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Monde

Publié 19 février 2019 Mis à jour 13 mars 2019

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16e Conférence du CSFEF

Le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) a organisé sa 16e Conférence à Paris, en France, du 24 au 26 septembre 2018, rassemblant des participant·e·s issu·e·s de plus de 30 pays francophones. L’une des cinq tables rondes organisées dans le cadre du programme portait sur la commercialisation de l’éducation. Les présentations se sont concentrées sur: le développement, ces 30 dernières années, de la théorie de la nouvelle gestion publique dans les systèmes d’enseignement public dans le monde anglo-saxon et, de plus en plus, dans d’autres régions; les défis liés à l’éducation à la citoyenneté à Haïti, où plus de 85 % des enfants fréquentent des écoles privées; et le plan d’action national élaboré par les affiliés de l’Internationale de l’Education (IE) au Sénégal à la suite de l’atelier organisé en Côte d’Ivoire en mai 2018 à l’intention des syndicats francophones d’Afrique de l’Ouest.

Forum de dialogue politique sur les enseignant·e·s

L’IE a participé au Forum de dialogue politique sur les enseignant·e·s organisé par le groupe de travail des enseignant·e·s en Jamaïque, du 5 au 9 novembre 2018, et y a tenu plusieurs réunions parallèles avec l’UNESCO, l’Institut de statistique de l’UNESCO (UIS), le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et d’autres organisations, afin de progresser sur les points relatifs aux enseignant·e·s, notamment le développement de lignes directrices mondiales sur les normes d’enseignement professionnelles.

L’IE a contribué au document final. La déclaration adoptée souligne la nécessité de s’assurer que les questions relatives aux enseignant·e·s demeurent au centre de l’Agenda mondial pour l’éducation. L’IE a demandé à l’UNESCO et à l’UIS de collaborer pour élaborer des définitions et classifications claires concernant les enseignant·e·s qualifié·e·s et formé·e·s, et de renforcer la coopération ainsi que les mécanismes de signalement, afin de garantir un suivi complet de l’Objectif de développement durable (ODD) 4c. Le Forum de dialogue politique a exhorté les gouvernements à garantir un financement adéquat de l’éducation et des enseignant·e·s qui doit être obtenu en priorité grâce à la mobilisation de ressources intérieures, sur la base de politiques fiscales justes sur le plan social, de mesures rigoureuses de lutte contre la corruption et les flux financiers illégaux, de politiques relatives aux enseignant·e·s efficientes et efficaces et de pratiques de déploiement développées en étroite collaboration avec les enseignant·e·s et leurs organisations, tout en continuant à mobiliser des ressources extérieures en complément des ressources intérieures des pays.

Réunion mondiale sur l’Education pour tous

L’IE a participé activement à la réunion mondiale sur l’Education pour tous (GEM), qui a eu lieu à Bruxelles, en Belgique, du 3 au 5 décembre 2018. Convoquée par l’UNESCO et organisée par le gouvernement belge, la GEM a dressé le bilan des avancées réalisées en faveur des cibles et des engagements définis pour l’éducation dans le Programme pour le développement durable 2030 et a identifié les domaines stratégiques prioritaires nécessitant une intervention et une orientation politiques pour pouvoir atteindre efficacement les objectifs fixés. La réunion s’est intéressée en particulier aux moyens de réduire les inégalités au sein de l’éducation et grâce à cette dernière, afin de pouvoir réellement honorer la promesse de l’ODD de « ne laisser personne pour compte ».

L’IE a veillé à ce que les enseignant·e·s figurent parmi les priorités de la GEM. Elle a organisé et dirigé un forum parallèle sur les enseignant·e·s, au cours duquel des représentant·e·s issu·e·s du monde entier ont discuté des bonnes pratiques visant à améliorer le statut des enseignant·e·s qualifié·e·s et, ainsi, augmenter l’offre mondiale d’enseignant·e·s qualifié·e·s. Par ailleurs, David Edwards, Secrétaire général de l’IE, est intervenu face à un panel de haut niveau sur les enseignant·e·s lors du segment ministériel de la réunion. Il a souligné l’importance d’investir dans les enseignant·e·s, leur formation et le soutien qu’on leur apporte, et a en outre insisté sur la nécessité de leur faire confiance et de leur accorder une autonomie professionnelle.

La participation de l’IE à la réunion a également porté sur l’importance de l’éducation inclusive. Deux nouveaux documents de recherche de l’IE sur l’éducation inclusive ont été présentés lors de la réunion. Peter Mimahadala du Tanzania Teachers’ Union(TTU) est intervenu face au panel de haut niveau sur l’éducation inclusive, et a parlé des défis rencontrés par les étudiant·e·s en situation de handicap pour accéder à une éducation de qualité. L’IE a joué un rôle capital dans l’élaboration du document final de la réunion, la « Déclaration de Bruxelles ».

L’IE a tenu un stand d’informations lors de la GEM, où les participant·e·s ont pu poser leurs questions aux membres du personnel de l’IE concernant l’organisation, ses objectifs et ses priorités. Ils·elles ont en outre pu consulter les principaux travaux de recherche de l’IE.

Cette réunion a été l’occasion pour l’IE de renouveler ses alliances avec d’autres acteurs de la communauté éducative: les représentant·e·s des pays, les milieux académiques et la société civile.

COP24

L’IE s’est jointe à la Confédération syndicale internationale (CSI) et d’autres syndicats mondiaux lors de la Conférence 2018 des Nations Unies sur le changement climatique, qui s’est tenue à Katowice, en Pologne, du 7 au 14 décembre 2018.

A l’occasion de la 24e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24), l’IE a appelé à faire preuve de davantage d’audace pour intégrer la question du changement climatique dans les politiques d’éducation nationales à tous les niveaux. Le défi principal de la COP24 consistait à faire de l’Accord de Paris une réalité, grâce à l’adoption de mesures de mise en œuvre. L’IE a signalé que l’éducation représentait l’une des solutions pour lutter contre le changement climatique et que le renforcement des capacités des parties prenantes, notamment les décideur·euse·s politiques, les enseignant·e·s et les étudiant·e·s, devait être financé et mis en œuvre. L’IE continue à contribuer au Programme d’action global de l’UNESCO pour l’éducation au développement durable et d’affirmer que l’éducation au changement climatique doit être considérée comme une priorité clé dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Conférence des Nations Unies pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

L’IE a participé à la Conférence des Nations Unies pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui s’est tenue à Marrakech, Maroc, les 10 et 11 décembre 2018. L’Assemblée générale des Nations Unies a officiellement adopté les documents finaux de la conférence de Marrakech le 19 décembre 2018.

L’IE et d’autres syndicats mondiaux ont publié une déclaration critiquant les 13 gouvernements ayant confirmé qu’ils ne signeraient pas le Pacte mondial historique pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Au lieu de contribuer à résoudre les problèmes urgents liés à la migration et de progresser vers la cohérence et la gouvernance mondiale de la migration, ils ont préféré utiliser le Pacte comme une occasion de recourir aux sentiments nationalistes, extrémistes et anti-migrant·e·s. Lors de son intervention à la conférence intergouvernementale qui a adopté le Pacte mondial pour les migrations, l’IE a appelé les gouvernements et l’ONU à endiguer le fléau de la xénophobie et du racisme, et à faire de nos sociétés, lieux de travail, écoles, institutions et services des lieux réellement inclusifs et accueillants pour les migrant·e·s et les réfugié·e·s. L’IE a exhorté les gouvernements à mettre en œuvre le Pacte mondial, et a réitéré cet appel dans une déclaration de l’IE publiée le 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrants.

OMPI

Lors de la 37e session du Comité permanent du droit d’auteur et droits connexes (SCCR) de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), qui s’est tenue du 26 novembre au 1er décembre à Genève, Suisse, l’IE a soutenu l’application d’une exception internationale aux droits d’auteur pour l’éducation et la recherche, ainsi que l’implication des syndicats de l’éducation dans les discussions en la matière.

L’IE a plaidé en faveur d’un accès équitable aux travaux à des fins d’enseignement, d’apprentissage et de recherche, et a également défendu la proposition de Traité mondial relatif aux exceptions et limitations portant sur les activités pédagogiques et de recherche(TERA), qui a été récemment adoptée. S’il se concrétise à l’OMPI, le Traité autoriserait les enseignant·e·s, les personnels de soutien à l’éducation et les chercheur·euse·s du monde entier à utiliser de manière équitable les travaux protégés par des droits d’auteur indépendamment de leur lieu d’origine, dans le cadre de l’enseignement, de l’apprentissage et de la recherche transfrontaliers.

Lors d’une réunion parallèle organisée en marge du 37e SCCR, l’IE a souligné l’importance d’impliquer les acteur·rice·s de l’éducation dans les réunions régionales et de discuter des principaux obstacles liés aux droits d’auteur pour les enseignant·e·s, les personnels de soutien à l’éducation et les chercheur·euse·s, ainsi que des types d’action normative (par exemple, le Traité) que l’OMPI devrait développer. Les pays industrialisés demeurent les principaux opposants aux réformes mondiales relatives aux droits d’auteur, alors que les pays en développement les soutiennent fermement. L’IE doit travailler avec les deux groupes.

2019 promet d’être une année passionnante en matière de réformes du droit d’auteur à l’échelle mondiale, compte tenu du plan d’action adopté par l’OMPI/SCCR, qui prévoit un certain nombre d’événements régionaux extraordinaires en vue de discuter des exceptions et restrictions pour l’éducation, la recherche et les personnes handicapées.

Séminaire syndical mondial FES/CICTAR/ISP dans le cadre de la campagne sur l’impôt des sociétés

La protection des droits des travailleur·euse·s face aux pratiques d’évasion fiscale des multinationales était au cœur des discussions menées lors du séminaire syndical sur la fiscalité mondiale, qui s’est déroulé à Genève, en Suisse, du 8 au 10 octobre. Organisé par la Fondation Friedrich Ebert (FES), le Centre for International Corporate Tax Accountability and Research(CICTAR) et l’Internationale des Services Publics (ISP), cet événement s’est penché sur les pratiques fiscales des multinationales et leur incidence sur les conditions de travail.

Le séminaire a levé le voile sur les pratiques fiscales de ces entreprises afin de « remettre en question ce modèle d’entreprise destructeur », pour reprendre l’expression citée dans une note d’information du CICTAR. Les syndicats ont reçu des informations ainsi que des recommandations pour identifier des idées de campagnes sur l’impôt des sociétés et mener de telles campagnes, afin d’atteindre leurs objectifs industriels et politiques.

Des pratiques telles que la sous-traitance, la privatisation et des conditions de travail précaires (communément utilisées par les multinationales) sont, selon le CICTAR, à l’origine d’inégalités croissantes, de salaires en baisse, de conditions de travail moins favorables, d’attaques envers la négociation collective et d’une représentation syndicale moins forte. Les multinationales évitent l’impôt au moyen de structures complexes et opaques, mais dépendent fortement des contrats publics. « En remettant en cause le modèle d’affaires des multinationales, nous avons l’occasion d’améliorer la donne pour des millions de travailleurs et de faire progresser la justice fiscale mondiale », souligne la note d’information.

11e Conférence de l’Internationale de l’Education sur l’enseignement post-secondaire, supérieur et la recherche

Du 12 au 14 novembre 2018 à Taipei, Taïwan, la conférence intitulée « Faire progresser les conditions de travail du personnel – Améliorer la qualité de l’éducation » a été l’occasion pour les dirigeant·e·s et militant·e·s syndicaux·ales représentant les enseignant·e·s, les universitaires et les chercheur·euse·s travaillant dans les instituts, les établissements d’enseignement supérieur et les universités de rencontrer leurs pairs du monde entier, de discuter des principaux enjeux de leur profession et d’établir des réseaux de contact et de soutien.

Les participant·e·s ont exprimé leur profonde inquiétude vis-à-vis des développements politiques qui oppressent et restreignent les libertés académiques, qui sont essentielles pour remplir les objectifs et la mission des établissements d’enseignement supérieur. Leur mission consiste à servir les étudiant·e·s, mais également à contribuer à la démocratie et au bien commun de la société grâce à la préservation, l’amélioration et la diffusion du savoir.

Assemblée mondiale de la CME

La 6e Assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME) s’est déroulée du 16 au 18 novembre 2018 à Katmandou, Népal, autour du thème « Transformer les systèmes d’éducation publique pour l’égalité, l’inclusion et la justice ». L’Assemblée mondiale a constitué un espace idéal pour discuter des progrès accomplis et partager des connaissances ainsi que des méthodes de travail. Cette plateforme se révèle essentielle à l’heure où l’IE et ses affiliés intensifient ensemble leurs efforts et augmentent leur impact mondial pour garantir une éducation inclusive et de qualité pour tou·te·s.