Les enseignant·e·s au cœur du plan pour l'éducation des Nations Unies
NEW YORK – Le 11 juillet, quelques mois seulement après les recommandations révolutionnaires proposées par un groupe des Nations Unies travaillant sur la profession enseignante, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a placé les enseignant·e·s au cœur de ce qu'il a appelé « un plan en quatre points pour mettre fin à la crise mondiale de l'éducation ».
« Nous devons soutenir les femmes et les hommes qui sont en première ligne : les enseignants », a déclaré António Guterres. « À la suite du Sommet sur la transformation de l'Éducation, le Groupe de haut niveau sur la profession enseignante a formulé des recommandations concrètes visant à garantir que chaque personne apprenante ait accès à un enseignement dispensé par des personnes qui soient dûment formées, qualifiées et bien épaulées. »
Publiées en février 2024, les 59 recommandations du Groupe indiquent que les gouvernements doivent augmenter les investissements dans les systèmes d'enseignement public, y compris dans la formation et le développement professionnel des enseignant·e·s, garantir le droit du travail et des conditions de travail décentes, impliquer les syndicats d'enseignant·e·s dans l'élaboration des politiques, faire confiance aux enseignant·e·s et respecter leur expertise professionnelle.
Dans son allocution, M. Guterres a repris les principales conclusions du Groupe, notamment que nous faisons face à « une terrible pénurie », qu'il manque « 44 millions d’enseignantes et enseignants dans le monde » et que des « millions d’autres ne bénéficient pas du soutien, des outils et de la formation continue dont ils ont besoin ».
Le plan de Guterres prévoit également de combler le déficit de financement, en récupérant plus de 115 milliards de dollars grâce à une meilleure fiscalité et à des dépenses publiques plus efficaces, de remédier au manque d'accès qui prive d'école des millions d'élèves, en particulier les filles et ceux qui vivent dans des zones de conflit, et de « transformer les systèmes éducatifs de fond en comble » afin de « mettre fin à la dépendance excessive à l'égard des examens et de l'apprentissage par cœur », et de mettre « l’accent sur l’esprit critique des élèves et leur capacité à résoudre des problèmes, ainsi que les compétences dans les technologies vertes et numériques ».
Le plan de M. Guterres a été publié lors d'un événement spécial de l'ONU sur la transformation de l'Éducation, qui s'est tenu à New York et auquel ont participé des défenseurs de l'éducation du monde entier. Lors de son intervention, le secrétaire général de l'IE, David Edwards, a félicité Guterres et la secrétaire générale adjointe, Amina Mohammed, notant que 45 organisations membres de l'IE à travers le monde ont répondu à l'appel du Groupe des Nations Unies demandant de promouvoir la création de commissions nationales chargées de traiter de questions cruciales telles que le financement et la pénurie d'enseignant·e·s.
« C'est la première fois en 60 ans que la profession enseignante fait l'objet d'une attention au niveau mondial, qu'il s'agisse de la pénurie d'enseignantes et enseignants, du bien-être, des conditions de travail, du temps, des outils ou de la confiance dont ils ont besoin pour faire leur travail », a affirmé M. Edwards.
En conclusion de la session extraordinaire, Mme Mohammed a déclaré : « Je voudrais rendre hommage à mon ami David Edwards, car si vous nous avez mis la pression concernant la transformation de l'éducation, vous nous avez également aidés à apporter des solutions et à intégrer davantage les enseignantes et les enseignants dans ce débat ».