Les enseignants réclament des améliorations dans la formation enseignante en Amérique latine
Le Comité régional de l’IE a appelé les gouvernements de la région à éviter une dégradation importante de la qualité de l’enseignement à cause d’un manque d’investissements nécessaires.
Cet accord a été approuvé par le ministre de l’Education de la République dominicaine, Melanio A. Parades. « Nous devons améliorer la qualité de la formation des enseignants dans notre pays », a-t-il déclaré. Le ministre a rencontré le Comité régional d’Amérique latine qui tenait sa réunion annuelle à Saint-Domingue les 14 et 15 juin. Bien que la République dominicaine ait réalisé des progrès pour atteindre les objectifs de l’Education pour Tous, le pays s’efforce de résoudre des problèmes importants concernant la qualité et l’accessibilité du système scolaire public. Melanio Parades a expliqué que la République dominicaine n’était pas parvenue à augmenter substantiellement les dépenses de l’éducation à cause des coûts élevés engendrés par le développement des infrastructures énergétiques du pays qui ne répondent pas encore aux besoins de toute la population. Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, a exprimé ses inquiétudes par rapport au fait que la République dominicaine n’atteigne pas son objectif de consacrer au moins 4 % de son budget national à l’éducation.
« Dans des bâtiments scolaires du 19ème siècle, des éducateurs du 20ème siècle enseignent aux jeunes du 21ème siècle », a déclaré Juçara Dutra Vieira, Vice-présidente de l’IE, résumant ainsi les défis auxquels les systèmes scolaires publics font face en Amérique latine. La qualité de l’éducation pâtit lorsque les gouvernements ne réalisent pas les investissements nécessaires. Hugo Yasky, Président régional de l’IE, a dit que le comité s’engagerait dans des discussions avec les ministres de l’Education de la région qui se réuniront à Buenos Aires cet automne. Yaski a ajouté que les syndicats de l’éducation d’Amérique latine devraient former un mouvement continental afin de traiter des questions professionnelles, d’élaborer des normes en matière d’éducation et de s’engager dans l’élaboration de programmes répondant aux besoins actuels. « Ainsi, nous pourrons mieux justifier nos demandes aux gouvernements pour qu’ils accélèrent les investissements dans nos systèmes scolaires publics », a-t-il expliqué. « Mais un tel mouvement nous permettra aussi de prouver clairement que c’est seulement par l’éducation publique que nos nations peuvent être socialement équitables, réaliser des changements démocratiques et connaître une croissance économique », a-t-il ajouté.
Le Comité régional a également examiné la situation des droits humains en Colombie, au Guatemala et au Honduras. Ces cinq dernières années, quelques 200 éducateurs, membres de FECODE, ont été assassinés. Senen Nino, le Président de FECODE, a critiqué le gouvernement colombien qui ne fournit pas une protection adéquate aux éducateurs visés par les extrémistes. Il a demandé à l’Internationale de l’Education un soutien pour rassembler tous les membres de FECODE forcés de quitter leur poste d’enseignant suite aux menaces de mort. Au Guatemala, l’organisation enseignante STEG (qui est considérée comme une organisation soutenant le gouvernement de centre-gauche) continue à être menacée par des groupes d’autodéfense. Afin de protéger la sécurité du Président de STEG, Joviel Acevedo, également membre du Comité régional, les autorités guatémaliennes ont fourni des gardes de sécurité armés présents 24 heures sur 24. Au Honduras, suite au coup d’état en 2009, les organisations d’enseignants ont fait l’objet de mesures répressives. Edwin Oliva, le Président de COLPROSUMAH, a fait savoir que huit enseignants ont été tués depuis l’éviction du président Jose Manuel Zelaya Rosales. Le comité régional a adopté une déclaration réclamant le respect des droits humains et un retour aux règles démocratiques au Honduras.
Le 16 juin, des membres du Comité régional ont voyagé de Saint-Domingue à Port-au-Prince, Haïti, où ils ont rencontré les responsables du syndicat d’enseignants haïtiens CNEH, afin de s’informer des programmes de solidarité lancés par l’Internationale de l’Education après le tremblement de terre en février 2010.