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Café de la coopération au développement : la solidarité au-delà de l’aspect financier afin de renforcer la coopération entre les organisations membres

Publié 6 février 2024 Mis à jour 8 février 2024

La coopération au développement (CD) va bien au-delà du financement de projets, telle est l’une des principales conclusions d’une récente réunion en ligne de l’Unité « Renforcement des capacités et Solidarité (RCS) » de l’Internationale de l’Éducation avec des organisations membres d’Allemagne, des États-Unis et des pays nordiques.

La réunion, qui fait partie d'une série de « cafés de la CD » organisés entre la RCS et les organisations membres autour de questions pertinentes, a mis en lumière les expériences de la Fédération américaine des enseignant·e·s (American Federation of Teachers, AFT), du syndicat allemand de l'éducation et des sciences (Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft, GEW) et du Conseil des enseignant·e·s des pays nordiques.

John Lindenau, du Département des Affaires internationales de l'AFT, a ouvert la séance avec une présentation complète du projet de coopération du syndicat avec le GEW sur l'étude des programmes allemands d'enseignement et de formation professionnels en vue d'une éventuelle application aux États-Unis. Une délégation de l'AFT s'est rendue à Hambourg et à Berlin pour découvrir le système éducatif et professionnel allemand. Décrivant le travail préparatoire conjoint des deux syndicats et les bénéfices de cette coopération, Lindenau a souligné que « les missions de coopération au développement sont basées sur la solidarité et l'aide financières, et c'est important, mais nous voulons nous concentrer sur la solidarité au-delà de l’aspect financier ».

Melissa Cropper, vice- présidente de l'AFT, a ajouté qu'elle avait elle-même tiré parti d'une mission d'étude menée par l'AFT en Allemagne en 2022. Cropper a identifié plusieurs points à retenir de la visite d'étude, entre autres une résolution adoptée par l'AFT, soulignant l'importance des stages pour les étudiant·e·s, des stages pour les enseignant·e·s et de la nécessité de renforcer le lien entre les besoins du marché du travail et les opportunités que le système éducatif peut offrir.

« Vous pouvez lire tout ce que vous voulez sur ce type de programmes, mais le fait d'être présent en personne et de parler aux gens est ce qui rend le tout réel et ce qui nous aide à voir tous les tenants et aboutissants et ce qui fonctionne », a-t-elle expliqué.

Pour sa part, la secrétaire internationale du GEW, Carmen Ludwig, a complété le tableau d'un partenariat coopératif réussi en incluant l'évaluation du GEW sur ses expériences au cours des différentes phases de travail de la visite de la délégation et sur l'impact à long terme du projet. « La coopération peut permettre un processus d'apprentissage transnational des uns vers les autres », a-t-elle déclaré, « ce qui est particulièrement important lorsqu'il s'agit de questions futures auxquelles nous devons toutes et tous faire face, comme le changement climatique ou la numérisation. Des questions au sujet desquelles nous avons toutes et tous des questions, mais sans avoir de réponses pour l’instant. »

Coopérer sur des questions d’intérêt commun

Christer Holmlund, secrétaire général du Conseil des enseignant·e·s des pays nordiques, a présenté les objectifs et les tâches du Conseil, qui représente seize organisations nationales membres de sept pays nordiques. Selon Holmlund, l'organisation nordique est une plate-forme permettant aux syndicats de l'éducation de coopérer sur des questions d'intérêt commun.

« Je pense que l'échange d'informations et d'expériences est au cœur de tout le travail que nous effectuons avec nos organisations membres », a déclaré Holmlund, « et ce faisant, nous essayons de créer les conditions qui leur permettent de développer leur propre travail ».

Les partenaires de coopération au développement participant·e·s ont montré un grand intérêt pour ces deux modèles de coopération différents, ont échangé des opinions et posé diverses questions, notamment sur les bénéfices mutuels possibles de processus d'apprentissage impliquant des pays de tailles très différentes et de continents différents.

Il·elle·s ont également souhaité savoir comment est née l'idée de ces projets inhabituels et développer d'autres idées pour une coopération accrue entre les organisations membres.

Il·elle·s ont convenu que cette réunion, tenue le 7 décembre 2023, a démontré la nécessité de renforcer la solidarité et le soutien entre les organisations membres, dans le but de renforcer les syndicats à travers des processus d'apprentissage conjoints et un soutien mutuel.

En 2024, le Café de la coopération au développement ouvrira à nouveau ses portes pour une nouvelle série de discussions sur d'éventuelles nouvelles initiatives et d'autres sujets pertinents dans le contexte du travail de coopération.