Népal : les enseignant∙e∙s se mobilisent en masse pour dénoncer une loi sur l’éducation qui vise à restreindre leurs droits
L’Internationale de l’Éducation apporte son plein soutien aux milliers d’enseignant∙e∙s et membres de ses affiliés au Népal qui manifestent pour réclamer une profession enseignante respectée et valorisée face à une nouvelle loi qui cherche à restreindre leurs droits syndicaux.
Les organisations membres de l’IE au Népal, l’Association des enseignant∙e∙s du Népal (Nepal Teachers’ Association), l’Association nationale des enseignant∙e∙s du Népal (Nepal National Teachers’ Association) et le Syndicat des enseignant∙e∙s des écoles institutionnelles (Institutional Schools’ Teachers’ Union), se sont jointes à 12 autres organisations d’enseignant∙e∙s pour protester contre la nouvelle loi sur l’éducation.
Plus de 50.000 enseignant∙e∙s de toutes les régions du pays se sont rassemblé∙e∙s à Katmandou pour contester la nouvelle loi sur l’éducation, qui restreint considérablement les droits syndicaux des enseignant∙e∙s, rendant illégaux l’organisation, la protestation et la manifestation.
Les syndicats jugent cette loi draconienne et en contradiction directe avec la constitution du pays, qui garantit les droits syndicaux à tou∙te∙s les travailleur∙euse∙s.
La loi prévoit en outre la décentralisation de la nomination des enseignant∙e∙s vers les gouvernements locaux. Les syndicats affirment qu’une telle mesure détruira la qualité de l’éducation et favorisera le népotisme, le clientélisme et le favoritisme dans le processus de nomination. Elle mettra aussi un terme à l’uniformité dans la qualité, les conditions de travail et les salaires des enseignant∙e∙s au Népal, ce qui à terme détruira l’unité nationale et la qualité de l’éducation.
Les syndicats demandent que la loi contienne des dispositions visant à mettre fin aux nominations temporaires et contractuelles des enseignant∙e∙s et à instaurer un système dans lequel tou∙te∙s les enseignant∙e∙s sont des enseignant∙e∙s permanent∙e∙s et agréé∙e∙s.
Les syndicats craignent également que tous les gouvernements locaux ne disposent pas de ressources suffisantes et finissent par résilier les contrats des enseignant∙e∙s. Parmi les autres questions soulevées par les syndicats figurent notamment l’accès à la sécurité sociale pour tou∙te∙s les enseignant∙e∙s, ainsi qu’un décompte raisonnable des années de service pour les promotions et la sécurité sociale.