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Lors de la seconde journée de la 9e réunion annuelle du Réseau de recherche de l'IE, qui s'est tenue à Bruxelles le 11 avril dernier, les participant(e)s ont eu l'occasion d'aborder différents thèmes, dont le renforcement du rôle des syndicats d'enseignants en tant qu'acteurs clés dans les processus de réforme de l'éducation, ou encore l'amélioration de la professionnalisation des enseignant(e)s grâce à l'enseignement collaboratif.

Refaçonner le dialogue dans le cadre de réformes

Dr Nina Bascia,de l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario de l'Université de Toronto (Canada) a présenté une étude mandatée par l'Institut de recherche de l'IE et intitulée « Les relations entre les syndicats d'enseignants et les gouvernements dans un contexte de réforme de l'éducation ».

Cette étude analyse les relations entre les gouvernements et les syndicats d'enseignants, en se basant sur quatre étude de cas: la Suède, l'Angleterre, l'Afrique du Sud, ainsi que la province d'Alberta, au Canada.

Selon Nina Bascia, ces relations sont par nature « fragiles ». Néanmoins, cette étude vise à identifier les facteurs de succès communs aux relations syndicats d'enseignants-gouvernements, ainsi qu'à partager les bonnes pratiques mises en œuvre par les syndicats d'enseignants du monde entier.

Dans un contexte marqué par d'importantes réformes de l'éducation ciblant directement les enseignant(e)s, Nina Bascia a mis en lumière le rôle fondamental des syndicats d'enseignants en tant qu'intermédiaires entre les décideurs/euses politiques et les enseignant(e)s.

Les enseignant(e)s et leurs syndicats contribuent de façon stratégique au bon succès de toute réforme de l'éducation. Ainsi, il devient indispensable de définir de nouvelles méthodes de collaboration avec les gouvernements, afin de mettre en œuvre de façon efficace des politiques en matière d'éducation permettant d'atteindre la qualité et l'égalité dans les systèmes d'éducation publique du monde entier.

La professionnalisation, un processus collectif

Dirk van Damme, Directeur du Centre pour la recherche et l’innovation dans l’enseignement (CERI) de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), a présenté un projet de recherche étudiant différents moyens d'améliorer la professionnalisation des enseignant(e)s et d'accroître l'autonomie et l'auto-efficacité des éducateurs/trices.

Selon Dirk van Damme, la mise en place de communautés d'apprentissage professionnel joue un rôle crucial dans l'élaboration de bonnes pratiques en matière d'enseignement et d'innovation pédagogique. Pour ce faire, la « déprivatisation de la pratique » compte parmi les principaux défis à relever: il s'agit d'offrir aux éducateurs/trices les moyens de partager leur travail quotidien à l'école et d'en débattre collégialement.

Une action collaborative, telle que l'enseignement conjoint, fait partie intégrante de ce processus. En effet, un large éventail de pratiques d'enseignement, novatrices ou traditionnelles, et de convictions en matière d'enseignement vaut bien plus qu'un point de vue unique. Cependant, « certains enseignants considèrent leur travail comme une tâche individuelle et ne souhaitent pas travailler de façon collaborative », a-t-il déclaré.

Et d'ajouter que de nombreux/euses directeurs/trices d'école ne se prononcent pas non plus en faveur de l'enseignement collaboratif, qu'ils « considèrent comme une “menace” à leur propre pouvoir, venant compliquer le contrôle qu'ils exercent sur les enseignantes et enseignants. »

Perspectives communautaires

Dirk Van Damme a mis en exergue la nécessité de venir à bout du « processus d'individualisation de la profession enseignante et d'en finir avec les définitions personnelles de la qualité des enseignantes et enseignants ». Au contraire, il préconise plutôt d'adopter une approche systémique de l'enseignement, qui intègre des systèmes d'évaluation prenant en compte des pratiques collaboratives et allant bien au-delà des perspectives individuelles.

« Le pouvoir de la vie en communauté et du capital social est bien plus élevé dans les pays ‘émergents’ du Sud, » a-t-il souligné. « L'avenir de nos sociétés est intrinsèquement lié à une vision communautaire du développement. Comme d'autres pays, c'est ce que doit comprendre l'Europe. »

Dernières nouveautés de l’étude PISA

John Bangs, Consultant principal de l'IE auprès du Secrétaire général, a présenté les dernières nouveautés du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'OCDE, notamment l'introduction d'une matière financière dans le cadre d'évaluation du cycle PISA 2012, ou encore l'informatisation intégrale de PISA à compter de 2015.

Les participant(e)s ont désapprouvé l'organisation de tests PISA au sein des écoles, en arguant que cet élément risquerait de mettre à mal le programme PISA en tant qu'outil d'évaluation du niveau du système éducatif, ou d'entraîner le fait que PISA ne devienne un test standardisé permettant aux écoles de se mesurer les unes aux autres. Ils ont également souhaité savoir comment les résultats de ces tests PISA organisés au sein des écoles seraient utilisés.

Liens supplémentaires :

Pour consulter la présentation (en anglais) de Nina Bascia lors de la 9e réunion du Réseau de recherche, veuillez cliquer ici.

Cliquez ici pour découvrir l'interview (en anglais) de Nina Bascia sur l'étude de l'IE.

L'étude de Nina Bascia, intitulée « Les relations entre les syndicats d'enseignants et les gouvernements dans un contexte de réforme de l'éducation », sera disponible sur le site Web de l'IE à partir de mai 2013.

Pour consulter la présentation (en anglais) de Dirk van Damme, Directeur du Centre pour la recherche et l’innovation dans l’enseignement de l'OCDE à Paris, veuillez cliquer ici.