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France : action syndicale conjointe pour la reconnaissance des personnels de soutien à l’éducation

Publié 10 janvier 2025 Mis à jour 10 janvier 2025

Contre des personnels éducatifs précarisés, sacrifiés et invisibilisés. Tel est le mot d’ordre du communiqué intersyndical en faveur des accompagnant∙e∙s des élèves en situation de handicap (AESH) et les assistant∙e∙s d'éducation (AEd) qui appelle à une journée de mobilisation et de grève le 16 janvier. Les syndicats demandent au gouvernement français des engagements forts pour améliorer les conditions d’emploi de ces personnels et pour qu’ils puissent bénéficier d’une meilleure reconnaissance professionnelle.

La Fédération syndicale unitaire (FSU), l’Union nationale des syndicats de l’Éducation nationale–Confédération générale du travail (CGT Éducation), le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC) et SUD (pour « solidaires, unitaires, démocratiques ») expliquent que « la valse à la tête des ministères et l’absence d’engagement politique concret ont mis un coup d’arrêt à tout espoir d’amélioration significative de la situation. En réponse à l’indifférence et au mépris institutionnels, ces personnels sont de plus en plus nombreux à faire le choix de renoncer à leur métier plutôt que d’attendre en vain des mesures qui ne viendront jamais. »

Ces organisations syndicales ont alerté à plusieurs reprises sur « les conditions indignes » dans lesquelles sont maintenus les AESH. « Les temps incomplets imposés maintiennent ces agents de la Fonction publique – majoritairement des femmes – dans la précarité, souvent sous le seuil de pauvreté. »

Elles notent également que, depuis la mise en place des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) – créés dans chaque département pour coordonner des moyens d’accompagnement humain au sein des écoles et établissements scolaires de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat –, les conditions de travail se sont détériorées avec une augmentation du nombre d’élèves à accompagner, des affectations sur plusieurs établissements scolaires, des emplois du temps éclatés et parfois modifiés à la dernière minute, des situations liées au handicap de plus en plus en complexes, entre autres. Et ce, sans qu’il n’ait été possible d’engager des discussions sur la base d’un bilan de ce fonctionnement.

Revendications syndicales

Opposés aux décisions arbitraires qui mettent à mal les droits de ces personnels, les syndicats insistent sur le fait qu’ « il est urgent d’engager dès à présent un processus permettant de sortir les AESH de la précarité ».

Ils exigent :

  • La création d’un corps de fonctionnaire dans la Fonction publique d’État, pour reconnaître le métier d’AESH ;
  • Une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ;
  • La reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire ;
  • L’abandon des PIAL, des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PAS) – une organisation au niveau du département qui vient en aide aux professeurs et charge de mettre en œuvre l’accompagnement humain des AESH – et de la politique de mutualisation des moyens ;
  • Un recrutement d’AESH à hauteur des besoins.

SNES-FSU : Halte à des missions et à du temps de service additionnels

Le Syndicat national des enseignements de second degré–Fédération syndicale unitaire (SNES–FSU), lui, souligne que les raisons de la mobilisation ne manquent pas : augmentation du nombre d’élèves à accompagner, affectations sur plusieurs écoles et établissements.

Pour lui, l’administration tente de priver les AESH de leurs droits, comme l’indemnisation des déplacements, le temps d’activités connexes ou la formation.

La nouvelle mesure sur la pause méridienne a créé le désordre et s’est parfois soldée par une perte de revenus, ajoute le SNES-FSU. « Vingt-quatre heures d’accompagnement sur le temps scolaire, c’est déjà un temps plein ! Nul besoin d’ajouter encore des missions et du temps de service ! »

CGT Éduc’action : Précarité toute la vie ? Non merci !

L’Union nationale des syndicats de l’Éducation nationale–Confédération générale du travail (CGT Éduc’action) appelle aussi à la grève le 16 janvier.

Le syndicat rappelle que « l’Éducation nationale, ce n’est pas que des enseignantes et enseignants. Pour une éducation égalitaire et émancipatrice, nous avons besoin de personnels aux approches et cultures professionnelles variées. Assistantes et assistants de service social, infirmières et infirmiers, AEd, AESH… Nous sommes toutes et tous indispensables au bon fonctionnement des établissements et à la scolarité des élèves. »

Il estime que si les AEd et AESH ont des missions distinctes, ces personnels partagent la même précarité et ont les plus bas salaires de l’Éducation nationale. Ils sont victimes de souffrance au travail du fait d’un rapport de subordination réel ou sous-entendu sur leur lieu de travail.

La CGT Éduc’action conclut en demandant : « Pourquoi ne pas s’organiser ensemble pour gagner un vrai recul de cette précarité, un véritable statut de la Fonction d’État et de meilleures conditions de travail? »