Botswana: les enseignant(e)s intentent un procès au gouvernement
Le Botswana Teachers’ Union (BTU), l'un des affiliés nationaux de l'IE, a décidé de poursuivre en justice le ministère de l'Education pour avoir suspendu les congés scolaires des enseignant(e)s, après la fermeture des écoles le 30 mars. Quelques jours avant les vacances scolaires, le ministère de l'Education a adressé un courrier aux éducateurs/trices des écoles publiques, leur demandant de « poursuivre leurs activités habituelles » après le départ en vacances des élèves.
Le Secrétaire général du BTU, Ibo Nana Kenosi, a confirmé que son syndicat avait chargé plusieurs avocats d'introduire une requête urgente devant la Haute Cour en vue d'annuler la décision controversée du ministère de l'Education, lequel exige que les enseignant(e)s continuent à travailler durant les vacances scolaires. Par le passé, les enseignant(e)s bénéficiaient de périodes de vacances durant les congés scolaires, sans devoir nécessairement en faire la demande. Toutefois, en vertu du nouveau système, les enseignant(e)s se verront retirer cet avantage.
Les enseignant(e)s travaillent, même en l'absence des élèves
« Il est absurde de demander aux enseignants de se rendre au travail durant les vacances puisque leur emploi ne peut être exercé qu'en présence des élèves. Les enseignants ne sont pas censés travailler pendant les vacances. En ce moment même, les enseignants continuent à se rendre dans leurs classes. Le problème est qu'ils ne sont pas en mesure d'exercer leur profession, vu que les élèves sont en vacances », a déclaré Kenosi.
Les enseignant(e)s doivent être consulté(e)s
Il a également souligné qu'aucune consultation n'avait eu lieu avec les enseignant(e)s lorsque cette décision a été prise. « Seules des consultations appropriées pourront permettre à la Direction de la gestion des services publics, au ministère de l'Education et aux syndicats de transformer notre service public national en un service performant de niveau mondial », a-t-il ajouté.
Le Coordinateur régional de l'IE, Richard Etonu, a mis en exergue que, « dans un passé récent, le gouvernement du Botswana a pris des décisions sans tenir compte du point de vue des enseignants, comme s'il souhaitait les contrarier. Il a déclaré unilatéralement que les enseignants fournissaient 'un service essentiel', dans le but de les empêcher de participer, avec d'autres fonctionnaires publics, aux mouvements de protestation visant à exiger le respect de leurs droits. »
« Les enseignants doivent être consultés sur toutes les questions relevant de l'éducation et le dialogue social doit être respecté. L'IE demande aux autorités compétentes du Botswana d'engager un dialogue social de bonne foi avec les responsables des syndicats de l'éducation afin de garantir des conditions de travail décentes pour les enseignants, ainsi qu'une éducation de qualité pour toutes et tous. »