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En ce Premier mai, l'Internationale de l'Éducation exprime sa solidarité avec les syndicalistes du monde entier qui défendent la démocratie, les droits humains et la justice sociale.

La montée d’hommes et de femmes politiques de droite et autoritaires à l'échelle mondiale est une menace active pour les valeurs syndicales, ainsi que pour les travailleur∙euse∙s et les communautés vulnérables que les syndicats défendent. Des milliardaires arrogant∙e∙s prennent le contrôle des gouvernements, des économies et des vies. Ils considèrent la démocratie, les lois et les droits des travailleur∙euse∙s comme des obstacles à plier ou à briser.

En tant que voix et force des enseignant∙e∙s et des personnels de soutien à l'éducation, nous dénonçons également les attaques continues contre l'enseignement public, la liberté académique et les droits des communautés marginalisées, y compris les étudiant∙e∙s migrant∙e∙s et les personnes LGBTI+. Ces attaques portent atteinte au droit à l'éducation et aux valeurs que nous défendons.

Face aux conflits violents, aux guerres commerciales, aux inégalités croissantes, à la désintégration de l'ordre international et à l'urgence climatique, les syndicalistes doivent utiliser notre pouvoir collectif pour construire un monde enraciné dans la solidarité, la paix et la dignité humaine. En tant qu'éducateur∙trice∙s, nous devons continuer d'enseigner et de façonner l'avenir avec détermination et espoir.

Du Myanmar à l'Iran, en passant par l'Argentine, la Turquie, la Biélorussie, l'Eswatini et au-delà, les syndicalistes et les éducateur∙trice∙s mènent courageusement la lutte pour les droits humains et la démocratie. Malgré la violence, l'intimidation et la peur, il∙elle∙s persévèrent, il∙elle∙s résistent. Aux États-Unis, autrefois considérés comme un phare de la démocratie, des populations entières sont menacées par un régime autoritaire déterminé à détruire les droits civils, l'enseignement public, l'État de droit, le secteur public et la planète. Nous sommes solidaires de nos affiliés américains qui appellent à la fin de l'emprisonnement aveugle d’étudiant∙e∙s internationaux∙ales et migrant∙e∙s, y compris des mineur∙e∙s, et déplorons la détention arbitraire et l'expulsion de milliers de travailleur∙euse∙s migrant∙e∙s sans aucune procédure régulière et au mépris total des droits humains fondamentaux et des protections juridiques.

Face à ces gouvernements et à d'autres gouvernements hostiles, nous sommes uni∙e∙s dans notre engagement envers la justice sociale, l'équité, l'inclusion et un enseignement public de qualité pour tou∙te∙s. La démocratie et les syndicats sont étroitement liés : l’un ne peut prospérer sans l'autre. Notre lutte pour la démocratie comprend la lutte contre la désinformation, la haine organisée et la garantie de la transparence et de la responsabilité au sein du gouvernement. La lutte pour la démocratie exige des syndicats forts et démocratiques dans la communauté et sur le lieu de travail, ainsi qu'une pensée critique et une citoyenneté active en classe.

La démocratie, c'est plus que des élections libres et équitables : il s'agit d'agir pour le peuple, et non pour les oligarques qui pillent les ressources publiques. Il s'agit de lutter contre les inégalités, l'intolérance et de plaider pour la justice sociale et climatique. Ce sont des questions de survie qui construisent une communauté mondiale partagée.

L'Internationale de l'Éducation se joint également à la Confédération syndicale internationale et à nos frères et sœurs du mouvement syndical mondial avec un programme en dix points pour reconstruire la démocratie et obtenir des résultats pour les travailleur∙euse∙s :

1. Une fiscalité équitable universelle,
2. Une réglementation pour les sociétés,
3. Un enseignement public pour tous les enfants,
4. Des services publics pour le public, à but non lucratif,
5. La santé, une retraite et des protections sociales,
6. Des salaires décents pour tou∙te∙s les travailleur∙euse∙s,
7. Une action climatique et une transition juste pour les personnes et la planète,
8. La liberté et l’égalité,
9. La paix et la solidarité, au lieu de la haine et de la guerre, et
10. Le respect des droits des migrant∙e∙s à travailler et à se construire une vie.

En tant qu'éducateur∙trice∙s, nous connaissons l'histoire et nous enseignons l'avenir. Depuis le premier Premier mai dans les années 1880, cette date a été l'occasion pour les travailleur∙euse∙s du monde entier de se rassembler pour célébrer la solidarité syndicale et faire pression pour le progrès. Ce 1er mai, loin de nous laisser intimider et de battre en retraite, nous continuerons d'avancer avec solidarité et détermination. Notre détermination demeure, notre détermination grandit : défendre la démocratie et les droits par un enseignement public inclusif et de qualité et la solidarité syndicale.