L’Internationale de l’Éducation réitère son appel à la solidarité en faveur des enseignant·e·s et des élèves de Palestine
L’Internationale de l’éducation (IE) renouvelle son appel à la solidarité afin de soutenir les personnels enseignants palestiniens dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie alors qu’ils continuent de soutenir leurs élèves, en dépit des attaques militaires sans précédent, des conditions de vie catastrophiques et de la famine généralisée. En outre, les enseignant·e·s de Gaza et de Cisjordanie n’ont pas perçu de salaire depuis novembre 2023, en raison du blocage des revenus fiscaux par le gouvernement israélien.
Au travers de ses organisations membres, le Syndicat général des enseignant·e·s palestinien·ne·s (General Union of Palestinian Teachers, GUPT), le Syndicat général des travailleur·euse·s des jardins d’enfants et des écoles privées (General Union of Workers in Kindergartens and Private Schools, GUWKPS) et la Fédération palestinienne des syndicats des professeur·e·s et employé·e·s d’université (Palestinian Federation of Unions of University Professors and Employees, PFUUPE), l’IE a mobilisé ses affiliés en vue d’apporter un soutien essentiel. Grâce aux dons de 40 organisations membres issues de 30 pays, l’IE a apporté un soutien direct aux enseignant·e·s ainsi qu'une formation sociopsychologique afin d’aider les élèves et les enseignant·e·s à Gaza et en Cisjordanie. En dépit des difficultés, Saed Erziqat et Ferduz Al-Khawaja, Secrétaires généraux du GUPT et du GUWKPS, respectivement, ont travaillé sans relâche pour aider les syndicalistes enseignants dans le besoin.
Solidarité et actions de plaidoyer internationales
Avec le soutien des organisations membres de l’IE, le GUPT a utilisé sa base de données de membres pour identifier et aider 1.077 enseignant·e·s (913 à Gaza et 164 en Cisjordanie), apporter un soutien psychologique à 2.000 enfants à Rafah (Gaza) et dispenser une formation sociopsychologique en ligne à 64 enseignant·e·s en Cisjordanie.
Les dirigeants syndicaux palestiniens soulignent également que les manifestations de solidarité internationales ont renforcé la confiance des enseignant·e·s dans leur syndicat, en positionnant les affiliés de l’IE en Palestine comme des défenseurs des droits humains et de l’État de droit.
L’engagement des membres de l’IE a également été souligné lors du récent 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation, au cours duquel la résolution « La famine à Gaza s’aggrave après l’invasion terrestre de Rafah : Appel à une action immédiate » a été adoptée.
La résolution de l’IE appelle à prendre des mesures immédiates pour remédier à l’aggravation de la famine, où elle se généralise à l’ensemble de la Bande de Gaza. Elle souligne également les effets de la guerre sur les enseignant·e·s, les personnels de soutien à l’éducation et les élèves, ainsi que la destruction des infrastructures d’enseignement à Gaza.
Appel à la communauté internationale
La résolution du Congrès sur Gaza appelle également à la mise en œuvre urgente de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies exigeant un cessez-le-feu immédiat et durable, ainsi que la sécurisation de l’entrée de l’aide, la libération immédiate et inconditionnelle de tou·te·s les otages, la prévention des déplacements forcés et la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Outre l’aide directe et dans le droit fil de la résolution, l’Internationale de l’Éducation a officiellement adressé une requête au Secrétaire général des Nations Unies demandant à la communauté internationale, sous la direction des Nations Unies, de prendre des mesures immédiates et décisives pour :
- assurer un cessez-le-feu immédiat et durable, mettre un terme aux déplacements forcés et assurer la réouverture de tous les points de passage terrestres, en particulier celui de Rafah ;
- faciliter la libération de tou·te·s les otages ;
- diligenter des enquêtes sur les allégations de crimes contre l’humanité ;
- faire appliquer le droit international et les résolutions récentes des Nations Unies ;
- protéger l’éducation et reconnaître les écoles en tant que sanctuaires sûrs ;
- accorder la priorité à la reconstruction des infrastructures d’enseignement à Gaza ;
- créer un Fonds mondial pour les salaires des enseignant·e·s dans les régions touchées par les crises, conformément aux recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante ;
- reconnaître la Palestine en tant qu’État afin de mettre en œuvre la « solution à deux États » pour parvenir à une coexistence pacifique durable dans la région.
À Buenos Aires également, le 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation a adopté plusieurs résolutions par solidarité avec les enseignant·e·s et les élèves touché·e·s par des guerres et des conflits armés et appelant à protéger les écoles en tant que sanctuaires sûrs. Les syndicalistes de l’éducation de toutes les régions ont également insisté sur le rôle de l’éducation dans l’établissement de la paix et de la justice dans le monde et ont appelé les gouvernements à accorder la priorité aux dépenses dans l’éducation plutôt qu’aux dépenses militaires.