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Les syndicats s'opposent à la mainmise des services de l'éducation et de la protection de la petite enfance par le secteur financier

Publié 29 octobre 2024 Mis à jour 30 octobre 2024

Si vous avez besoin de statistiques détaillées, de recherches et de citations provenant du monde entier pour illustrer l'impact de la privatisation et de la pénétration des capitaux privés progressives sur l'éducation et la protection (ou garde) de la petite enfance (EPPE), ainsi que de solutions pour les syndicats et leurs alliés, vous trouverez des réponses dans le « Guide de la privatisation : faits concernant la prise de contrôle du secteur financier sur les services d'éducation et de protection de la petite enfance » (en anglais).

Ce guide a récemment été co-publié par l'Internationale de l'Éducation (IE) et l'Internationale des Services Publics (ISP), une fédération syndicale mondiale qui représente 20 millions de travailleuses et travailleurs qui assurent des services publics essentiels dans 163 pays.

La privatisation galopante des services d'EPPE dans le monde

Partout dans le monde, le financement public des services d'EPPE ne suffit pas à satisfaire les besoins des familles. Pendant ce temps, de riches investisseurs et des sociétés de capital-investissement tirent des profits croissants du secteur de l'EPPE, avec des conséquences déplorables sur la qualité des services, les conditions de travail, les enfants et le coût pour les parents et la population.

Selon une étude récente de l'Internationale de l'Éducation, près de 90 % des syndicats de l'éducation affirment que la privatisation progresse dans le domaine de l'éducation de la petite enfance. Les personnels de l'EPE déjà employés dans des écoles non publiques sont confrontés à des salaires inférieurs, à un pourcentage plus élevé de contrats à court terme et à des conditions de travail plus précaires par rapport à leurs collègues travaillant dans le public.

La solution : se syndiquer !

Le guide souligne que la syndicalisation est une réponse collective pour protéger le personnel du secteur de l'EPE.

Il mentionne par exemple l'étude canadienne de « Child care connections », qui fait état de salaires 8,3 % plus élevés pour les éducateur·trice·s syndiqué·e·s, de taux de renouvellement du personnel plus faibles et de programmes de meilleure qualité.

Des membres du syndicat espagnol CC.OO. pour l'éducation préscolaire se sont mis en grève en 2023 pour obtenir de meilleures rémunérations après deux ans de négociations infructueuses avec les employeurs du secteur privé.

La solution : le financement public !

L'IE et ses organisations membres vont continuer à défendre l'éducation de la petite enfance comme un bien public et un droit fondamental qui devrait être accessible et gratuit pour tous les enfants, en particulier les plus vulnérables et les plus marginalisés », a déclaré le secrétaire général de l'IE, David Edwards.

« La campagne de l'IE, 'La force du public : ensemble on fait école !', appelle les gouvernements à investir dans l'enseignement public et à le financer intégralement, ainsi qu'à résister aux coupes budgétaires, à l'austérité et à la privatisation. C'est ainsi que l'on peut garantir un bon départ dans la vie, plein de promesses, pour chaque enfant et assurer le respect et la dignité de celles et ceux qui guident leurs premières années d'éducation. »

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a également expliqué que « les services à la petite enfance dans les situations de marché sont sujets à des pénuries critiques et à une qualité médiocre – des indicateurs de la pertinence d'une intervention de l'État ». Les recherches de l'OCDE montrent en outre que les avantages apportés par ces services compenseraient largement leurs coûts.

Pour en savoir plus sur la politique de l'IE concernant l'EPE :