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Internationale de l'Education
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Equateur: les syndicats de l’éducation en ligne de mire

Publié 6 juin 2016 Mis à jour 10 juin 2016

Les lourdes atteintes portées aux droits syndicaux par les autorités équatoriennes et les réactions de la communauté enseignante ont été examinées de près lors de Conférence internationale du Travail 2016, réunie à Genève en Suisse.

Le problème a été mis sur la table par Rosana Palacios, Présidente de l' Unión Nacional de Educadores(UNE)/Equateur, s’exprimant au nom de l’Internationale de l’Education à la Commission de la Conférence internationale du Travail pour l’application des normes. Lors d’une discussion portant sur la Convention 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, elle a épinglé les atteintes portées aux droits syndicaux par le gouvernement ainsi que les réactions des syndicats:

« Le syndicat a recueilli 70.000 signatures dans le cadre d’une initiative citoyenne visant à réformer la loi sur l’éducation, afin de garantir la liberté d’association et le respect des procédures légales. Conjointement avec les syndicats du secteur public, nous avons préparé des propositions de réformes de la loi relative aux services publics, afin de garantir des droits à la négociation collective à chaque employée et employé de la fonction publique. Ces propositions ont été présentées à l’Assemblée nationale le 25 mai. »

Absence de négociation collective

Palacio a déclaré que 150.000 enseignant(e)s du secteur public en Equateur n’ont aucun droit de participation à la négociation collective. En 2009, le gouvernement a supprimé le droit de prélèvement à la source et refusé d’accorder un congé légal aux représentant(e)s syndicaux/ales élu(e)s. Le nouveau Comité exécutif de l’UNE n’est toujours pas enregistré depuis 2013 et son compte bancaire a donc été suspendu. Les militant(e)s syndicaux/ales sont nombreux/ses à avoir été réaffecté(e)s dans des zones éloignées ou licencié(e)s sur de fausses bases légales, selon l’UNE.

Elle a déclaré que le gouvernement équatorien n’avait pas mis en œuvre les recommandations formulées par les mécanismes de surveillance de l’Organisation internationale du Travail et la mission technique menée dans le pays en janvier 2015. En janvier 2016, des réformes constitutionnelles ont en effet été adoptées, interdisant explicitement la négociation collective dans le secteur public.

Accrochage avec les autorités

L’UNE s’est également vu infliger des amendes arbitraires, notamment en raison d’un programme radio appelant à une « mobilisation » contre les réformes constitutionnelles. Le Superintendant des Communications a estimé que l’utilisation du terme « mobilisation » pouvait être assimilé à un appel à un soulèvement militaire. « N’est-ce pas absurde? », a demandé Palacio à la Commission. « Nous avons dû demander à nos membres de contribuer au paiement de l’amende, sans quoi le gouvernement aurait exproprié le syndicat de Quito. Pour l’instant, nous sommes toujours en possession de nos bureaux, mais pour combien de temps encore? », a-t-elle précisé.

En conclusion de son discours, sous les applaudissements du groupe des travailleurs/euses, elle a demandé au Comité de soutenir le combat de l’UNE en faveur de la défense des droits syndicaux.