financement important.

Le gouvernement fédéral a mis en place un système de financement des entreprises et des organisations pour aider à protéger les emplois dans l’ensemble de l’économie, mais il a activement et délibérément refusé ce financement aux universités. Cela a entraîné des milliers de pertes d’emplois.

Les estimations varient, mais le National Tertiary Education Union (NTEU) pense que 30 à 40.000 personnes ont perdu leur emploi, y compris des membres du personnel intérimaire, sous contrat à durée déterminée et indéterminée. Parmi le personnel sous contrat à durée déterminée et le personnel sous contrat à durée indéterminée, environ 70 % seraient des PSE.

Lorsque des pertes d’emploi ont eu lieu, elles se sont produites à la hâte et souvent sans planification adéquate. Des personnes essentielles ont été perdues dans de nombreux lieux de travail. Le personnel professionnel et universitaire répète souvent que le résultat n’est pas seulement un problème de surcharge de travail, mais que le travail ne peut tout simplement pas être effectué.

Des analyses récentes ont montré que la plupart des finances des universités ont survécu à la crise, et que beaucoup d’entre elles ont des bilans plus sains qu’avant la pandémie en raison des coupes imposées. En bref, les décisions de gestion ont entraîné des coupes plus profondes qu’elles n’auraient dû si leur objectif était de répondre à la crise de la pandémie.

Le NTEU a commencé à se concentrer fortement sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Et pas seulement sur la question de savoir si nos lieux de travail universitaires sont sécurisés contre la COVID. Mais aussi pour savoir si la charge de travail excessive représente un risque pour la santé des personnes.

Des négociations sont en cours dans la plupart des universités et le personnel cherchera à faire reconnaître les souffrances qu’il a endurées en obtenant des améliorations clés en matière de sécurité d’emploi (en particulier pour nos membres sous contrat intérimaire et à durée déterminée), de protection des libertés académiques et de rémunération.

Les mécanismes de soutien qui ont permis à nos universités de rester des communautés dynamiques commencent à s’effriter. Bon nombre des personnes qui ont permis à notre secteur de fonctionner sans attirer l’attention sur elles sont soumises à une réelle pression et l’impact ne se fera peut-être pas pleinement sentir avant un certain temps.

Le gouvernement australien, qui a refusé de soutenir les universités en période de crise, est confronté à une élection difficile en raison de son incompétence sur toute une série de questions. Mais l’impact politique complet pourrait ne pas être connu avant un certain temps.

Les professionnel∙le∙s qui composent les personnels de soutien à l’éducation sont dévoué∙e∙s à leur travail, mais aussi à l’objectif de leur travail. Ces personnes sont fières du rôle qu’elles jouent dans le soutien et le maintien de la communauté étudiante.

Mais chacun·e a ses limites. Il existe un grand degré de bonne volonté parmi le personnel qui donne plus qu’il ne devrait pour le lieu de travail qu’il aime. Mais les pressions actuelles les mettent en danger. Les conséquences à long terme pour le secteur restent à voir. Le gouvernement et les directions des établissements ont créé un climat dans lequel les gens peuvent perdre leur passion pour leur travail et, par conséquent, refuser d’accepter de plus en plus de travail sans reconnaissance de leurs efforts.

Les universités dépendent des PSE. Dans l’intérêt de l’université, les directions des universités et le gouvernement feraient mieux de commencer à prêter sérieusement attention aux dommages qui ont été causés et d’y remédier.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.