Haiti : vers un statut pour les enseignants du secteur privé
En Haïti, 90% des écoles sont privées. Elles fonctionnent le plus souvent sans contrôle, et les enseignants y travaillent sans statut protecteur. Les syndicats, avec l’IE, entendent s’attaquer à ce problème.
Le 7ème congrès mondial de l’IE a adopté en juillet 2015 à Ottawa une résolution proposée par l’UNNOEH* – l’un des quatre syndicats affiliés à l’IE en Haïti –, qui visait à un plaidoyer auprès de l’État haïtien en vue de la mise en place d’un cadre légal régissant les conditions de travail et le statut de l’enseignant dans le secteur non public de l’enseignement en Haïti.
La première étape consiste en un état des lieux. L’IE soutient ainsi une recherche de quatre mois qui va être effectuée, en lien étroit avec l’UNNOEH, par le professeur Pierre Enocque François :« Les conditions de travail des enseignants et enseignantes en Haiti restent généralement très difficile : salaire de misère, plan de carrière très peu développé, difficile prime d’assurance. Les conditions de travail des enseignants et enseignantes du secteur non-public de l’éducation sont encore plus difficiles. Cependant, les conditions de travail de ces enseignants ne sont pas clairement connues par les acteurs du système car elles ne sont consignées nulle part. ». Cette étude va recueillir des informations auprès des autorités, et également directement auprès d’enseignants, dans les écoles : formation, salaire, congés, frais de scolarité, disponibilité des matériels pédagogiques, relation avec la Direction et les parents d’élèves…
La seconde étape de recherche, qui doit débuter fin 2017, s’appuiera sur l’état des lieux réalisé par le professeur P.E. François. Toujours en lien avec l’UNNOEH, cette étude, menée par un chercheur juriste, aura pour but de rédiger une proposition de statut pour les enseignants du secteur non-public, afin de faciliter son examen et son adoption par l’Assemblée Nationale.
Forts des résultats de ces deux recherches, l’UNNOEH devrait ainsi être en mesure de lancer un plaidoyer dans les régions, toujours avec le soutien de l’IE.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large de la campagne mondiale « Global Response », qui vise à lutter contre la marchandisation de l’éducation. En cohérence avec les Objectifs pour le Développement Durable, l’IE entend soutenir les initiatives visant à développer une éducation publique gratuite et de qualité pour tous les élèves.
* Union Nationale des NOrmaliens et Educateurs d’Haïti